Omicron continue de se reproduire en sous-variantes de plus en plus transmissibles. A tel point que BF.7 est responsable de centaines de milliers de cas en Chine.

Avec la politique sanitaire « zéro Covid » dans les cartons, la Chine fait face à une explosion des contaminations, sans que le nombre de cas soit vraiment connu, les autorités ont décidé de ne plus publier de statistiques sur l’épidémie.

Le saut de ces contaminations a pour origine, une sous-variante d’Omicron, BF.7.

Il a été repéré pour la première fois en Europe, le 13 mai, en Belgique, et s’est propagé aux quatre coins du monde, dont la France. Mais c’est en Chine qu’elle est la plus virulente. Explications.

Est-il plus virulent ?

La sous-variante BF.7 est une descendante de la sous-variante BA.5 d’Omicron. Et ses caractéristiques suggèrent qu’il peut être virulent et plus transmissible selon Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de Genève, interrogé par actu.fr.

Des mutations dans les gènes codant pour des régions stratégiques de la protéine Spike suggèrent une évasion immunitaire importante et donc une transmission plus importante par rapport au sous-variant BA.5.

De plus, le BF.7 échappe également à « l’immunité acquise par le vaccin, en relation avec la transmission et les formes bénignes », selon l’épidémiologiste.

Quels sont ces symptômes ? 

« Toutes les sous-variantes d’Omicron connues à ce jour ne sont pas associées à une symptomatologie particulière, ni n’apparaissent à des formes plus sévères », rassure d’emblée Antoine Flahault.

BF.7 est donc similaire aux variantes précédentes. Par conséquent, les personnes qui ont attrapé Covid avec BF.7 peuvent avoir de la fièvre, de la toux, des maux de gorge, un écoulement nasal et de la fatigue.

Certaines personnes peuvent également présenter des symptômes gastro-intestinaux, à savoir des vomissements et de la diarrhée.

Le vaccin est-il toujours efficace ?

Si ce sous-variant échappe à l’immunité naturelle ou vaccinale en termes de transmission et de formes bénignes, « les vaccins restent cependant efficaces contre les formes sévères et réduisent le risque d’hospitalisation et de décès », rappelle Antoine Flahault.

En France, la campagne de vaccination patine. « On estime qu’environ 40% des personnes de plus de 70 ans ont eu un rappel, c’est très insuffisant, on aimerait qu’il soit à près de 100% », note l’immunologue Brigitte Autran, présidente du Comité de surveillance et d’anticipation des risques pour la santé ( Covars) invité de RMC ce mardi 27 décembre.

« Je vous rappelle qu’il est recommandé à partir de 60 ans et ouvert à tous. »

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Pourquoi la Chine subit de plein fouet ce sous-variant ? 

La Chine mettra fin aux quarantaines obligatoires à son arrivée le 8 janvier, dernier vestige de sa stricte politique sanitaire « zéro Covid », ont annoncé les autorités lundi 26 décembre.

Cette décision intervient au moment où le pays le plus peuplé du monde connaît pourtant une flambée de contaminations depuis l’abandon de la plupart de ses restrictions sanitaires début décembre.

Le BF.7 « semble être majoritaire à Pékin et probablement en Chine d’après les informations du colis déposées sur la base de données ouverte GISAID », précise Antoine Flahault.

Sauf qu’après deux ans de politique « zéro Covid », et avec d’anciennes vaccinations, la Chine n’était pas suffisamment protégée pour échapper à une vague épidémique.

La population chinoise ne bénéficie pas d’une immunité hybride comme le reste du monde, mais uniquement d’une immunité vaccinale parfois imparfaite, quand les gens n’ont reçu que deux doses de vaccin (ce qui est particulièrement fréquent chez les personnes âgées), et souvent ancienne, quand le le vaccin a été administré il y a plus d’un an.

Ces raisons placent les Chinois dans une situation de vulnérabilité vis-à-vis de la vague actuelle, selon l’épidémiologiste.

Phénomène aggravant, les sous-variantes sont plus transmissibles les unes que les autres. « La raison pour laquelle ils se qualifient pour devenir chacun à leur tour dominants sur un territoire ou un continent », souligne Antoine Flahault.

Peut-il devenir majoritaire en France ?

Alors que la France vient d’atteindre le pic de sa vague BQ.1.1, « comme d’autres pays européens et l’Etat de New York aux Etats-Unis », la question de savoir quelle variante ou sous-variante se pose déjà va déclencher une nouvelle vague.

Personne n’a la réponse.

Plusieurs candidats sont en lice. À New York, il semble que la sous-variante XBB prenne les devants en ce moment. Il avait été identifié à Singapour au début de l’automne pour la première fois. En Europe, ce n’est toujours pas très clair et BF.7 pourrait aussi être le bon candidat, sans être plus inquiétant que XBB ou autre.

Prudence donc, d’autant plus que le sous-variant BF.7 est connu en Europe et aux Etats-Unis, où il circule également sans « être associé à une expansion rapide ou à des formes cliniques particulières ».

La deuxième question : quand cela arrivera-t-il ? Le flou demeure.

« On ne sait pas quand la dixième vague aura lieu, mais les cinq dernières vagues d’Omicron jusqu’à présent n’ont pas laissé beaucoup de repos entre chacune d’elles depuis un an. »

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