Comme le stress, l’influence est une relation de domination d’une personne, qui domine sur une autre, qui est dominée. Les avantages pour le dominant ne sont pas toujours explicites. Dans la plupart des cas de contrôle négatif, le gain se réalise au détriment de la personne dominée, la transformant en personne-objet, l’empêchant de se développer, d’exister et de se développer. Laquelle est dominée, sous contrôle, le reste par peur, admiration, et parfois pour un gain secondaire (la béquille de l’amour). Selon l’intensité de la peur, celle-ci peut produire des phénomènes d’émerveillement, d’humiliation, de culpabilité et d’impuissance à réagir. Cela a non seulement un impact sur les domaines de l’amour, de la vie conjugale mais aussi sur le monde du travail, de la politique, du sport et bien d’autres.

La relation de contrôle se développe progressivement dans le temps, est parfois indolore et surtout non détectée au départ. Dans le phénomène de l’attirance amoureuse, les neurotransmetteurs éliminent les signaux négatifs d’un partenaire de la conscience, parfois pendant 3 à 4 ans. Des signaux faibles sont présents chez la victime, mais il ne peut les prendre en compte, au nom du doute, des possibles et des vieux mythes qui caractérisent la relation entre les femmes et les hommes. La relation de contrôle peut évoluer au fil du temps de caractéristiques positives acceptables pour les deux partenaires à des formes négatives distinctes plus ou moins conjoncturelles ou continues. Dans le cas d’un conjoint, l’influence peut s’étendre à différents membres de la famille et surtout aux enfants.

Les situations d’influence peuvent conduire à des actes de violence physique, psychologique et sociale. Le harcèlement et la manipulation sont des formes graves (cf. du conflit conjugal à la violence ordinaire). Mais il ne faut pas confondre contrôle et violence. Les contrôles peuvent avoir des effets dévastateurs sans recourir à la violence directe. Souvent dans les moments de lucidité, lorsque la victime demande un adieu, la violence éclate. Lorsqu’il s’agit d’enfants, après la séparation, la vie peut devenir un véritable chemin de croix.

Les personnes dominantes dans d’autres contextes peuvent se retrouver dominées dans des contextes de contrôle. Prenons la définition qu’une personne « dominante » est celle qui est capable de s’autoréguler, de se discipliner et de gérer ses relations avec les autres de manière humaine et respectueuse. Confronté à une situation de contrôle, il s’est trouvé impuissant à le faire.

D’autre part, la personne exerçant l’influence est le « dominant » qui exerce un rapport de domination sur l’autre sans compensation. Il a très souvent un défaut psychique qui fait de lui un « dominant dominé » ou petit patron, souvent, sur le plan des relations sociales, professionnelles et associatives. Dans les cas les plus problématiques, la personne exerçant l’influence est dominée, faible sur le plan psychique. Il tente de compenser cette vulnérabilité par la manipulation mentale puis par la violence. Très souvent, il ignore son incapacité à se contrôler, à s’autodiscipliner et à avoir des relations respectueuses avec les autres.

Une stratégie pour riposter, sortir d’une relation d’influence est d’identifier cette faiblesse, cette vulnérabilité, d’en prendre conscience. Cela peut permettre de rétablir un rapport de force plus équilibré lorsque la violence reste à un niveau psychique. Les bénéfices de cette prise de conscience sont avant tout de pouvoir sortir du rôle de victime, de supprimer les effets néfastes de la culpabilité ou de la bêtise et de consacrer ses énergies à mettre en place des stratégies plus pertinentes et surtout pour se faire aider. Sortir de la peur vous permet d’être plus dur et plus clair.

Dans le traité n° 25, L’excellent « Ce que nous cherchons » aux éditions Gallimard, Alessendro Baricco s’éloigne de son statut de romancier aguerri pour nous faire réfléchir sur les « créatures mythiques » du monde d’aujourd’hui. Si un virus est un virus, une pandémie est une pandémie dans le monde médical, il faut aussi penser à une pandémie comme une créature mythique. Les créatures mythiques deviendront des productions humaines qui gouvernent chaotiquement les peurs, les rêves, les croyances. Le mythe est ce qui régit le réel qui se propage viralement. Le mythe dynamise la vie. Son évolution reste un grand mystère. Plusieurs mythes gouvernent la société : mythes de l’inconscient, mythes de l’amour et ceux particulièrement inquiétants sur le déni de la modernité, la masculinité, la xénophobie, le repli identitaire. Le mythe de la pandémie a produit l’impensable : l’arrêt de la mondialisation économique. Elle permet de générer des cris d’absurdité, l’aliénation au travail, le besoin de détruire et de reconstruire un autre monde.

