En cette période d’inflation, de plus en plus de Français passaient par la case du crédit à la consommation. Une tendance n’est pas sans risques, ce qui peut inciter les banques à agir.
Au premier semestre 2022, les sociétés spécialisées dans le crédit à la consommation commencent à se développer. Selon les derniers chiffres publiés par l’Association des sociétés financières françaises (ASF), le nombre de nouveaux prêts accordés, hors contrats de location avec option d’achat (LOA), a bondi de 11,7 % sur la même période en 2021. Un résultat surprenant, puisqu’à dans le même temps, le taux moyen appliqué à ces prêts a nettement augmenté : environ +0,7 point par rapport à l’an dernier.
Le pouvoir d’achat en berne incite à recourir au crédit conso
Si contracter un crédit à la consommation coûte désormais plus cher, cela ne freine pas les emprunteurs. Dans le détail, les crédits personnels de trésorerie et les crédits renouvelables ont connu leurs plus fortes hausses depuis le début de l’année, avec des hausses respectives de près de 17% et 8,3%. La conséquence est liée à une inflation élevée depuis le début de l’année.
De nombreux Français sont contraints de recourir au crédit à la consommation pour effectuer de petits travaux, payer la scolarité de leurs enfants ou simplement faire face aux dépenses quotidiennes (nourriture, transport, santé, habillement, logement…).
Cependant, les budgets des ménages se réduisent. La Banque de France a également constaté une augmentation des difficultés de paiement. Au cours des 8 premiers mois de cette année, le nombre de Français inscrits au Fichier National des Incidents de Paiement des Prêts Personnels (FICP) après incidents de remboursement a bondi de 25% par rapport à 2021.
Augmenter ou diminuer la production de crédits : le dilemme des banques
Dans ce contexte, les établissements de crédit sont confrontés à un dilemme : doivent-ils ou non maintenir l’accès au crédit ? Face à un risque de défaut accru, deux options se sont présentées, explique MoneyVox. La première consiste à allonger la durée de remboursement. Cependant, cette solution a été largement déployée ces derniers mois et la marge de manœuvre de la banque est limitée.
La seconde solution se présente sous la forme d’un durcissement des conditions d’octroi. Concrètement, cela revient à limiter l’accès au crédit aux ménages les plus vulnérables financièrement, et donc potentiellement les plus susceptibles de solliciter ce type de crédit. Il semble que plusieurs entreprises aient choisi cette alternative. L’un d’eux a également prévenu que ses partenaires commerciaux seraient plus sélectifs et exigeraient de meilleures garanties de la part des emprunteurs. Cette dernière anticipe ainsi une baisse de la production de nouveaux crédits d’environ 10 %. D’autres institutions suivront-elles cette voie ? Cela reste à voir.