DÉCLARATIONS. "J'ai contracté un prêt pour notre voyage" : ils racontent comment leurs vacances ont chamboulé

Ils faisaient partie des chanceux qui ont échappé à l’été. Mais cette année, la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires a réduit leur pouvoir d’achat. Sept Français nous ont raconté comment leurs plans avaient changé.

Maison bord de mer Atlantique, road trip dans les Alpes, prêt maison familiale Bretagne… Plus d’un Français sur deux (55%) envisage de partir en vacances cet été, selon une étude Ifop (PDF). Des pourcentages en hausse par rapport à l’été 2020 (47%), marqué par une crise sanitaire. Mais avec une inflation dépassant les 5 % annuels en mai pour la première fois depuis 1985, les futurs visiteurs font très attention à leurs dépenses : leur trimestre prévoit un budget plus réduit que jamais l’été dernier. Choisissez votre destination en fonction du prix, marchez moins que d’habitude ou descendez vers l’option hébergement… ? Sept Français qui ont répondu à notre appel à témoignages ont expliqué ces arguments.

& gt; & gt; Inflation : « Il y aura des voyages de vacances à proximité de son domicile, en moins de temps et en moins de temps », selon l’expert.

Laurence, professeure des écoles et mère célibataire, 2 550 euros par mois

Laurence, professeure des écoles et mère célibataire, 2 550 euros par mois

« Depuis mon divorce, mon fils de 13 ans et moi voyageons tous les étés pour des raisons financières. Cette année, avec l’augmentation du prix de l’essence, notre niveau de vie a baissé : nous avons réduit le temps des rendez-vous. Evitons de conduire trop beaucoup, nous avons vendu notre piscine au dessus du monde… Nous faisons du shopping chez Lidl depuis un moment déjà, et pour mon rendez-vous chez le dentiste, j’attendrai le mois prochain.

Nous avons choisi de partir en vacances quand c’était moins cher : début juillet. Habituellement, nous louons une caravane dans le port du Morbihan. Mais cette année, j’ai utilisé l’analogie sur le web pour trouver un site très abordable.

« C’est la première fois que je choisis une destination en fonction du prix. »

Laurence, institutrice

Ce sera un studio dans un petit quartier résidentiel avec piscine, en Dordogne, pour 1 000 euros les deux semaines. Nous n’aurons pas notre propre chambre, car c’était 300 euros de plus. J’essaie de ne pas le regarder négativement, en pensant que nous allons découvrir un nouvel endroit. Et j’ai gardé un petit budget pour le site et j’ai commandé une pizza un soir.

« Les vacances d’été sont presque comme des cadeaux de Noël, il faut deux ou trois mois pour récupérer financièrement. »

Laurence, institutrice

J’ai la chance de vivre dignement : j’ai un salaire et mon ex-mari me verse une pension de 150 euros. Mais tout a été lu. Quand on atteint la cinquantaine, ça devrait être facile, mais au contraire, j’ai l’impression de reculer. Et mon fils sent aussi qu’il a ces problèmes financiers, surtout quand il se compare à des amis : quand il a appris qu’il ne pouvait pas aller en mer comme d’habitude, il a été déçu, même s’il en comprenait les raisons. « 

Matthieu, surveillant de nuit, 3 700 euros par mois pour six

Matthieu, surveillant de nuit, 3 700 euros par mois pour six

«Mon partenaire est le procureur de district et est un oiseau de nuit à la protection de l’enfance. Nous avons une famille très unie, avec quatre enfants, âgés de 21 à 1 an. Nous travaillons tous les deux à des heures différentes. à environ 30 miles de chez nous. Guichen Pont-Réan (Ille-et-Vilaine), donc chacun de nous a une voiture, on travaille dur, on se fait bouffer. .

Avec mes grands enfants, nous partions tous les étés en vacances sous la tente, mais avec peu, c’était difficile. L’année dernière, nous avions loué une maison en location à la semaine près d’Oléron (Charente-Maritime), pour 500 euros, mais cette année, la location dans le secteur est d’environ 700 euros et à gros, ce n’est plus possible.

« On a de la chance, la belle-famille a une maison dans le Finistère, à 150 mètres de la plage, et mes parents ont une maison dans le Morbihan. Alors on ira chez Papy et Mamie !

Nous ne sommes pas les pires du monde, mais ils ne seront pas suffisants pour accueillir tout le monde, alors les anciens devront dormir dans des tentes dans le jardin. Alors deux semaines avec un grand-père, ce n’est pas la même chose qu’être seul. « 

Romain, technicien informatique et célibataire, 1 600 euros par mois

Romain, technicien informatique et célibataire, 1 600 euros par mois

« En 2016, j’ai quitté mon travail de vendeur à Darty où je gagnais un petit salaire de technicien informatique dans un emploi salarié, avec double salaire. J’habitais un appartement de 32 m2 à Niort (Deux-Sèvres) et demandais si je J’avais besoin de changer complètement mon style de vie ou s’il valait mieux continuer à vivre les bases. J’ai choisi la deuxième option, en abandonnant de temps en temps au lieu d’acheter un nouvel iPhone et de convertir ma voiture en une plus grande voiture de sport. Mon salaire a baissé , je ne voulais pas m’habituer au train de vie je ne pouvais pas le garder, et je travaillais bien, car depuis que mon contrat a expiré, je gagnais moins d’argent aussi !

