Mercredi, le ministre de la Santé François Braun recevait des représentants des professionnels de la pédiatrie pour travailler sur l’avenir de ces professions, alors que la crise de ce secteur de l’hôpital se fait de plus en plus visible. Il a promis une enveloppe de 400 millions d’euros au lieu des 150 millions annoncés en octobre, notamment pour les soignants exerçant en pédiatrie. Un secteur submergé par une épidémie de bronchiolite intense et précoce. Sachant que cette pathologie touche 3 bébés sur 10 en France. Et entraîne des hospitalisations en réanimation de nouveau-nés loin de leurs parents, une trentaine en ce moment, selon les mots du ministre de la Santé. Plus de 1 400 enfants de moins de deux ans ont ainsi été hospitalisés dans la semaine du 17 au 23 octobre 2022, et 4 311 se sont rendus aux urgences pour des cas de bronchiolite, rapporte Santé publique France dans son dernier bilan.

Mais au-delà de l’aide, nécessaire et insuffisante pour de nombreux soignants, une bonne nouvelle de la recherche devrait soulager parents, grands-parents et soignants : un vaccin pourrait bientôt arriver en France.

Sanofi a mis au point un vaccin pour les nourrissons

Le 16 septembre, l’Agence européenne des médicaments (EMA), l’autorité européenne des médicaments, a recommandé l’autorisation de Beyfortus dans l’UE. Un vaccin développé par le laboratoire français Sanofi avec le groupe AstraZeneca, le premier à être homologué en France et en Europe pour tous les bébés de moins d’un an. Ce vaccin est basé sur le principe d’un anticorps monoclonal qui va empêcher le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la bronchiolite, de pénétrer dans l’organisme du bébé. Selon le communiqué de presse de l’EMA, après un essai clinique de phase 2/3 en double aveugle, ce vaccin sera efficace à 77,3% à 79,5%. En une seule injection, ce vaccin est déjà testé dans certains hôpitaux français, notamment à Lille, sur des nourrissons âgés de 0 à 12 mois et nés après le 7 février 2022.

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C’est pour quand?

Sans aucun doute, si tous les nouveau-nés pouvaient avoir accès à ce vaccin, ce serait un grand soulagement pour les parents et grands-parents, très inquiets de voir leurs petits infectés et hospitalisés. Mais aussi pour les services pédiatriques des hôpitaux, qui font face à une « épidémie totalement historique (…), sans objectif commun » selon les mots de Christèle Gras-Le Guen, présidente de l’Association française de pédiatrie, qui a confié son inquiétude à au micro de franceinfo le 1er novembre.

Mais il faut encore attendre au moins 2023. En effet, après le feu vert de l’EMA, il doit être validé par la Commission européenne, puis par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avant de pouvoir être utilisé. non commercialisé. Avec la question des remboursements en jeu. Si cette AMM est obtenue, le vaccin pourra être administré en France à l’automne 2023.

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Un vaccin de Pfizer également efficace contre la bronchiolite

Autre bonne nouvelle : le laboratoire Pfizer a annoncé mardi les résultats positifs de son essai vaccinal chez la femme enceinte contre la bronchiolite. Pfizer révèle dans les colonnes du Figaro que ce vaccin, administré aux femmes enceintes, serait efficace à 82 % pour prévenir les cas graves dans les trois premiers mois d’un bébé et à environ 69 % dans les six mois suivants.

C’est pour quand?

Le laboratoire espère obtenir une autorisation pour ce vaccin contre la bronchiolite avant fin 2022 pour les Etats-Unis, puis dans d’autres pays. Sans préciser lesquels. Mais voici ce que l’on peut espérer que cette épidémie de bronchiolite, particulièrement dévastatrice et touchant la quasi-totalité de la France début novembre, soit la dernière à provoquer un raz-de-marée dans nos hôpitaux.