En Chine, depuis la levée début décembre des mesures sanitaires de la politique « zéro Covid » très stricte et dénoncée, le nombre de cas a explosé. Des chiffres qui font « paniquer », selon Christian Bréchot. Sur BFMTV, le virologue et président du Global Virus Network explique cette augmentation des cas en partie due à la propagation d’une nouvelle sous-variante d’Omicron : le BF.7. Repérée pour la première fois le 13 mai en Belgique (puis en Inde, en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et au Danemark), cette souche, une sous-lignée de BA.5, est devenue majoritaire à Pékin au début du mois.

De son côté, Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève, a récemment assuré sur Twitter que « le BF.7 aurait un R0 (taux de reproduction du virus) de 10 à 18,6 ». Et de poursuivre en évoquant un article du site spécialisé Livescience : « Cela signifie qu’une personne infectée transmet le virus, en moyenne, à entre 10 et 18,6 autres personnes, contre 5,08 en moyenne pour Omicron. »

2/9 – « Mais qu’est-ce que cette nouvelle variante, et faut-il s’inquiéter ? Bien que les rapports de la Chine sur les caractéristiques de cette variante soient inquiétants, elle ne semble pas trop se développer ailleurs dans le monde.

Selon Li Tongzeng (Xiaotangshan Hospital de Pékin), cité par le Global Times, les symptômes du BF.7 seraient similaires à ceux des autres sous-variantes d’Omicron et toucheraient principalement les voies respiratoires supérieures. Autrement dit, fièvre, toux, mal de gorge. « Les patients peuvent avoir de la fièvre, de la toux, des maux de gorge, du nez qui coule et de la fatigue », a tweeté l’épidémiologiste français. Les vomissements et la diarrhée sont également mentionnés.

Une « capacité à échapper aux anticorps neutralisants »

De son côté, Santé publique Ontario (Canada) explique, dans un rapport daté d’octobre, que les risques sont jusqu’à présent peu connus en termes « de gravité de la maladie, d’efficacité des traitements, de réinfection ou encore de protection contre la post-infection par vaccination ». Cependant, Antoine Flahault soutient que « le BF.7 peut aussi causer des maladies plus graves chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli ».

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« La convergence des mutations de la protéine de pointe dans le génome de BF.7 est préoccupante, car elle lui donne la capacité d’échapper aux anticorps neutralisants », ont poursuivi les autorités canadiennes. Et si BF.7 ne serait pas plus virulent que les autres mutations d’Omicron, c’est donc sa forte contagiosité qui inquiète les autorités sanitaires… du monde entier. « Une pandémie, c’est un problème global, mondial. On ne peut pas raisonner en franco-français. Ce qui se passe en Chine aura forcément un impact d’une manière ou d’une autre sur la santé mondiale », a assuré Christian Bréchot, toujours dans l’air de BFMTV.

La part du BF.7 dans les séquençages en net recule

En ce moment, selon l’outil Cov-Spectrum, la part de BF.7 en séquence en France est en forte baisse. A son plus haut niveau, le 17 octobre, ce variant représente 10,78% de la séquence du pays, où la population est plus vaccinée qu’en Chine. Il représente 0,99% depuis le 12 décembre.

En Chine, où le suivi de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 est désormais devenu compliqué. Dimanche, la Commission nationale de la santé a annoncé qu’elle ne publierait plus de rapport quotidien sur l’épidémie. Alors qu’il est désormais impossible de connaître le nombre exact d’infections ou de décès, le Financial Times et Bloomberg avancent que 250 millions de personnes en Chine ont été infectées par le Covid-19 durant les vingt premiers jours de décembre, soit 12,4 millions de personnes infectées par jour. Bloomberg cite également une estimation des autorités sanitaires : 37 millions de Chinois ont été infectés par le Covid-19 en une seule journée la semaine dernière.