Patrick Seguin, président de la CCIBG. Crédits : Mo
Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux Gironde, a fait le point sur la rentrée économique. Sans surprise il met en lumière les difficultés des entreprises, entre recrutement et hausse des coûts.
« Il y a un manque d’intérêt pour la notion de travail de la part de la société en général, et il y a des difficultés de recrutement dans absolument tous les domaines. » Lors d’un échange avec la presse, lundi 19 septembre, le président de la CCI Bordeaux Gironde Patrick Seguin, n’a pas caché son inquiétude quant à la rentrée économique. S’il s’est félicité de l’été des établissements touristiques, que « malgré les incendies, ils sont venus de retour très vite », indiquait « une très grande majorité de chefs d’entreprise inquiets et déboussolés ». qui se traduit à l’échelle néo-aquitaine par 14 000 emplois non pourvus.
A ces difficultés s’ajoutent la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, rappelle l’élu consulaire. « Il est impossible de répercuter les prix dans le BTP, par exemple, car les chantiers sont construits six mois après la signature du devis. Selon lui, « on fait des choses sans savoir combien ça va coûter, et c’est un frein à l’entrepreneuriat ». Conséquence : des PME qui s’épuisent, et « cessation volontaire d’activité ».
Peu d’assurances perte d’exploitation
La CCI Bordeaux Gironde note donc « une baisse depuis le début de l’année, avec 14,6% d’établissements d’entreprises en moins ». Et du côté du tribunal de commerce, ce dernier enregistre 7% de liquidations judiciaires en plus, par rapport à 2021. 491 condamnations ont eu lieu entre janvier et juin dernier dans la métropole de Bordeaux, dont 260 liquidations contre 550 condamnations l’an dernier. « Peu d’entreprises, affectées par les aléas climatiques ou la hausse des coûts, disposent d’une assurance perte d’exploitation », explique Patrick Seguin. Il faut les éduquer, leur expliquer à quoi sert cet appareil. » L’élu tient toutefois à les rassurer : « La grande majorité des entreprises ont mis leur PGE sur un compte de dépôt, et ce sont ces entreprises qui s’en sortent bien aujourd’hui. »
La CCI de Bordeaux Gironde a réactivé, en juillet dernier, sa cellule de crise destinée aux entreprises touchées par l’incendie. A ce jour, 290 échanges ont été réalisés, pour 180 dossiers traités. « Il y a très clairement un problème d’entretien de la forêt », a déclaré Patrick Seguin. Cet été, nous avons vu un panel d’orateurs qui se marchaient sur les pieds. C’est ma responsabilité, mais dans ce genre de situation, je pense qu’il faut un commandement comme dans l’armée ».