La surdité, même légère, a des conséquences importantes sur la santé globale. Le gouvernement veut donc assurer un meilleur remboursement des aides auditives.
Les équipements destinés aux malentendants, petits et grands, pourraient bientôt bénéficier d’un meilleur remboursement. Mais attention, il y a quelques conseils utiles à suivre. Adélaïde Robert, du magazine 60 Millions de Consommateurs, signe ce mois-ci une grande enquête sur les aides auditives. Selon une étude récente de l’INSERM, 1 Français sur 4 est concerné par une perte auditive à l’âge adulte.
franceinfo : Quand on a du mal à entendre, cela peut-il entraîner bien d’autres problèmes ? Adélaïde Robert : Oui, la surdité crée un isolement social et a notamment des conséquences cognitives. C’est l’un des nombreux facteurs de risque liés à la démence. C’est pourquoi le gouvernement a jugé utile de mieux rembourser les aides auditives, d’inciter les gens à s’adapter, et de s’adapter plus tôt. La bonne nouvelle est que nous sommes de mieux en mieux équipés. Est-ce à cause du 100% santé Oui, le 100% santé, qui permet de s’équiper sans surcoût, a été un levier extrêmement important : la vitesse d’adaptation après la réforme a atteint un niveau inattendu, sans même éveiller les soupçons de équipement excessif et fraude. Mais sommes-nous bien informés et bien orientés ? Comment votre enquête a-t-elle fonctionné ? Notre enquête s’est concentrée sur la première étape : la citation. Nous avons envoyé 19 enquêteurs « mystères », qui souffrent de presbyacousie, pour demander des devis à 8 marques ou réseaux indépendants d’aides auditives. Et nous avons regardé, d’une part, comment s’était passé cet entretien, quels tests complémentaires avaient été effectués, quelles informations avaient été données, et si les devis étaient conformes à la réglementation, et surtout s’il comportait systématiquement une offre 100% santé ( sans coût résiduel). Et quels sont les résultats ? Quant aux devis, ils comportaient quasiment tous une offre 100% santé (sauf dans 7 cas). Mais l’estimation était la plupart du temps incomplète et n’utilisait pas toujours le modèle standardisé. Les frais de sortie ne sont pas toujours clairement indiqués, nous n’avons pas toujours le coût des consommables, le détail de la caution, parfois l’assurance est incluse, parfois non. Et il y avait un manque quasi systématique de fiches techniques. Résultat : il est compliqué pour un consommateur de comparer ensuite les offres entre elles. Mais quand on va chez l’ORL, on sort avec une ordonnance, mais ensuite il faut trouver le bon matériel, ce qui nécessite d’autres examens. Seront-ils toujours Fini? Oui, lors de votre venue chez l’audioprothésiste, vous recevrez une ordonnance d’ORL et une copie des examens réalisés avec lui. Mais normalement, l’audioprothésiste doit effectuer d’autres tests pour affiner le choix de l’équipement. Cependant, elles n’ont été réalisées que dans 42 cas sur 69.
Et en termes de prix, y a-t-il de grandes différences ? Oui, il existe des différences importantes dans la charge résiduelle, et la qualité des prothèses proposées. Pour le consommateur, la différence de prix est la plus visible. Par exemple, une personne interrogée a été référée à un appareil de classe 2 par un audiologiste, tandis que deux autres estimaient qu’un appareil gratuit était suffisant. Quant aux autres, il peut y avoir plusieurs centaines d’euros d’écart d’une offre à l’autre.
Et le prix d’une même prothèse peut varier d’une marque à l’autre… Oui, on a par exemple eu le cas d’une paire d’appareils auditifs vendue 3 800 euros chez un audioprothésiste et 4 590 euros chez un autre. Mais il faut comprendre qu’en réalité vous ne payez pas la prothèse, mais la prothèse et le service qui va avec, pour 4 ans de suivi et d’ajustement, il est important de comprendre. Vous dites aussi qu’il y a souvent beaucoup de flou sur le reste à payer, et que certaines aides auditives ont tendance à dénigrer les appareils de classe 1, ceux qui se soucient du 100% santé ? Oui, nos enquêteurs ont parfois eu le sentiment que la Classe 1 était présentée comme un appareil bas de gamme. Cependant, il faut comprendre que les appareils de classe 1 et 2 répondent à des besoins différents, et que selon les besoins, un appareil de classe 1 peut être aussi efficace qu’un appareil de classe 2.
Y a-t-il une grande différence entre les appareils de classe 1 et de classe 2 ? Il y a des différences. Celui dont beaucoup de gens se souviennent est que les appareils de classe 1 sont sur batterie et de classe 2 sur chargeur. Mais étant donné la différence de coût, il est difficile de garder cela comme la principale différence. En effet, on retrouve notamment beaucoup plus de canaux de réglage sur les Class 2, leur permettant de répondre aux besoins des personnes malentendantes complexes. Et ils peuvent profiter de plusieurs options. Bénéficiez-vous d’une période d’essai avant d’acheter un appareil auditif ?Oui, et c’est obligatoire. Elle est d’au moins 30 jours, et peut éventuellement être portée à 40 jours. Elle correspond à la période d’adaptation. Il faut plusieurs visites avant de pouvoir régler parfaitement une unité. Pendant cette période, l’appareil vous est prêté et vous n’êtes pas obligé de l’acheter.
Il faut compter au moins une visite tous les 6 mois pour un suivi de correction auditive, ce suivi est-il inclus dans le prix de l’appareil ?
Oui, ce monitoring est inclus, il serait donc dommage de s’en priver. Si les patients ne sont pas incités à le faire, ils doivent avoir le réflexe d’aller le demander. Cela aide à vérifier les paramètres, à nettoyer l’appareil, à améliorer sa durée de vie et montre également que vous vous en souciez, ce qui peut être important si quelque chose arrive à l’appareil qui fait jouer l’assurance. D’après vos recherches, quelles sont les caractéristiques d’un bon audiologiste ? Vous avez déjà besoin d’un audiologiste correctement identifié et qualifié. Surtout, souvent présent en magasin, pour assurer un bon suivi. Un audiologiste qui passe des tests avant de recommander un appareil et vous parle pour bien comprendre vos besoins.
Un audioprothésiste qui vous explique tout : les fonctionnalités de l’appareil, comment se déroule la phase d’essai, le prix des accessoires, des consommables, des assurances, etc. Et un audioprothésiste qui ne prendra pas votre contrôle sans avoir préalablement pris un rendez-vous de suivi .