L’embolie pulmonaire est fréquente et nécessite des soins médicaux. Quelles sont les causes et les signes de l’embolie pulmonaire ? Comment le traite-t-on ? Ce que vous devez savoir sur l’embolie pulmonaire.

L’embolie pulmonaire est une maladie courante. En France, entre 40 et 50 000 cas d’embolie pulmonaire sont hospitalisés chaque année, dont 5 % entraînent le décès. « Alors que l’incidence de la maladie thromboembolique veineuse est stable, l’incidence de l’embolie pulmonaire augmente. Cette augmentation est probablement due à l’amélioration des méthodes de diagnostic », rapporte le professeur Sanchez. Grâce à de meilleures stratégies de gestion, la mortalité diminue. L’âge moyen de l’embolie pulmonaire est de 60 à 65 ans.

Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?

« L’embolie pulmonaire est la manifestation la plus grave de la maladie thromboembolique veineuse », explique le Pr. Olivier Sanchez, pneumologue au service de pneumologie et de réanimation de l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris). L’embolie pulmonaire est une obstruction brutale des artères pulmonaires (qui ont pour rôle d’amener le sang expulsé par le ventricule droit du cœur vers les poumons) par des caillots sanguins, provenant le plus souvent d’une veine des membres inférieurs (appelée aussi veine profonde). thrombose veineuse). TVP ou phlébite).

Le caillot se détache et voyage à travers la circulation veineuse jusqu’au cœur. « Ces artères pulmonaires seront plus ou moins obstruées », précise le professeur Sanchez.

A chaque contraction, le cœur propulse le caillot vers les artères pulmonaires, où il finit par se boucher. Lorsque le caillot est petit, il provoque des lésions pulmonaires. Mais s’il est plus important, il peut empêcher la circulation sanguine dans les poumons et entraîner la mort.

Quelles sont les différentes formes ? Pourquoi parle-t-on parfois d’embolie pulmonaire foudroyante ?

Il existe différentes formes d’embolie pulmonaire. « L’embolie pulmonaire est grave lorsqu’elle se complique d’un état de choc. 3 à 5 % des embolies pulmonaires sont graves. Elles sont à l’origine de mort subite », explique le Pr Olivier Sanchez. La plupart des embolies pulmonaires ne sont pas accompagnées de choc.

« Avec le scoring, on peut identifier les personnes à risque de complications ou non, et même traiter les patients qui ne sont pas à risque de complications en ambulatoire », précise le pneumologue.

Quelles sont les principales causes de l’embolie pulmonaire ?

Dans 95 % des cas, l’embolie pulmonaire résulte de la migration d’un caillot du système veineux profond, le plus souvent des jambes, vers les artères pulmonaires. Il existe différents facteurs de risque, chacun ayant une signification différente.

Le contexte postopératoire, l’immobilisation, le repos, l’âge supérieur à 65 ans et le cancer sont les principaux facteurs de risque », précise le pneumologue. D’autres facteurs de risque associés à l’insuffisance pondérale comprennent la prise de contraceptifs oestro-progestatifs, l’hormonothérapie substitutive, la grossesse, les voyages longue distance, le surpoids ou l’obésité. « Les anomalies de la coagulation sont également des facteurs de risque d’embolie pulmonaire », précise le professeur Sanchez.

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Quels sont les premiers symptômes qui doivent alerter ?

Les premiers symptômes de l’embolie pulmonaire sont des symptômes respiratoires. Voici les principaux signes :

Quelles sont les personnes à risque d’embolie ?

La Fédération française de cardiologie estime que la fréquence des embolies pulmonaires en France est de 100 000 cas par an, dont 10 000 à 20 000 décès.

Comment se fait le diagnostic ?

En cas de symptômes indiquant une embolie pulmonaire (surtout si des facteurs de risque existent déjà), appelez immédiatement les urgences (15 ou 112). Et en attendant les secours, maintenez la personne en position assise et empêchez-la de bouger pour éviter que le caillot ne migre.

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À l’hôpital, lorsque les diagnostics différentiels sont exclus (comme l’infarctus du myocarde), des tests supplémentaires sont effectués en fonction de la probabilité clinique d’embolie pulmonaire.