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« L’inflation ne me touche pas vraiment, car j’ai toujours fixé des limites pour économiser mon argent pour le vrai plaisir. »

Je magasine, je n’achète pas de plats cuisinés, je ne renonce pas au shopping et j’aime les loisirs bon marché. Résultat : je n’ai pas eu besoin de changer mes plans pour cet été. Ma famille et moi avons loué une caravane au camping de l’Ile d’Oléron pendant deux semaines. On partage le loyer et les charges dans le quartier, mais j’ai encore de quoi faire quelques corvées et aller au restaurant. »

Nicolas, responsable d’un établissement culturel, 4 800 euros par mois pour cinq

« On ne peut pas dire qu’on n’est pas content. Mais avec la hausse des prix, tous les petits accessoires sont passés à l’as. Cet été, on part en Martinique pour deux semaines rendre visite à la belle-mère. On voit souvent en supprimant qu’il n’y avait pas de doute quand l’inflation est arrivée. pour profiter de la réduction de 20 %.

« J’ai emprunté 3 500 euros pour payer notre voyage. Ça me fait bizarre de penser que je vais payer ces vacances pendant quatre ans ! »

Nicolas, directeur du centre culturel

On a toujours réfléchi avant de faire une grosse dépense, mais ici il faut réfléchir tout le temps. Et nous deux travaillant à temps plein avec des salaires relativement élevés. On sent que le travail ne nous permet plus d’être en bonne santé, ou du moins ne permet plus les petites farces. Je ne pense pas que ce serait mieux pour les pauvres que pour nous. »

Anne*, éducatrice pour jeunes enfants, 2 900 euros par mois pour trois

« Il y a douze ans, mon mari et moi avons pu être propriétaires d’une maison dans le village de l’Aude, car les prix étaient si élevés à la campagne. Mais si nous avions connu l’augmentation du carburant, nous n’aurions pas pu aller aussi loin… Nous travaillons à une demi-heure de chez nous, et nous avons deux voitures à essence, donc depuis quelques mois, c’est compliqué.

Et parce que l’épicerie coûte cher, nos dépenses ont augmenté de plusieurs centaines de dollars par mois ! Je me rends maintenant au travail en bus trois jours par semaine, lorsque l’horaire le permet. Et l’année prochaine, rien ne garantit que nous permettrons à notre fille de poursuivre ses activités parascolaires.

Après la peste, nous avons enfin pu regagner la place forte où nous voulions nous rendre. Nous devions partir une semaine à Lyon cet été, moi pour le côté culturel, et mon mari pour la gastronomie. « 

« Le budget « fun » comprenait l’essence et la nourriture, donc nous n’avons rien prévu. Jamais, nous resterons à la maison et ferons du vélo. »

Anne, éducatrice de la petite enfance

Julie, réflexologue, 5 000 euros par mois pour deux

« Je suis réflexologue professionnel à Paris et ma compagne est la gérante d’Orange. Nous n’avons pas de soucis financiers et nous ne voulons pas d’enfants donc nous en profitons : nous allons au restaurant, au cinéma, au théâtre. … De notre premier voyage en Irlande il y a douze ans, nous aimerions faire un road trip Cet été, nous partions en Croatie pour trois semaines : nous avions trouvé des petits hôtels sympas et le prix des billets d’avion n’était pas exagéré.

Mais entre la location d’une voiture et la vente d’essence, le coût du transport jusqu’au site a atteint 2 000 euros ! Cela nous a fait peur. Nous avons même envisagé d’acheter une voiture et de la revendre. Enfin, nous emprunterons la belle-famille et passerons deux semaines dans les Pyrénées. On ira du côté espagnol car c’est moins cher, et on ne mangera pas au restaurant tous les soirs.

« C’est la première fois qu’on se pose la question de savoir comment on peut partir en vacances sans se ruiner. »

C’est un problème de riche, que je connais très bien, mais c’est étrange. Je me demande si l’inflation va durer, et si on va pouvoir partir en vacances comme avant. « 

Muriel, retraitée, 3 500 euros par mois à deux

« Nous essayons généralement de voyager une semaine en juin et une autre en septembre, nous installons le camp en France pour éviter les foules. Mais cette année, les conditions sont devenues trop chères pour nos stations. Nous sommes allés une semaine en mai au camp de la Drôme, et nous voir à la dernière minute si nous pouvons nous permettre d’acheter une deuxième semaine en septembre.

Habituellement, lorsque vous êtes en vacances, je déjeune toujours à midi pour ne pas avoir à cuisiner deux fois par jour. Ici, ce ne sera pas le cas. Le but est de marcher sans folie mais sans lecture quotidienne : si c’est pour le faire chez soi, ça ne sert à rien.

« Après le Covid, on aurait aimé démissionner, et profiter de la retraite… »

De plus, nous avons de belles récompenses : j’ai travaillé pour la sécurité sociale et mon partenaire était directeur d’usine. Mais je suis alarmé par l’augmentation des prix. Nous sommes passés de 400 à 600 euros de budget alimentation par mois ! Je vérifie maintenant toutes les étiquettes avant d’acheter.

Rien ne nous manque tant quand nous osons nous plaindre : c’est pour les familles que je m’inquiète. En plus, nous aidons nos enfants, car ils choisissent de nous surpasser ! Un petit chèque [pour la nourriture] que le gouvernement enverra vaut mieux que rien mais pas assez. »