Publié le 30 novembre 2022 à 17h55

Un demi-million, c’est le nombre de salariés qui ont quitté leur entreprise au premier trimestre 2022. La raison ? Une amélioration du marché du travail post-Covid qui a incité les salariés à rechercher de nouvelles opportunités d’emploi. Même s’il ne s’agit pas d’un record, selon la DARES, qui rappelle qu’un phénomène similaire avait été observé lors de la crise financière de 2008-2009, ce chiffre particulièrement élevé de départs volontaires pose des difficultés aux entreprises qui s’inquiètent de voir ainsi des salariés les quitter.

Pendant ce temps, 86% des managers pensent que le recrutement n’a jamais été aussi difficile, selon une enquête de The Boson Project. Il faut dire que ces derniers mois, le rapport de force s’est inversé en faveur des salariés. En conséquence, les entreprises sont désormais en concurrence pour les talents qu’elles souhaitent attirer. Savoir se distinguer et améliorer leur attractivité est donc primordial pour pouvoir attirer ou retenir les professionnels les plus courtisés.

Quels sont les facteurs d’attraction qui frappent la marque auprès des collaborateurs ? Les avantages qui pourraient les inciter à quitter leur entreprise pour en rejoindre une autre ? C’est la question que s’est posée le cabinet de recrutement spécialisé Robert Half dans une grande enquête publiée en mars 2022 sur les aspirations des salariés. Le constat est sans appel : en période d’inflation et alors que la baisse du pouvoir d’achat inquiète les Français, le salaire est, pour 77 % des interrogés, le premier facteur d’attraction. Elle est suivie par la recherche d’un meilleur équilibre pro-vie (44%) et la localisation géographique (40%). Outre le fait qu’ils souhaitent profiter des journées de télétravail, les travailleurs sont sensibles à la proximité entre leur lieu de travail et leur lieu de résidence : la localisation est souvent citée comme motif de refus d’une offre d’emploi.

Le logement apparaît comme l’un des leviers à ne pas négliger dans la politique sociale de l’entreprise. En effet, il pèse lourdement sur le budget des Français. Ils y dépensent en moyenne 662 euros par mois, tant en loyer (hors charges) qu’en remboursements d’emprunts, selon Opinion Way. Avec de fortes disparités selon les situations : pour les Franciliens, le budget moyen est de 819 euros contre 770 euros en moyenne pour les propriétaires.

A l’ère des prix, un quart des Français estiment que leur logement leur coûte trop cher par rapport à leurs revenus. Pire, 33% ont du mal à faire face à cette dépense. Cette situation concerne davantage les locataires (49%) que les propriétaires (24%). La moitié d’entre eux disent craindre de ne pas pouvoir faire face à la prochaine révision des loyers. Dans ce contexte, l’achat d’un bien immobilier peut être un moyen de figer son budget logement et de l’assurer. « Il existe un lien très direct entre être propriétaire de son logement et se sentir en sécurité », explique Laurent Permasse, président de Sofiap et spécialiste du crédit immobilier. Avoir un chez-soi, c’est la sécurité. Si vous avez un accident de la vie, et dans certains cas vous perdez votre emploi, vous n’êtes pas menacé car vous êtes couvert par l’assurance du prêt.

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L’aspiration à la propriété, une spécificité française

L’accession à la propriété demeure une aspiration largement partagée. Il y a plusieurs raisons à cela : d’abord parce qu’il offre la possibilité de se constituer un patrimoine, l’achat d’un bien immobilier qui permet une épargne forcée. Mais si les Français veulent être propriétaires de leurs murs, c’est avant tout pour pouvoir le transmettre à leurs enfants. « Le logement est au cœur des aspirations des Français, car il s’inscrit dans un schéma de transmission patrimoniale profondément ancré dans l’inconscient collectif », explique Laurent Permasse. Loin du loyer, qui est souvent perçu comme de l’argent gaspillé. Enfin, l’attachement des Français à la propriété s’explique par le désir de préparer leur vieillesse. Grâce au rachat, ils espèrent aborder plus sereinement la retraite en s’affranchissant des mensualités qui pourraient peser sur leur budget.

Adhésion compliquée par la hausse des taux d’intérêt

Mais alors que le marché immobilier s’installe et que les taux de crédit repartent à la hausse, de nombreux salariés – notamment les jeunes et les primo-accédants – voient leur rêve d’achat anéanti. Dans ce cadre, ils retournent chez leur employeur. 78% des salariés pensent que leur entreprise devrait les aider à devenir propriétaires selon un sondage OpinionWay. 69% des 25-40 ans seraient également prêts à changer d’entreprise pour pouvoir profiter d’un tel avantage. Une exigence que Laurent Permasse explique pour un brouillage des frontières entre le domicile, qui relève de la vie privée, et la sphère professionnelle : « Avec la pandémie et le recours massif au télétravail, les salariés ont accepté que le travail à domicile. a permis aux entreprises de faire des économies en réduisant les mètres carrés du bureau. Faut-il imaginer une contrepartie pour les salariés qui travaillent chaque semaine à domicile ? ».

Faites confiance à votre employeur pour améliorer votre habitat

Au-delà de la location de son espace personnel de travail avec du mobilier de bureau et du matériel informatique ou de la prise en charge des frais générés par le travail à domicile (internet, électricité, etc.), il existe un autre dispositif permettant à l’entreprise de reculer les mètres carrés qui ont été retirés du bureau : le prêt bonifié. Proposé par Sofiap, filiale de la SNCF et de la Banque Postale, ce dispositif prolonge l’engagement pris par l’entreprise ferroviaire il y a plus de 100 ans envers ses cheminots pour leur permettre un accès plus aisé au domaine. Aujourd’hui, Sofiap permet aux entreprises qui souhaitent accompagner leurs salariés dans l’achat de leur logement en prenant en charge une partie du taux d’intérêt de leur prêt.

« Aider vos salariés à trouver un logement n’est pas nouveau. En revanche, permettre l’accès à la propriété est une mesure extrêmement structurante. Bien plus que verser une prime ou subventionner l’essence, qui est une mesure éphémère », estime Laurent Permasse, qui voit des entreprises comme régulateur des inégalités et dernier bastion pour protéger les salariés de l’inflation. Il rappelle également que, depuis l’entrée en vigueur de la loi PACTE, sont tenus de prendre en considération les enjeux sociaux de leur entreprise. « Notre offre innovante et inclusive permet qu’ils jouent pleinement leur rôle. »