« Lorsque la probabilité d’une embolie pulmonaire est élevée, nous réalisons immédiatement un scanner des artères pulmonaires ». Une échographie de la jambe peut être effectuée pour déterminer s’il y a un caillot.

Comment soigner une embolie pulmonaire ?

Le traitement de l’embolie pulmonaire repose sur la prise d’anticoagulants pendant au moins 3 à 6 mois. « Le but est d’empêcher la formation d’autres caillots et de laisser le temps à l’organisme d’éliminer les caillots déjà formés », explique le professeur Olivier Sanchez. Les anticoagulants sont administrés par voie intraveineuse (héparine) ou par voie orale : antivitamine K (AVK) ou anticoagulants oraux directs (AOD) : dabigatran et rivaroxaban.

« Ces nouveaux anticoagulants oraux sont aussi efficaces que l’héparine et l’antivitamine K, mais ont l’avantage de ne pas nécessiter de surveillance biologique et d’être probablement mieux tolérés », rapporte le Pr Sanchez.

Certains patients prendront ce traitement pendant plusieurs mois. D’autres, considérés comme des patients à risque, peuvent en avoir besoin pour le reste de leur vie.

« Le traitement anticoagulant est définitivement arrêté au bout de 3 ou 6 mois, lorsque le risque estimé de récidive à l’arrêt du traitement est faible. C’est d’autant plus vrai si l’embolie pulmonaire est survenue après une intervention chirurgicale ou après la prise de pilules estro-progestatives (changement de méthode contraceptive).  » rapporte un pneumologue. En revanche, si le risque de récidive est élevé, comme chez une personne qui a un cancer ou qui a déjà eu un épisode d’embolie pulmonaire, le traitement anticoagulant est maintenu.

Les formes sévères d’embolie pulmonaire nécessitent, en plus des anticoagulants, l’administration de médicaments qui accélèrent la dissolution des caillots (thrombolytiques).

Dans quels cas faut-il un repos strict ?

Le repos strict n’est indiqué que pour les personnes qui ont une embolie pulmonaire sévère compliquée par un état de choc. En revanche, dans d’autres cas, les patients ne sont pas alités. « La mobilisation est même recommandée lors de la mise en route d’un traitement par anticoagulants », rapporte le Pr Sanchez.

Quels sont les risques en cas de retard de prise en charge ?

« Un retard de prise en charge expose la personne à des caillots répétés qui vont bloquer une grande partie des artères pulmonaires, ce qui peut entraîner une mauvaise tolérance cardiaque avec syncope et état de choc », explique le Pr Olivier Sanchez.

Quelle est la durée d’hospitalisation pour une embolie pulmonaire ?

L’embolie pulmonaire sévère avec choc nécessite une hospitalisation en réanimation. Pour les embolies à faible risque de complications, environ 30 % des patients peuvent être traités en ambulatoire. « Cette prise en charge nécessite de proposer aux patients un parcours de soins permettant leur suivi, notamment avec un réexamen dans les 3-4 jours après le diagnostic d’embolie », précise le pneumologue. Si le traitement ambulatoire n’est pas possible, la personne est hospitalisée pendant quelques jours pour commencer le traitement.

Quelle espérance de vie après une embolie pulmonaire ? Est-ce qu’on en guérit ?

La mortalité précoce par embolie grave reste élevée (30 à 40 % à 1 mois). L’embolie, qui n’est pas grave, est d’environ 5 % en un mois. Le traitement anticoagulant est très efficace et vise à réduire les récidives. « On estime qu’environ 20 à 30% des patients ont des séquelles dans l’année suivant le diagnostic, qui peuvent être à l’origine d’un essoufflement persistant ou d’une limitation de l’effort », rapporte le Pr Sanchez.

Prévention : comment éviter une embolie pulmonaire ?

L’embolie pulmonaire est prévenue en agissant sur les causes. « Nous prescrivons des anticoagulants à faibles doses pendant une durée d’au moins 14 jours aux personnes les plus à risque : post-opératoires, hospitalisées, notamment les plus de 50 ans », précise le pneumologue. Le but de ce traitement est d’empêcher la formation de ces caillots. « Des progrès ont été réalisés dans la réduction du risque postopératoire de thromboembolie en raccourcissant la durée d’hospitalisation et en privilégiant la récupération précoce et la chirurgie d’un jour », ajoute le professeur Sanchez.

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