Les courtiers tirent la sonnette d’alarme. Selon une enquête, de plus en plus de demandes de prêt sont actuellement rejetées par les établissements de crédit. En cause : le degré de réduction et de durcissement des conditions de subvention.

Obtenir un crédit immobilier, bientôt mission impossible ? C’est pourtant une crainte exprimée récemment par certains professionnels du secteur. Début juillet, 6 associations professionnelles d’intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) ont commandé une enquête à l’Opinion System (1), dans le but de mesurer et mettre en évidence les freins à leur activité.

Le constat est sans appel : pour 40% des intermédiaires de crédit interrogés, 4 dossiers sur 10 sont aujourd’hui bloqués. Parmi les raisons invoquées pour justifier ce refus, on retrouve : le niveau d’usure, c’est-à-dire le niveau maximum au-dessus duquel une banque ne peut accorder de crédit (36%), suivi de nouvelles règles imposées par le HCSF (Conseil supérieur de stabilité financière) dans 31% des cas. Parmi elles, on retrouve une interdiction de prêter pendant plus de 25 ans, à quelques exceptions près.

Tous les profils d’emprunteurs impactés

Selon cette enquête, les emprunteurs les plus touchés par ce rejet sont ceux âgés de 30 à 55 ans. Autrement dit, la catégorie d’emprunteurs les plus susceptibles d’acheter un bien immobilier.

« Le niveau d’usure est devenu un enjeu clé pour accéder au financement, et il concerne tous les emprunteurs, quel que soit leur âge ou leur projet, explique Bruno Rouleau, président de l’Association des intermédiaires professionnels en crédit (APIC). C’est pourquoi nous voulons être attentifs, comme toute la profession, au risque de s’aliéner un nombre croissant d’acquéreurs avec l’engorgement conséquent du marché immobilier.

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15% des dossiers refusés liés au fait qu’ils viennent d’un courtier

Si les banques invitent de plus en plus les courtiers à baisser leurs frais de passage de dossiers en dessous des taux du riba, faire appel aux intermédiaires de crédit ne sera pas un élément bloquant indu. Actuellement, 18% des banques demandent systématiquement une réduction de la rémunération des courtiers et 43% la demandent fréquemment. Or, selon l’enquête, le fait que le dossier émane d’un courtier en crédit n’est le motif invoqué que dans 15 % des cas de rejet.

Pour Bruno Rouleau, « il est urgent de coller aux réalités de la situation des taux, de laisser une marge de manœuvre aux banques (…) pour leur permettre d’amortir ce revers. Enfin, il faut reconsidérer la pertinence de la recommandation du Haut Conseil pour la stabilité financière, dont l’effet suppose la résiliation.

(1) Enquête en ligne auprès de 1 417 intermédiaires de crédit interrogés entre le 8 juillet et le 22 juillet 2022.