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Dans le sujet de cet article, les mythes à l’œuvre portent sur la domination masculine, l’omnipotence de la masculinité et de la masculinité, et le patriarcat. Comment détruire cette hydre à plusieurs têtes ?

Le double mouvement féministe, MeToo, est un moyen important de libérer les voix des femmes pour qu’elles soient visibles et problématiques. Pas d’omelette sans casser d’oeufs. Des erreurs et des excès sont commis. Le tribunal populaire n’est pas loin. Cependant, ce chemin reste important.

D’autre part, détruire cette hydre impose une autre voie qui concerne directement les hommes et les femmes qui souscrivent à ce mythe. C’est l’essence des rencontres masculines, c’est parmi les moi inoffensifs que doit s’opérer la ringardisation des adeptes de la masculinité. apparitions, petits mots blessants, jeux de séduction pour compléter le tableau de chasse. Tout cela devait sortir de l’univers masculin. La route sera très longue.

Le langage doit aussi se développer. Il porte en lui l’ADN machiste. Nous manquons de mots, beaucoup de mots. Comme MeToo, l’écriture inclusive est un moyen puissant de rendre visible les problèmes sans être une solution pour l’avenir. Prenons un exemple concret du terme masculinité. que j’ai utilisé à la fin de l’article « Changement permanent ». Selon Larousse, la masculinité signifie :

1 – Toutes les caractéristiques physiques d’un homme adulte ; ce qui constitue le genre masculin : Attributs de la masculinité.

2 – Capacité à accoucher ; pouvoir sexuel.

Le mythe de la masculinité est basé sur des images de force, de passion, de puissance de combat, de courage et de maîtrise. La masculinité sera une panacée pour les hommes, en pratique pour le mâle alpha dominant.

Quand je pense à de grandes alpinistes comme Chantal Mauduit, Christine Janin et récemment Elisabeth Revol qui ont survécu au Nanga Parbat, en plein hiver avec des températures entre -50 et -60 degrés. Le seul terme qui devrait être utilisé est masculinité extraordinaire.

En fait, il suffit de supprimer l’association avec « masculin » pour donner à ce terme un sens non genré.

1 – Ensemble des caractéristiques physiques et psychologiques de la personne humaine. Attributs de la masculinité : force, passion, combativité, courage et maîtrise « Cela concerne toute personne dans l’autonomie des décisions.

2 – Capacité à enfanter : pouvoir sexuel masculin et féminin. La question est importante. De nombreux hommes et femmes en âge de procréer ont perdu leur fertilité. Cela n’affecte en rien leur capacité de virilité et de libido.

3 – Posture : énergie, courage, détermination, sens de l’engagement et des responsabilités, en cohérence avec les décisions prises : accepter les conséquences. Un aspect du faible engagement dans la vie de couple et la procréation est le retard dans l’arrivée du premier enfant et l’âge de la mise en couple ou du mariage. Ainsi on peut identifier une très forte perte de virilité chez les hommes.

Par ce changement, la masculinité et la féminité ne s’opposent plus mais sont les caractéristiques de deux dimensions de la nature humaine qui peuvent coexister chez une même personne. La sexualité, le genre, la masculinité, la féminité peuvent ainsi émerger comme spécialité secondaire de toute personne humaine. Le mythe de l’amour va changer. Que l’homme qui conquiert une femme protégée dans la forteresse qui approuvera ou non, deviendra peu à peu périmé ainsi qu’un séducteur ou une séductrice. Comme notre société est encore prisonnière du vieux mythe machiste ! Pourquoi parler de « consentement » dans un texte législatif où exprimer clairement un besoin ou un désir commun met les deux protagonistes sur le même plan.