Décryptage de Josette Sicsic, Futuroscopie

Alors que la pandémie de Covid rebondit dans certains pays mais que la plupart des populations touristiques qui sont autorisées à partir, expriment une envie profonde de voyages et d’expériences exceptionnelles, il semblerait que la quête de paix, de détente, de sens…constitue l’une des voies particulièrement recherchées. Certes, la vogue des voyages en « conscience » voire en « pleine conscience » n’a pas attendu la pandémie pour déferler. Voilà plusieurs décennies qu’une clientèle « new age » fait coïncider ses vacances avec une quête de spiritualité́, de développement personnel et de reconnexion avec soi et avec le monde. Parmi tant d’autres, la recherche de nouvelles pistes auprès des peuples autochtones de quelques destinations insolites reprend des couleurs. Tête d’affiche : le chamanisme. Une pratique adaptée aux besoins d’une société occidentale déboussolée, dont on est loin d’avoir exploité tous les aspects.

Une substance prise sous le contrôle des chamans et censée induire des visions et guérir divers maux – Depositphotos.com

Les baby-boomers nord-américains qui ont eu la chance de sillonner les routes du Mexique pour y passer l’hiver à la fin des années 1960 se souviennent avec nostalgie des écrits de Carlos Castaneda, qui préconisait de fumer un peu de « vert vert » et de prendre des champignons hallucinogènes. &#xD ;

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C’était l’époque du psychédélisme, une aventure artificielle à travers laquelle se pratiquait une sorte d’« évasion » largement promue par les gourous de la génération Beatles, de Williams Burrough à Allen Ginsberg en passant par Timothée Leary, autant d’âmes perdues en quête d’émerveillement. guérit leurs malheurs existentiels.

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Bien des années plus tard, la ville et l’état d’Oaxaca, où la plupart des touristes se sont retrouvés, ne sont pas loin de retrouver leur paix.

Du chamanisme au «candomble »

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Malgré la pandémie, les touristes y reviennent progressivement. Mais le style a changé. Le «hippie» un peu perdu des voisins d’hier, accompagné d’un touriste ordinaire, s’est échappé de l’usine touristique du Yucatèque, espérant capturer l’âme d’un peuple aussi complexe que le peuple mexicain lors de la tournée. &#xD ;

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En parallèle, n’oublions pas que les plages de Bali ont été massivement accueillies par les amateurs de champignons hallucinogènes. Pour le meilleur ou pour le pire!

Délavées, ces images sont remplacées par une nouvelle forme de tourisme que l’on s’est empressé de nommer : le tourisme chamanique ! &#xD ;

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Car selon un article du Monde Diplomatique, qu’on ne peut taxer de complaisance, « l’Amazonie péruvienne, par exemple, voit de plus en plus de touristes affluer du monde entier à la recherche de la boisson hallucinogène désormais bien connue : l’ayahuasca. » &#xD ;

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Le rejet des religions occidentales

Une substance sous le contrôle des chamans dont on dit qu’elle provoque des visions et guérit divers maux. Ainsi, insensiblement, « le tourisme chaman est devenu une branche économique, une lubie, qui a largement investi l’espace public et médiatique des pays occidentaux », poursuit le journal. &#xD ;

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Il existe d’innombrables récits d’aventures psychédéliques de personnes qui, pour des raisons mystiques ou médicales, se rendent au Pérou pour consommer cette potion magique. &#xD ;

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Il existe d’innombrables récits d’aventures psychédéliques de personnes qui, pour des raisons mystiques ou médicales, se rendent au Pérou pour consommer cette potion magique.

Tourisme de niches ?

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Vous pouvez également découvrir la tradition chamanique de la Mongolie par vous-même ou lors de voyages organisés par des opérateurs tels que French Orso Voyages, qui organise des circuits de 15 jours qui incluent toutes sortes de pratiques de guérison complémentaires : méditation, réflexologie, danse libre… &# xD ;

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À son tour, Oasis Voyage propose une offre très diversifiée en Grèce, au Japon, au Chili et en Égypte.

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Business is business

Bien qu’Haïti soit encore loin d’être un spectacle touristique, il n’a pas échappé aux autorités que la station balnéaire, aussi paradisiaque soit-elle, n’a pas suffi à charmer tous les touristes. Certains fréquentent en effet l’île pour apprendre et pratiquer le vaudou. Tout comme nous le faisons dans certains pays d’Afrique, à Cuba et au Brésil où il prend la forme de « candomblé ». &#xD ;

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Mais, bien sûr, gare aux « fakes » et à toutes les autres fausses cérémonies qui parodient la réalité, ce qui peut finir par embrouiller davantage les esprits fragiles.

Cet engouement, qui ne s’éteindra pas, surtout en ces années Covid, a commencé lorsque certains Occidentaux ont rejeté les religions judéo-chrétiennes qui séparent volontairement le corps et l’esprit. &#xD ;

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Cela représente une contradiction totale avec les diktats du nouveau bien-être, prônant la prise en compte holistique des maux et la parfaite réconciliation du corps et de l’esprit pour atteindre l’harmonie.

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Pour l’auteur d’une thèse nord-américaine sur le sujet : « L’intérêt occidental pour l’ayahuasca n’est pas une excuse pour se droguer, mais un moyen d’accomplir une transformation personnelle tant souhaitée. &#xD ;

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