Remettre son masque au bureau, éviter d’embrasser les autres, prendre rendez-vous pour se faire vacciner… Ça vous dit quelque chose ? Une fois de plus, le coronavirus nous rappelle nos bons souvenirs. Un nombre croissant d’admissions en soins intensifs et une couverture vaccinale minimale… Le Covid-19 risque-t-il de gâcher à nouveau Noël ?

Des indicateurs à la hausse

On ne voudrait plus mettre le nez dans les indicateurs du Covid-19. Cependant, les chiffres augmentent et appellent à un suivi plus étroit pour les semaines à venir. En effet, lundi nous sommes environ 50 000 cas positifs chaque jour en France, avec une augmentation de 40% par rapport à la semaine dernière. Certes, Omicron provoque des cas de Covid-19 moins graves que la souche originelle. Cependant, les chiffres des admissions en soins intensifs sont également en hausse. Selon Covidtracker, 94 patients entrent chaque jour en soins intensifs pour Covid-19, soit 25% de plus que la semaine dernière. Quant aux décès, ils restent relativement stables, autour d’une soixantaine par jour, alors qu’il y en avait une trentaine par jour en septembre. « Pour le moment, on ne parle pas vraiment d’une neuvième vague, mais d’une ascension », explique Brigitte Autran, présidente du Comité de surveillance et d’anticipation des risques sanitaires (les Covars, qui ont remplacé le conseil scientifique) au journal.

En savoir plus > Noël avec les petits-enfants : 4 réflexes indispensables pour limiter les risques du Covid-19

Pourquoi ces augmentations arrivent dans un contexte différent des dernières vagues?

Pour deux raisons. Le premier est la santé fragile de nos hôpitaux. Rien de nouveau? Certes, les hôpitaux français souffrent depuis des mois, voire des années, d’un manque de moyens et de démissions en cascade. Mais cet hiver, ils ont fait face à une triple épidémie : la première grippe avec deux agglomérations passant en phase épidémique tandis que six autres sont en phase pré-épidémique. La bronchiolite, qui touche très brutalement les enfants : cette épidémie est la plus sévère depuis 10 ans. Enfin, le Covid-19, dont les chiffres, on l’a vu, ne font qu’augmenter.

La deuxième raison est liée au Covid-19. Cette épidémie est liée à une nouvelle variante de la famille Omicron, BQ.1.1. Que sait-on de cette nouvelle version d’Omicron ? « BQ.1.1. ne montre aucune augmentation de la gravité de la maladie, selon les données épidémiologiques disponibles à ce jour », a assuré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 27 octobre. Mais la vaccination actuelle, même avec des vaccins bivalents, protège-t-elle contre cette nouvelle variante ? « L’efficacité du vaccin semble être plus faible contre la sous-variante BQ.1.1, mais cela ne semble pas avoir d’impact majeur sur la protection des formes sévères de la maladie à ce jour », explique l’OMS. Cependant, avec l’émergence d’une nouvelle variante, l’incertitude augmente.

À Lire  Décès : 8 choses à savoir sur le don d'organes en science

Faut-il remettre le masque?

Depuis quelques jours, le message est clair : oui, le masque doit être remis dans les lieux fermés et bondés, notamment les transports en commun. Mais pour l’instant, le gouvernement mise sur la responsabilisation des Français plutôt que sur la contrainte. Faut-il au moins rendre le masque obligatoire dans les transports ? « Le retour du masque obligatoire est une décision politique et ce n’est pas à nous de décider, répond Brigitte Autran dans les colonnes du JDD. Mais il faut aller porter le masque le plus possible dans les lieux fermés, là où il y a . est une promiscuité importante. » De son côté, François Braun, ministre de la Santé n’exclut pas le retour de l’obligation. Sur BFM-TV, il a assuré dimanche que son « bras ne tremble pas s’il faut se prononcer sur l’obligation du port du masque, même en toutes circonstances, si cela arrive à ce niveau ». Une question particulièrement d’actualité puisque les chiffres datent de quelques semaines de grands rassemblements familiaux pour les fêtes de fin d’année.

Un taux de vaccination très faible

Autre message chanté par les autorités : les taux de vaccination, notamment des plus fragiles, sont extrêmement bas cette année. « C’est vraiment triste que les Français ne soient pas vaccinés, ou pas assez, regrette Brigitte Autran au JDD. On a le même problème avec la grippe : il y a un niveau de vaccination plus bas cette année, par rapport aux années précédentes. Les Français ont vraiment . La grippe et le Covid sont deux épidémies dont les conséquences graves peuvent être évitées, alors qu’il n’existe pas de vaccin contre la bronchiolite, par exemple. Selon le ministère de la Santé, seuls 21% des 80 ans et 37% des 60-79 ans étaient « suffisamment protégés par le vaccin ou une infection antérieure » contre le Covid-19 la semaine dernière. C’est pourquoi les autorités sanitaires ont lancé un appel à la mobilisation générale pour se faire vacciner, notamment pour les plus de 60 ans, leurs proches et les professionnels de santé.

En savoir plus > Vaccination : pourquoi est-il si important de se faire vacciner contre la grippe cet hiver ?