Pour la Miviludes, le suivi est aussi simple qu’inquiétant : aucun territoire n’est épargné par les violences religieuses et les signalements n’ont jamais été nombreux. En 2021, l’administration a reçu 4 020 saisines, soit une augmentation de 33,6 % par rapport à l’année précédente et de près de 50 % par rapport à 2015.
Les informations ne cessent donc d’augmenter, surtout depuis le début de la crise sanitaire. Cela a plu à l’apparition de nouveaux mouvements et de personnes qui veulent profiter des personnes vulnérables ou isolées.
Dans son dernier rapport publié jeudi 3 novembre, la Miviludes a notamment mis en garde contre l’exagération en matière de santé et de bien-être personnel.
Les dérives liées à la santé de plus en plus « inquiétantes »
La naturopathie, nouvelle médecine allemande qui part du postulat que tout cancer, et plus que toute maladie, est causé par un fort choc mental vécu par le patient, ou reiki… Ces systèmes se sont développés et fleuris pendant la crise sanitaire. Certaines de ces solutions n’ont aucun fondement scientifique et ont récemment fait l’objet d’une attention particulière, lorsque Doctolib a décidé de les exclure de son site pour rédiger des devoirs.
Ils sont d’ailleurs cités comme l’un des plus « préoccupés » par Sonia Backès, secrétaire d’Etat aux Citoyens, chargée de ces dossiers. Le résultat est un nombre impressionnant de références : 744 ont été faites dans le domaine de la santé et 70% d’entre elles concernent ces procédés. En fait, pour les autorités, il s’agit d’un « problème de santé publique » qui peut avoir un « coût énorme » pour la société. Pour autant, la Miviludes rappelle que si « toute tactique ou comportement insolite n’est pas une institution », il s’agit en fait de l’arrêt mental que certains médecins administrent aux personnes sensibles.
Atteinte d’un cancer, une femme soignée par des injections de gui à Peymeinade
Sur le plan sanitaire, le rapport mentionne le cas d’une femme diagnostiquée d’un cancer du sein, décédée après des mois de souffrance en 2013. Un médecin de Peymeinade lui a prescrit et lui injecte des morceaux de gui, autour de la tumeur. En 2016, il a été condamné à deux ans de pratique de la médecine.
Un autre exemple est celui d’une personne diagnostiquée d’un cancer et décédée après avoir suivi les règles d’un « naturopathe », qui prétendait l’aider à guérir « grâce à des traitements naturels comme des cocktails d’huiles essentielles, un repas à base de fruits et légumes, des traitements graves et prolongés . jeûne ». Cet homme a été condamné en 2021 à deux ans de prison pour stupéfiants, rapporte la Miviludes. Il a fait appel de la décision.
Le « coaching » en développement personnel dans le viseur
Parallèlement à ces dérives dans le domaine de la santé, les autorités évoquent également celles liées au développement personnel et à l’apprentissage, un secteur qui se développe et les livres connaissent un grand succès en librairie.
A ce niveau, le processus de manipulation peut être facilement identifié en quatre étapes : la tromperie, la destruction par une politique (vœu spécial, rupture, pression…), puis vient la partie de redonner à la personne quelque chose de nouveau. comportement et l’entretien de ce comportement, une « porte d’entrée » vers les différents produits proposés par l’enseignant comme les activités ou l’entretien. Selon la Miviludes, les membres sont incapables de contrôler leur vie, et dans un état de contrôle mental.
Des méthodes de recrutement qui ont évolué et les réseaux sociaux au cœur du problème
Ces « plans médicaux » et l’expansion du développement personnel et sa prolifération ont prouvé que l’organisation communautaire est plus grande, plus fragmentée et plus portable qu’auparavant. Le problème de santé a changé leur apparence et leur façon de chercher de nouvelles personnes. Les réunions, tenues par courriel, téléphone ou courrier, sont interdites. Exemples particuliers touchant le secteur de la santé, encore une fois, la crise sanitaire a mis en lumière la méfiance et le rejet des médicaments.
Quant aux réseaux sociaux, ils ont joué un « rôle central », selon les experts : « un vecteur d’expansion pour un ensemble dispersé de microgroupes, nébuleuses sans visage de personnes, plus ou moins connectées de manières et d’éducations qui ne correspondent pas au temps ni même ne se connaissent parfois pas ». Par ce biais, ils utilisent des stratégies d’investissement, que ce soit sur le plan spirituel ou certains « éco-villages » qui, via les médias sociaux ou sur Internet, élaborent leurs plans pour attirer de nouvelles personnes qui sont attirées par « un Utopie ». Autre sujet d’inquiétude, les conspirations, surtout portées par une diffusion générale de ces enseignements « se sont présentées comme un programme d’éclaircissement du monde dans le cadre d’un grand mouvement d’utilisation de la population ».
Dans ce cadre, une « Assistance aux dérives sectaires et aux complots » sera organisée « début 2023 » pour rassembler les militants dans la lutte contre ces troubles et élaborer une feuille de route pour les années à venir, a précisé Sonia Backès.
Attention à l’ »Anthroposophie »
Dans un chapitre consacré à l’Anthroposophie, cette théorie repose sur l’idée que « l’homme peut trouver, par la pratique de la méditation et le développement des facultés de compréhension, dans un niveau de connaissance supérieur qui permet de voir la vérité, des choses importantes « , la Miviludes explique qu’elle est importante dans le sud-est du pays à travers des écoles privées chères où l’on paie jusqu’à 5 000 euros pendant l’année scolaire. La mission spéciale estime que les pratiques et les enseignements de ces écoles sont contradictoires, et impliquent parfois un endoctrinement, à créés par les élèves.
Le développement de l’enfant ne suit pas toujours l’effondrement de l’Education nationale et l’adaptation au système normal « peut être douloureuse », confirme l’administration. « L’usage particulier de cette action, qui s’adresse au public vulnérable, notamment les malades et les enfants, implique la remise en cause de l’implantation d’un trouble mental chez ses habitants », notent-ils.