De nombreux livres traitent du désir sexuel. Et pourtant, les scientifiques ne connaissent que certains des éléments qui l’animent. L’une des difficultés est qu’il est impossible de mesurer objectivement. C’est peut-être universel, mais c’est encore difficile à définir. Le désir en tant que sentiment est donc un processus hautement subjectif qui dépend de facteurs psychologiques, physiques, cognitifs, émotionnels, relationnels et sociaux. Ils changent et se développent au fil du temps, au gré des rencontres et des expériences sexuelles.
Le désir charnel est également activé par des phénomènes inconscients, automatiquement, en présence d’un partenaire ou de stimuli spécifiques. Ceci à diverses occasions, de plusieurs manières, différentes d’une personne à l’autre : un regard, un regard sur un corps nu, un souvenir, un parfum ou une odeur corporelle, un fantasme que l’on veut réaliser ou non, une certaine situation ou un événement, une rencontre, des mots, des images, un film, un geste, une émotion, un objet symbolique, un comportement, une mélodie, un rayon de soleil sur la peau…
Les spécificités du désir masculin
Le cliché d’une femme romantique et d’un homme « animal » qui assouvit ses pulsions sexuelles est encore très répandu. Il est certes prouvé que le premier a souvent plus besoin que le second d’un contexte affectif agréable pour éveiller le désir sexuel et le désir d’action. Cependant, un certain nombre d’hommes ont besoin de romance, d’un environnement paisible, de se sentir désirés et désirés, d’être aimés, etc., afin d’éveiller leur désir et de vivre des relations sexuelles satisfaisantes. De plus, l’intimité et la tendresse sont souvent recherchées par les femmes d’aujourd’hui, qui veulent que leur partenaire soit doux, attentionné et n’ait pas peur de montrer son « côté féminin ». Pourtant, cette forme de sensibilité chez certains hommes reste souvent occultée, de peur que leur « masculinité » ne soit remise en cause et ce que d’autres considèrent encore comme des « faiblesses » inacceptables.
L’hormone de la sexualité
Loin de tout érotisme, la médecine décrit le désir sexuel (féminin et masculin) comme une augmentation de la fréquence et de l’intensité des pensées/fantasmes sexuels et du désir d’activité sexuelle. Il s’agit d’une expérience subjective qui se manifeste par une pulsion interne ou une intention sexuelle qui peut amener une personne à rechercher, initier une expérience sexuelle et/ou une stimulation, ou à être réceptive et réactive à la stimulation sexuelle initiale d’un partenaire ou d’une autre source.
Chez les hommes comme chez les femmes, la testostérone est l’une des hormones clés dans la conduite du désir et du comportement sexuels. Il est produit dans les testicules, les ovaires et les glandes surrénales. En plus de son effet sur l’organisme (masse musculaire, spermatogenèse, croissance des cheveux, etc.), cette hormone joue un rôle important dans la sexualité, ainsi que dans l’agressivité, la motivation et le comportement. Présente en quantité suffisante, la testostérone contribue à la naissance d’impressions érotiques, de fantasmes sexuels, puis de sensations physiques dans les zones érogènes, chez les deux sexes.
Les facteurs clé
L’éveil et l’intensité du désir sexuel dépendent de plusieurs facteurs dont les plus importants sont :
Adapté de Je veux comprendre… ma sexualité (masculine), Ellen Weigand, en collaboration avec Francesco Bianchi-Demicheli, éd. Planète Santé, 2016.
Publié dans le magazine Planète Santé n°. 36 – décembre 2019