Ajaccio (AFP) – Des militants écologistes ont réclamé la mise en place de quotas face à la multiplication des escales de croisières et de méga-yachts en Corse, en manifestant samedi devant l’Assemblée de Corse à Ajaccio (Corse-du-Sud), dénonçant la pollution générée par ces navires.
Plus d’une centaine de militants de la coordination Terra, constituée notamment de plusieurs associations de défense de l’environnement et de la santé, brandissant des pancartes « Non à la pollution », « Vivre en bonne santé est un droit fondamental » ou « Non-assistance à la planète en danger », a fustigé les rotations croissantes de ces navires polluants autour de l’île.
Critiquant l’utilisation « à des fins récréatives » de « grandes quantités d’hydrocarbures, une énergie fossile qui contribue très largement au changement climatique », Muriel Segondy, porte-parole de l’association de défense de l’environnement Le Garde, a déclaré en citant un rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire agence) du 17 juillet 2019, qui « confirme avec des niveaux de preuve solides, les effets sur la santé » des escales des navires de croisière.
L’activiste souligne également qu’à « Ajaccio, comme à Bastia, la justification économique des croisières avancées n’est pas démontrée » et qu' »en tout cas, cela ne compense pas le coût des impacts sur la santé, sur l’environnement et le vivant ». environnement des habitants ».
La Corse compte cette année un nombre record de 473 escales de navires de croisière, dont 227 pour la seule ville d’Ajaccio.
« Alors que l’inflation nous guette et que nous sommes appelés à la plus grande sobriété énergétique, selon +yacht CO2 tracker+, entre le 3 et le 9 septembre, 59 yachts de luxe ont navigué autour de la Corse, ils ont consommé plus d’un million de litres de carburant et produit un total de 2 667 tonnes de CO2, dont 719 tonnes de CO2 à proximité directe de l’île », a-t-elle déclaré.
Une pétition appelant à l’interdiction des bateaux de croisière à Ajaccio face à la pollution, comparable aux actions lancées à Marseille et autour de la Méditerranée, a franchi mercredi le cap des 26.600 signataires dans une ville d’environ 71.000 habitants.
La grogne contre les paquebots de croisière monte sur tout le littoral méditerranéen français, comme c’était déjà le cas en Espagne ou à Venise (Italie) qui a interdit ces grands paquebots de croisière dans son centre historique, classé par l’Unesco.
Une mobilisation européenne contre le tourisme de masse est prévue fin septembre.
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