Publié le 10/03/2021 à 10:35
, mis à jour le 10/03/2021 à 10h35
« Pour moi, le déclencheur a été la question du gaspillage », explique Nathalie, 46 ans, qui a également équipé ses filles adolescentes de culottes menstruelles. Très récemment en France, ce marché a été envahi par des produits de moindre qualité.
Ce n’est qu’en 2018 – quelques années après ses débuts aux États-Unis – que ce sous-vêtement a fait son chemin en France, conçu pour absorber le sang menstruel tout au long de la journée, lavable en machine et coûtant en moyenne une trentaine d’euros.
La même année, lorsque les fondatrices de la marque Réjeanne lancent une campagne de financement participatif en France sur la plateforme Ulule, elles vendent « 800 culottes en 24 heures et 7.500 en 49 jours ! », racontent à l’AFP Alexandra Rychner et Wye-Peygn Morter, toutes deux anciens avocats.
« On s’est rendu compte qu’on avait raison. Des paniers remplis de sécurité tous les mois, ce n’était plus possible. Et il y a aussi le fait que depuis qu’on a nos règles, on reçoit des produits jetables dont on ne connaît pas la composition », écrit Naprzód.
En 2018 puis en 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a demandé aux fabricants de serviettes hygiéniques et de tampons d' »améliorer la qualité de leurs produits pour éliminer ou réduire au maximum la présence de produits chimiques » comme les pesticides, même si leur la concentration est inférieure aux seuils sanitaires.
Pour les culottes menstruelles Réjeanne – produites à plus de 150 000 unités – la combinaison ultra-absorbante « quelques millimètres seulement, sans ajout de produits toxiques ou inutiles » a été développée en collaboration avec des experts en tissus et est protégée par un brevet. .
Plus à l’aise pour le sport
« Tout est fabriqué en France, nous travaillons avec d’anciennes couturières des marques de sous-vêtements Lejaby et Chantelle, car l’idée était de faire des culottes techniques, mais aussi esthétiques », indiquent les deux dirigeantes qui achètent le fil de coton « Gots ». certification écologique particulièrement exigeante.
« Nos certifications sont exigées pour les peaux de bébé », ajoute Capucine Mercier, responsable de Plim.
Cette autre marque pionnière « connaît une forte croissance de 25 % par an. Nous travaillons avec 5 garages et sommes en train de doubler ce nombre à mesure que nous ouvrons de nouveaux marchés », précise le fondateur.
Le marché mondial des slips menstruels, qui sont principalement vendus en ligne, devrait croître de 15,8 % par an jusqu’en 2030, selon une étude de la société britannique Future Market Insights publiée en janvier.
« Le déclencheur pour moi a été le problème des déchets, mais il est également très confortable à porter. Même si c’est un investissement de départ, ça vaut le coup », explique Nathalie, maman de deux filles de 11 ans. et 14 ans. « Je préfère qu’ils soient allongés plutôt que des tampons, ils sont aussi plus confortables pour le sport », dit-il.
En France, où la moitié des femmes ont leurs règles, le marché potentiel est énorme.
Sans parler des économies par rapport au coût d’une couverture unique : pas de chiffres pour la France, mais une étude britannique de 2015 l’estimait à plus de 20 000 € dans la vie d’une femme (incluant antalgiques et sous-vêtements tachés à racheter).
« Aujourd’hui, la concurrence est forte en raison de la demande. Et il y a des arnaques qui n’absorbent pas les culottes ou vendent 20 euros les cinq. Mais ça va faire le buzz », a déclaré le patron de Plima, alors que plus d’une cinquantaine de marques sont actuellement disponibles à l’achat en ligne depuis la France.
« Beaucoup de gens jouent sur la vague menstruelle de la culotte et se lancent dans des pratiques douteuses voire illégales », confirme Wye-Peygn Morter à Réjeanne, évoquant publicité trompeuse et faux « Made in France ».