Le danger des capsules de café en aluminium
Il existe actuellement trois types de café : capsules molles, dures et aluminium. Cette dernière est une véritable catastrophe pour l’environnement car pour la produire, il faut extraire la bauxite, une ressource qu’il faut exploiter pour produire de l’aluminium. Cette accumulation est la source de beaucoup de consommation d’énergie, la cause de déforestation et de beaucoup de pollution. En effet, l’extraction de la bauxite et sa production aboutissent à la production d’une argile rouge contenant du titane, de l’oxyde de fer, de l’oxyde d’aluminium et du silicium. Une boue rouge rend le sol mauvais.
« Même si c’est en partie recyclable, les capsules sont pour la plupart jetées à la poubelle », explique Fabrice Zumbrunnen, président de Migros.
Des boules de café pour un nouveau greenwashing
Afin de trouver une alternative aux contenants de café en aluminium, le grand distributeur suisse Migros a décidé de créer des tasses à café biodégradables sous forme de boules appelées Coffee Ball. Pour créer ces pods, cinq ans de recherche et développement sont nécessaires. C’est tout.
Leur enveloppe est réalisée à partir d’un moule qui entoure la boule de café. Il se décomposera naturellement après utilisation et pourra être jeté directement dans votre compost ou jardin – si vous en avez un.
« Avec CoffeeB, Migros a combiné ce qui n’était pas possible jusqu’à présent : un goût parfait, la commodité et l’absence de gaspillage », a déclaré Fabrice Zumbrunnen.
On peut proclamer la bonne nouvelle, mais aussi se poser la question de l’intérêt de passer beaucoup de temps à créer un nouveau produit pour inciter à une nouvelle consommation. Cette R&D – recherche et développement en termes techniques – est souvent exonérée d’impôts et nécessite beaucoup de personnel, d’argent et d’environnement. Cependant, il existe des box de fermentation, et pour une utilisation vraiment sans déchet, il suffira d’utiliser plus ou mieux d’arrêter le café. En fait, la production de café repose sur le rapport de force détenu par les pays occidentaux sur les anciens pays coloniaux. Ne serait-il pas préférable de consacrer notre temps et notre énergie à créer d’autres véritables moyens de remettre en question les fondements de notre système politique et libertaire ?
Mais revenons à Migros. L’expérience du greenwashing n’est pas encore terminée !
Des machines à café fabriquées en Chine
En plus des nouvelles boîtes, Migros a créé de nouvelles machines à café fabriquées à partir de cartons d’œufs recyclés. Leur production serait constituée à 74% de machines recyclées. De plus, les machines à café s’éteignent automatiquement au bout d’une minute pour économiser de l’énergie.
Avec cette annonce, Migros mentionne l’utilisation de l’environnement. Pourtant, si les boules de café sont fabriquées en France, au nord du Rhin, et que les algues viennent des côtes de l’océan Atlantique, les machines à café sont fabriquées… en Chine !
A quoi bon économiser l’énergie et les effets de la publicité sur les produits de recyclage si pour les produire il faut parcourir des milliers de kilomètres et utiliser des emplois souvent nocifs et mal rémunérés ?
Pour leur lancement, ces nouveaux pods seront vendus dans un premier temps en France et en Suisse. En France, on le trouve dans certains supermarchés comme Auchan, Carrefour et Boulanger – exemples d’entreprises dans leur poursuite du néo-libéralisme et du profit à tout prix. Enfin, les boules de café peuvent être vendues dans d’autres pays – le monde entier continue, une fausse croyance en termes d’empreinte carbone causée par le voyage du produit – car la marque est déterminée par le marché en Allemagne au printemps 2023.
C’est seulement pour voir si cette innovation saura tromper les clients, qui devront investir dans une nouvelle machine à café et de nouveaux coffrets. Pour le zéro déchet, nous reviendrons !
Il y a quelques années, Ethical Coffee Company a introduit des dosettes de café biodégradables compatibles avec les machines Nespresso, mais elle n’a finalement pas réussi à s’implanter sur le marché. Décidément, des années de R&D en valent la peine !