Peine de deux ans de prison avec sursis. Voici l’arrêt rendu par la cour d’appel de Besançon (Doubs) contre un ancien magistrat dijonnais qui a proposé aux internautes le viol de sa fille de 13 ans. La justice a donc été plus clémente qu’en première instance, a appris lundi l’AFP sur dossier.

Vice-président du tribunal de Dijon à l’époque des faits, depuis qu’il a été démis de ses fonctions, ce père de trois enfants avait proposé des relations sexuelles avec sa fille dans des lieux libertins entre octobre 2019 et juin 2020, sans toutefois donner suite.

Un an ferme en première instance

En première instance, le tribunal correctionnel de Besançon a condamné l’homme de 57 ans à deux ans de prison, dont un ferme, pour « incitation à la corruption de mineur insatisfait » et pour « incitation à la pratique du viol et d’une agression sexuelle non résolue en mineur ». Il avait fait appel.

Dans son arrêt de jeudi, la cour d’appel l’a reconnu coupable de ce premier chef d’accusation, mais l’a acquitté des faits d' »incitation à viol et agressions sexuelles sur mineur sans effet » sur une question de qualification pénale. Elle a réduit sa peine à deux ans de prison, pleinement assortis d’une suspension probatoire assortie d’un devoir de sollicitude.

L’affaire a débuté en octobre 2019 lorsqu’un internaute libertin a signalé qu’un homme proposait d’associer sa fille alors âgée de 12 ans à des relations sexuelles avec sa femme. Le magistrat avait également posté sur internet des photos de sa fille en maillot de bain.

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Il évoque des « fantasmes (…) jamais concrétisés »

Sans casier judiciaire ni problème de chimiodépendance, la magistrate a reconnu avoir rédigé ces messages mais évoqué des « fantasmes (…) jamais concrétisés ». Sa proposition n’a pas été suivie d’effet et sa femme, également magistrate, a été disculpée à l’issue de sa garde à vue.

Selon la défense, il avait été avocat général lors du procès de Pierre Bodein en 2007, peu après la naissance de sa fille, et avait subi un « traumatisme » lié à cette affaire. Bodein, récidiviste surnommé « Pierrot le fou », a été condamné à la prison à vie pour trois meurtres brutaux et deux viols commis en 2004.

Elle a été révoquée par le conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) en juillet 2021, la sanction disciplinaire la plus lourde pouvant être prononcée à l’encontre d’un magistrat.