Bien qu’en diminution, le mode de traitement des déchets privilégié en Guadeloupe, en 2021, est l’enfouissement, à hauteur de 62 %. Le pôle d’innovation Synergies a présenté jeudi les chiffres clés 2020-2021. Il s’avère que la quantité de déchets collectés localement est en augmentation. Les canaux de récupération ont beaucoup de place pour l’amélioration.

Le pôle innovation de Synergîle est un organisme spécialisé dans la transition énergétique et écologique. Il fédère les acteurs techniques, scientifiques et institutionnels en charge de la problématique des déchets en Guadeloupe. Il assure également la coordination administrative de l’Observatoire Régional des Déchets et de l’Economie Circulaire (ORDEC).

Après les avoir passés au crible et leur avoir consacré un long rapport, Synergîle a présenté jeudi 12 janvier 2023 les chiffres clés des déchets. Il montre qu’en 2021 la quantité de déchets collectés sur le territoire augmente, tandis que l’activité au sein des filières de recyclage peut être fortement augmenté.

Pour renforcer le réseau de déchetteries, localement, de nouveaux équipements verront le jour, à Petit-Bourg, d’ici fin 2023.

578 kilogrammes de déchets par habitant ; c’est le chiffre à retenir pour l’année 2021, en Guadeloupe, concernant les ordures ménagères et assimilées (DMA). Il est en hausse de 4,84% par rapport à l’année précédente.Au total, plus de 222 000 tonnes de déchets ont été collectées dans l’archipel l’an dernier, déchets privés non compris. Tous les marqueurs, par rapport à ceux de 2020, sont en augmentation. Alors, qui dit plus de déchets dit aussi plus besoin de les traiter, de les recycler.

Les tonnages enregistrés dans les onze décharges du territoire montrent que l’utilisation de ces sites est une pratique qui se normalise progressivement localement. Cette année, plus de 37 000 tonnes de déchets ont été collectées sur ces sites. Si le tri semble rentrer dans l’esprit des Guadeloupéens, c’est que d’autres filières de traitement sont à mettre en place.

En 2021, 62% du tonnage est encore enfoui. Seuls 26 % des déchets sont recyclés sur place, principalement des déchets verts ou biodéchets. Le reste est exporté vers la France, soit environ 14 % L’élimination des déchets représente ainsi un volume de près de 168 000 tonnes en Guadeloupe. C’est beaucoup. Dans les années à venir, il sera nécessaire et indispensable de mettre en place d’autres filières de traitement, notamment pour les déchets industriels ou dangereux.

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S’il existe différentes filières, pour le traitement et/ou le recyclage des déchets, sur le territoire, c’est qu’il existe différentes catégories de déchets.

Il existe des ordures ménagères (DMA), qui peuvent être reprises dans la collecte, par des centres de recyclage, mais il faudrait davantage d’infrastructures de ce type.

Viennent ensuite les déchets d’activité économique (DAE). Selon le principe du pollueur-payeur, les entreprises ou administrations relevant de la loi sur l’environnement ont le devoir d’organiser la gestion de leurs déchets ; Parmi ces derniers, on trouve des déchets non dangereux (papier, bois, métaux) et des produits dangereux, comme les solvants, qu’il faut également traiter. Au total, près de 98 000 tonnes de ces déchets d’activité économique ont été collectés en 2021 et valorisés, pour les trois quarts, sous forme matière ou organique.

Et puis il y a tout le reste, pneus, batteries, médicaments, produits chimiques ou phytosanitaires. Tout était géré dans des services aux responsabilités étendues. L’an dernier, plus de 17 000 tonnes de ces déchets ont été collectées.

Une première pierre symbolique de la déchetterie de Petit-Bourg a été posée dans la section Roujol ce jeudi 12 janvier 2023 en présence du président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, du président de la Communauté d’Agglomération Nord Basse-Terre, Guy Losbar et le maire de la ville, David Nébor, notamment.

Cette infrastructure, dont le montant total s’élève à plus de 3,7 millions d’euros, sera opérationnelle fin novembre 2023 au plus tard.

Elle est appelée à devenir la plus grande déchetterie du Nord Basse-Terre. Il pourra accepter les encombrants (mobilier, ferraille, déchets banals, déchets verts, gravats, cartons), les équipements électriques et électroniques, les emballages ménagers (verre, emballages ménagers recyclables), les déchets ménagers spéciaux (DMS = produits dangereux), un « espace dons » pour les dépôts d’objets utilisables.

Parmi les équipements prévus figureront un broyeur de déchets verts et un compacteur mobile.