Expulser de nombreux « étrangers criminels », réformer le système d’asile et réglementer certains travailleurs sans papiers. Ce mardi 6 décembre, le gouvernement annoncera les grandes lignes de son projet de loi sur l’Immigration, avant la tenue d’un débat sans vote à l’Assemblée nationale.

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Le ministère de l’Intérieur a confirmé lundi qu’il allait « examiner » les transactions qui seront faites à l’Assemblée nationale, pour créer son projet de loi sur l’immigration et demander un « ajustement » et l’opposition sur ce dossier controversé. Ce sont les points principaux.

• Prioriser l’expulsion des étrangers délinquants

Selon les informations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin depuis l’été, le premier sujet du projet de loi visera à accélérer l’éloignement des criminels étrangers, selon un document diffusé par la direction et l’intégration de ses applications.

Bien que le taux d’exécution de l’« obligation de quitter le territoire français » (OQTF) soit inférieur à 10 %, le gouvernement veut « réformer la justice des étrangers », qui bloque le tribunal administratif, en passant douze recours pouvant être rejetés sur quatre.

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Le document prévoit également qu’en cas d’atteinte grave à l’ordre public, les « protections générales » contre l’expulsion sont privilégiées par certains migrants, notamment ceux arrivés en France avant l’âge de 13 ans et ceux qui y ont vécu. depuis plus de 10 ans. . Elle pourrait toucher « environ 4.000 personnes par an », a indiqué le ministère de l’Intérieur.

« Le gouvernement voit une réalité et essaie d’apporter des réponses » à cette mesure, a ajouté le ministère, mais il est mentionné dans le document une « exposition excessive des étrangers aux activités criminelles ». Une situation qui s’est « détériorée » ces dernières années, avec 40% d’étrangers impliqués dans des vols qualifiés en 2021 (28% en 2017) et 35% dans des vols à mains nues (25% en 2017) dans les grandes villes, a confirmé le gouvernement. « Nous concentrons l’effort sur les personnes qui troublent la paix publique » et la « priorité » de leur éloignement, a résumé le ministère de l’Intérieur.

• Réformer le système d’asile

Le gouvernement veut lancer une « réforme » de l’asile avec deux objectifs : accélérer les procédures et accélérer les expulsions. L’une des principales mesures est de fournir une OQTF aux réfugiés « dès que la demande est rejetée par l’Ofpra », l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, sans attendre un recours en bonne et due forme. La mise en place de l’OQTF sera toutefois reportée « en cas de recours devant la CNDA », la Cour nationale du droit d’asile.

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Le projet prévoit d’étendre le recours à un juge unique à la CNDA, qui est contrôlée paritairement. Elle prévoit également la « territorialisation » de cette juridiction (basée en région parisienne) dans les cours administratives d’appel de région.

Mais dans une idée d’accélération de la procédure, il créera des opportunités d’asile français, avec « l’association des membres de l’Ofpra » en collaboration avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Office) et les provinces.

• Régulariser les travailleurs sans-papiers

Les autorités veulent permettre aux travailleurs sans papiers « déjà sur le territoire » d’obtenir un titre de séjour « travailler dans le chaos », dans les zones où il n’y a pas assez de travailleurs. Cela passera par une mise à jour de cette liste de métiers réalisée en 2008 et mise à jour une seule fois depuis lors. Ce titre aura une « durée d’un an renouvelable, si les conditions sont réunies », confirme Matignon. Pour savoir si le travail est « dans le chaos ».

« Aujourd’hui, comprenons bien, croyons-nous sincèrement que l’alimentation, les travaux agricoles et bien d’autres domaines fonctionnent sans immigration ? (…) La réponse est non », a déclaré samedi Emmanuel Macron au Parisien. Ces dispositions s’accompagneront du renforcement de la lutte contre les activités illégales, notamment avec des amendes « trompeuses » pour le salarié.

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Dans le même esprit, le gouvernement veut « permettre à un travailleur irrégulier de demander son autodétermination », a ajouté Matignon. Cela devrait « faciliter le nettoyage des zones où le recours aux travailleurs illégaux est en augmentation ».

Le gouvernement veut aussi « permettre aux chercheurs qui ont besoin de protection de travailler rapidement » et ainsi être exemptés du délai de carence de six mois.

• Faire de la maîtrise du français une condition d’intégration

Les autorités veulent « laisser la délivrance du titre de séjour pendant de nombreuses années à la régulation d’une petite minorité de France », là où l’obtention d’un titre de séjour revient à suivre des cours de langue. « Il s’agit de passer d’une obligation de choses à une obligation de résultats », résume le gouvernement.

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Gérald Darmanin a esquissé, en novembre, la voie d’un test de langue pour tous les titulaires d’un titre de séjour. Il a alors estimé que 200 000 personnes en France devraient passer ce test.