En septembre sur Mubi : un voyou, une avalanche et un proxénète

Parmi la liste des films organisés sur la plateforme Mubi ce mois-ci, nous avons sélectionné trois films importants issus de cultures différentes.

Le cinéma d’auteur est souvent sous-représenté, et enterré sous les films populaires, sur la principale plateforme de distribution. Dans MUBI, c’est différent. Le service de vidéo à la demande regorge de chefs-d’œuvre, des années 1950 à aujourd’hui (de Jean-Luc Godard à Ingmar Bergman, en passant par Michael Mann et Andrei Tarkovski). Et il est constamment alimenté : chaque jour un nouveau film arrive, et un autre disparaît.

MUBI s’est associé à Première pour vous donner accès gratuitement à son catalogue pendant 30 jours.Pour vous en convaincre, voici une sélection de trois chefs-d’œuvre qui sortiront sur scène en septembre.

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Hideous de Yann Gonzalez (2022)

Hideous de Yann Gonzalez (2022)

L’Anglais Oliver Sim fait partie du groupe de rock électro déprimant The XX, dont le premier album relativement anonyme en 2009 a immédiatement inspiré le groupe à se démarquer sur la scène indépendante. Des trois membres, Sim – un chanteur et bassiste – était le seul à n’avoir jamais essayé de quitter l’école par lui-même. Made with Hideous Bastard s’ouvre sur un manège palpitant amélioré par l’acteur légendaire Jimmy Somerville. L’album est introspectif. Le jeune chanteur évoque sa séropositivité, sa sexualité, ses doutes et même son enfance. L’album est aussi un film signé du français Yann Gonzalez (Coup de poing dans le coeur…), présenté au dernier Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique. Dans ce moyen métrage musical sous forte influence (Lynch, Cornenberg, Argento…), Oliver Sim est un héros torturé qui subit différentes métamorphoses. Mi-homme, mi-loup-garou, « bâtard hideux », il se libère peu à peu de ses peurs et de ses secrets. Mais sous la lumière silencieuse des néons, des monstres se déplacent. Le film de vingt-deux minutes est disponible en exclusivité sur Mubi depuis le 8 septembre.

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Snow Therapy (Force majeure) de Ruben Ostlünd (2014)

Snow Therapy (Force majeure) de Ruben Ostlünd (2014)

Ruben Ostlünd, qui a deux films – The Square (2017) et Sans filtre (2022) – était un observateur curieux du lent déclin du monde occidental. Presque tout a commencé par une avalanche. C’est arrivé dans les Alpes françaises lorsque la famille suédoise idéale pour la Snow Therapy déjeunait dans un restaurant de montagne. Tomas, le père, presque un réflexe pavlovien, quitte la table pour protéger sa petite personne et son iPhone, laissant Ebba, sa femme, et leurs deux enfants se débrouiller seuls. Tout s’est passé en l’espace d’une seconde mais quand même, c’est la mesure de l’amour de ce couple qui prend l’eau. Le film explorera donc les images d’une vie conjugale fragile. Ici sur une remontée mécanique, puis un musée d’art contemporain (The Square), aujourd’hui sur un tour de luxe (Sans filtre)… En fait, le constat est toujours plus ou moins le même. Trois chansons, une ambiance. Snow Therapy avait déjà remporté le Prix de Cannes dans la catégorie Un Certain Regard en 2014.

Accattone de Pier Paolo Pasolini (1961)

Accattone de Pier Paolo Pasolini (1961)

Cette année marque le centenaire de la naissance du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini. Cinéaste mais aussi poète, dramaturge, acteur, artiste… En septembre, Mubi présente quatre de ses films, dont cet Accattone. Pasolini a déjà quarante ans, lorsqu’il tourne ce premier film, autour du parcours d’un jeune proxénète des villes de Rome. En 1961, le néoréalisme, qui avait fait école pendant vingt ans en Italie, a largement permis l’émergence de toutes les nouvelles vagues européennes. Pasolini fait encore partie du présent où la légende s’appuie sur les documentaires, elle semble marquer sa fin. En effet, face au destin de ce jeune homme, victime et meurtrier, le cinéaste est tenté par la sacralisation de l’histoire pour s’élever au-dessus du monde décrié par la société de consommation à venir. Dans sa lettre luthérienne, il écrivait avec colère : « Entre 1961 et 1975 (…) la population a été anéantie en culture. Si aujourd’hui je voulais tourner à nouveau Accattone, je ne le ferais jamais. Je n’ai pas pu trouver une seule chaîne avec le même « corps » chez les jeunes basée sur Accattone. »