Les Zeitouns sont une famille de gagnants. Jean-Jacques a montré la voie, la mère Sandrine l’a imité plusieurs fois, le fils Johan a pris le relais, mais ce soir, double J a montré qui était le père. Il a remporté ce High Roller après une table finale époustouflante et a encaissé 19 briques plus une douzaine d’autres en récompense.

En 2012, Jean-Jacques Zeitoun remporte sa première victoire officielle à l’Aviation Club de France. Dix ans plus tard, le vieux vétéran remporte le High Roller Mystery Bounty dans ces mêmes murs pour 19 briques, agrémenté d’une avalanche de bonus. La victoire d’un joueur qu’on ne se lasse pas de voir sur le circuit et qui ne se lasse pas non plus de remporter des trophées.

« C’est vrai qu’à la maison, il y a des coupures, il y a des piques, on en a partout, bon père Zeitoun. Mais c’est la première fois que je gagnais au Club Barrière. Et la première fois que je gagnais un Mystery Bounty ». ne s’est pas adapté à ce format. J’aime le côté surprise, mais c’est compliqué car les joueurs sont très agressifs, surtout le jour 1, pour obtenir le plus de jetons possible.

Rarement vu un homme aussi heureux de recevoir son courrier.

Jean-Jacques, n’a pas suivi cette recette pour cuisiner le tournoi. « J’ai passé le Jour 1 avec 96 000, contre 50 000 au départ. Le Jour 2, j’étais short stack presque toute la journée, j’ai couché As-Dame contre As-Roi trois fois avec all-in ! Et en TF, j’ai eu l’un des les plus petits stacks », se souvient Zeitoun, toujours à l’aise dans le rôle de Survivant.

Zeitoun a alors une fin dramatiquement mémorable. Double en série, un incroyable 4-max où chaque joueur a occupé un temps la première et la dernière place virtuelle. « C’est à la fois dur mentalement et amusant à vivre. On se dit qu’un gars a dû sauter avec 3 ou 4 blinds et se retrouve chipleader dix minutes plus tard. C’est très rare ! Ce qu’il faut, c’est ne pas rester assis et continuer à y croire. . Vous serez presque toujours payé, alors autant choisir une main qui a une chance. »

La tactique a fonctionné aujourd’hui, avec, il faut le dire, avec beaucoup de succès. Deux heures avant son triomphe, Jean-Jacques n’avait que trois jetons roses (sur 100 000) devant lui, soit six blinds au moment du 4-max. Jean-Jacques l’a emporté après deux matchs de suite 30-70, après un gros flip face à Erwann pour passer de chiploser à chipleader en quelques minutes.

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De retour au 11BB alors que Salem imposait sa loi en 3-max, Jean-Jacques a trouvé son board dans chaque stack couvert. Avec contre, puis avec deux Dames contre As-Valet pour se remettre dans la course. « Je suis immortel! » a quitté Jean-Jacques après un énième doublé face à Erwann.

Après l’élimination de Pécheux, Jean-Jacques a parfaitement négocié le heads-up, se montrant ultra-agressif pour débloquer Salem petit à petit.

Une défense puis un check-raise sur un board, un puissant 3-baril sur un board, permettent de faire la différence. Une première balle de match ratée dans un duel contre , mais la seconde est la bonne. Un call avec suite sur un 8BB open-shore et hold pour le père Zeitoun, grand gagnant de ce High Roller Mystery.

Jean-Jacques a également eu le plaisir de retrouver des amis Marc Uzan ou Kamil Karaoglu à côté de la table finale. Des anciens qui ne comptent plus leurs tables finales et qui ont encore montré qu’ils savent tenir leurs cartes. « Ça montre qu’on est régulier, qu’on paye souvent, alors qu’il y a un bon niveau dans ce type de tournoi », note le père Zeitoun.

Très à l’aise dans ce type de domaine, celui qui sévit (très peu) devant les caméras sous le pseudo « JJZ68 » ne se laisse pas contaminer par des illusions de grandeur. « J’aime ce type de tournois et cette gamme de buy-ins. 2 000 € – 3 000 €, ça commence à être un peu cher. J’aime le mélange qu’il y a sur la tranche 500 € – 1 000 €, avec de très bons joueurs et des débutants. . Il faut d’abord savoir jouer le joueur pour construire des jetons, et c’est ma stratégie. »

Le nom Zeitoun continue de briller dans le circuit. L’année dernière, nous avons vu le sacre de son fils Johann dans un massif UDSO Paris. La montée en puissance du fils ne rend pas peu fier le père, qui profite aussi de quelques conseils de la nouvelle génération.

« Cela fait plus de dix ans que je joue. En avançant, j’ai joué différemment au fil des ans, en apprenant de mes erreurs. C’est vrai que le petit tient bien les cartes. Parfois, me dit-il, il faut faire plus que ça ou celui de cet endroit. C’est intéressant, mais je dis souvent « laisse-moi faire ». J’ai joué plus à l’instinct, pas GPO, ou comment tu dis déjà ? Ah oui GTO. Encore une fois, j’ai fait quelques erreurs , mais ce qui compte c’est aussi le résultat. »