Installée dans une langue de terre, la commune de Saint-François en Guadeloupe peine à faire face à la montée du niveau de la mer, inévitable selon les services de l’Etat, obligeant de nombreux maires de l’île à chercher des solutions pour lutter contre l’érosion côtière.

« La construction de lieux touchés par l’eau sera interdite d’ici 30 ans », et « des activités avec possibilité de démolition dans des zones menacées pourront être prises dans cent ans, selon le rythme de la montée des eaux », souligne Elodie Hector . En charge de l’urbanisme de cette ville touristique du sud-est de Guadalupe.

« On peut faire valoir des droits de priorité, interdire ou ajuster les permis de construire, selon les zones pour ne pas aggraver la situation », a-t-il expliqué.

Comme Saint-François, 125 autres communes de France sont répertoriées dans un décret d’application de la Loi Climat et Résilience publié en avril 2022, dont huit en Guadeloupe : Baillif, Bouillante, Deshaies, Le Moule, Pointe-Noire, Port-Louis, Sainte -Anne et Terre-de – Aujourd’hui, aux Saintes. Ces communes menacées par l’érosion côtière due au changement climatique et à la pression humaine devront s’adapter en priorité.

« La démarche d’apparaître dans ce décret – et donc d’être accompagné dans les solutions à diffuser – est volontaire de la part de ces communes », a expliqué Yasimin Vautor, responsable du Service Territorial de Prospective, d’Aménagement et de Connaissance. Département de l’environnement, de la planification et du logement de Guadalupe.

L’État financera les « études liées à la connaissance des différents scénarios » de l’adaptation, car si des « modèles fiables » des zones concernées par la montée des eaux ont déjà été établis par la recherche scientifique, « toutes les communes sont dans une situation situation très différente. , de leur relief, de leurs activités économiques ou de leurs potentielles zones de retard selon », a expliqué Mme Vautor.

Saint-François a déjà fait appel à un écologiste pour diffuser des solutions basées sur la nature, notamment dans l’espace naturel de la Pointe des Châteaux, l’un des plus visités de Guadeloupe : « Là on replante des plantes endémiques dans des enclos protégés, on crée des espaces pédagogiques ». les enfants du village s’en occupent », a expliqué Jérémy Delolme, le « pilote » du plan de conservation du territoire de la commune, qui a clairement reconnu la réduction de ses plages et donc d’une partie de son potentiel touristique.

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« La plage des Raisins clairs est emblématique », dit-il. Il est très apprécié des touristes pour son lac qui se rétrécit chaque année. Le phénomène a également enterré un ancien cimetière d’esclaves. « De plus, la perte de près de 95 % de la barrière de corail accélère l’érosion des plages » et donc la perte de biodiversité.

Chemin faisant, nous étudions la biodiversité locale et les plantes capables de faire vivre le littoral. « Les cocotiers sont beaux pour une carte postale », sourit Jérémie Delolme, « mais leur service n’est rien comparé à d’autres plantes. »

Or, selon le maire de Bouillant, Thierry Abelli, en ajoutant « au Plan de Prévention des Risques Naturels, avec lequel nous avons l’habitude de travailler », on risque d’empiler les normes, ce qui remet en cause leur application simultanée, parfois contradictoire. , à son avis. .

Et puis, pour les communes qui ont vidé leurs finances en Guadeloupe, ces programmes d’adaptation peuvent coûter cher. « C’est pourquoi l’Etat va subventionner le processus de décision », a rappelé Yasimin Vautor.

Localement, cependant, nous savons qu’il n’y a plus d’option. En effet, bien que leurs causes diffèrent de l’élévation du niveau de la mer, les acteurs de l’île ont tous en tête les inondations régulières de Pointe-à-Pitre, ou la catastrophe des falaises de Capesterre-Belle -Eau et Petit-. Bourg, une commune qui a dû déplacer plusieurs dizaines de familles.