Mis à jour le 10/04/2018 à 10:54
Votre navigateur ne peut pas lire cette vidéo.
Messieurs, derrière votre œil gauche se cache le mécanisme de votre désir sexuel. Les hommes souffrant de manque de libido auraient un dysfonctionnement d’une petite zone du cerveau. C’est le résultat d’une équipe de chercheurs français et qui pourrait changer la façon de traiter ce trouble Messieurs, derrière votre œil gauche se cache le mécanisme de votre désir sexuel. Les hommes souffrant de manque de libido auraient un dysfonctionnement d’une petite zone du cerveau. Tel est le bilan d’une équipe française, dont les conséquences médicales ne semblent pas évidentes.
Alors que la sexualité joue un rôle important dans la relation de couple, il arrive parfois que le désir fasse défaut. Si un manque d’enthousiasme sexuel s’observe naturellement selon les moments et événements de la vie, un changement significatif et durable peut amener à se questionner. Ainsi, les spécialistes ont rapidement nommé cette diminution de la libido, une maladie du désir sexuel hypoactif (hypoactive sexual desire trouble ou HSDD en anglais).
Véritable trouble du genre ou nouvel avatar d’une discipline à classer ? Les plus sceptiques diront que la discussion sur l’existence des troubles sexuels féminins (lire notre article à ce sujet : Troubles sexuels féminins : mythe ou réalité ?) ne semble plus se limiter au beau sexe.
1 à 15 % des hommes souffrent d’une baisse de libido
Quand un problème sexuel devient-il un dysfonctionnement sexuel ? La diminution du désir sexuel est-elle une maladie ou une réponse fonctionnelle et saine des personnes souffrant de stress, de fatigue ou d’un climat particulier dans le couple ?
Les causes cérébrales de la baisse de libido masculine
Les chiffres 1 circulent : 1 à 15% de la population masculine adulte souffre d’un désir sexuel diminué voire absent. Et parce que les troubles érectiles ont aujourd’hui de multiples solutions, parce que ces pannes de désirs sexuels ne répondent que partiellement à la psychothérapie et à l’administration de testostérone. Pour aider les « inhibés », une équipe française a décidé de découvrir ce qui se passe dans leur tête.
L’équipe de Serge Stoleru n’en est pas à son coup d’essai. En 2000, elle a identifié les aires cérébrales impliquées dans le contrôle du désir sexuel chez les hommes. Cette découverte, à laquelle nous avons consacré un article, a révélé que l’excitation sexuelle masculine est contrôlée par des zones cérébrales relativement profondes et centrales aux noms barbares : claustrum, putamen et cortex cingulaire antérieur. Véritable prolongement de cette étude, les mêmes scientifiques se sont intéressés aux processus cérébraux liés à la diminution ou à l’absence du désir sexuel masculin.
En utilisant la méthodologie originale de leur première étude, les chercheurs ont comparé l’activité cérébrale de 7 hommes souffrant d’un désir sexuel hypoactif et de 8 hommes « sains » face à des images générant du désir sexuel. Il s’agissait de vidéos muettes de 3 minutes et de 3 séries de photos allant du neutre à l’explicite.
Pour plonger dans leur cerveau, la technique d’imagerie utilisée est la tomographie par émission de positrons, elle mesure le flux sanguin dans les différentes régions du cerveau. Voici les résultats:
Perte de libido : vers de nouveaux traitements ?
Soutenir cette activité ne permettrait donc pas de débloquer le circuit cérébral de la sexualité. Le problème réside donc dans cette absence de levée de l’inhibition pratiquée par cette zone du cerveau. Le manque de désir vient donc du blocage.
Selon les chercheurs, mettre en évidence cette inhibition pourrait être utile aux psychothérapeutes et « leur donner des moyens de travailler avec ces patients pour mieux identifier et moduler le versant psychologique des inhibitions liées à un désir sexuel hypoactif ». En effet, l’interaction entre les phénomènes psychologiques et les processus cérébraux est telle que les modifications induites par les interventions psychothérapeutiques se sont traduites par des modifications du schéma de l’activité cérébrale.