Arrêter les horloges, raccourcir le temps d’allumage ou optimiser les chaudières : au lycée Anita Conti de Bruz, près de Rennes, toutes les économies d’énergie ont du bon (AFP/Justin TALLIS)

Arrêter les horloges, raccourcir les temps d’allumage ou optimiser les chaudières : au lycée Anita Conti de Bruz, près de Rennes, toutes les économies d’énergie sont bonnes, avec l’aide de techniciens spécialisés de la région Bretagne.

A côté du portail et des drapeaux breton, français et européen, un regard attentif à l’intérieur du hall révèle que les horloges électroniques ne fonctionnent pas dans ce lycée moderne, construit en 2005.

« On a coupé 21 heures qui fonctionnaient 24h/24, 365 jours par an pour une consommation de 11 watts tous les jours, soit une économie de 800 euros par an », explique Guillaume Talon, agent régional qui supervise le personnel de maintenance.

Dans les couloirs, la minuterie a été modifiée et les lumières s’éteignent désormais au bout de trois minutes, contre cinq auparavant.

Avec des coûts énergétiques qui montent en flèche, chaque kWh est pesé, avec pour objectif principal de maintenir la température en dessous de 19°C dans les salles de classe et de 16°C dans les espaces communs tels que les couloirs ou les toilettes.

De plus, à l’aide d’un logiciel, chaque radiateur est équipé de têtes thermostatiques qui coupent l’alimentation en eau chaude lorsque la température atteint un seuil.

Pour aider les établissements à réguler leur température et réduire les factures de gaz et d’électricité, des conseillers techniques et des équipes mobiles d’assistance technique (EMAT) interviennent pour donner de précieux conseils, comme le fait Laurent Descieux.

Dans la chaufferie, depuis septembre, on « joue sur différents circuits pour que les chaudières démarrent de manière désynchronisée » alors qu’avant elles « démarraient toutes d’un coup, demandant des consommations importantes », explique cet agent régional en charge des installations thermiques à plusieurs lycées de Rennes.

Et chacun, dans cet établissement qui reçoit environ 1 100 personnes par jour, essaie d’apporter sa pierre à l’édifice, explique Thierry Glo, responsable de l’accueil.

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« On essaie d’économiser de l’énergie à notre niveau, surtout le matin en n’allumant pas les machines trop tôt comme on le faisait bêtement avant, ou en ne laissant pas les lumières allumées dans les frigos sans personne à l’intérieur », explique-t-il, privilégiant aussi les menus qui utilisent moins d’énergie, comme les pommes de terre au four, pas les frites.

– Écharpe en cours –

Entre les deux cloches de la rentrée, les lycéens disent avoir largement compris les mesures.

« C’est mieux pour l’écologie d’avoir une température plus basse et donc de consommer moins d’électricité et d’énergie », estime Johanna Moreau, une autre. « Plus de gens mettent des manteaux et des vestes quand ils s’assoient, je mets un sweat supplémentaire. »

Louise Chauvel, la première, qui fait partie de la quarantaine d’écodélégués de l’école, tient l’écharpe. « Il y en a qui se plaignent parce qu’il fait froid, mais la plupart des gens l’acceptent parce qu’ils comprennent les enjeux environnementaux et économiques. »

Malgré cette somme de petites économies, les charges devraient encore augmenter avec une hausse « par trois sur l’électricité et un peu moins sur le gaz », rappelle Stéphane Perrin, vice-président en charge des finances de la région Bretagne.

En 2021, la facture énergétique de 115 lycées publics bretons s’élevait à 14,5 millions d’euros, dont huit pour le chauffage. En 2022, le surcoût est estimé à… 28,5 millions (25 millions pour l’électricité et 3,5 millions pour le gaz).

Selon les lycées, la région et ses équipes se sont fixé comme objectif de réaliser entre 15% et 20% d’économies d’énergie.

Bien sûr, « il faut faire face à l’urgence et à l’augmentation des coûts, mais il faut aussi maintenir la capacité d’investir, la rénovation des lycées est le premier budget d’investissement de la collectivité. Ce qui l’est avant tout, c’est l’essentiel des travaux « pour améliorer les performances thermiques des bâtiments, assure M. Perrin.