De Henry GIRARD – h.girard@charentelibre.fr,
Publié le 5 décembre 2022 à 19h17, édité le 6 décembre 2022.
En Charente, les automobilistes qui ont été annulés par les compagnies d’assurances ont de nombreux risques dangereux, ils ont deux options : payer beaucoup d’argent ou enfreindre la loi.
Cylia avoue qu’en ce moment, « il est difficile de prendre la pilule sur l’assurance auto ». Depuis qu’elle a une licence, elle accumule les erreurs qui conduisent à une définition plus rapide. Affrontement après affrontement, aveux mesquins à répétition, toujours sa responsabilité, et sa précipitation a fini par réduire en lambeaux son slip rose. Jusqu’à bien moins quand, début novembre, la police a contrôlé une Ruelloise de 23 ans, conduite en état d’ébriété. « Je viens de boire. J’ai pris 135 euros, c’était bien. « Son taux d’alcoolémie était inférieur à 0,8 g/l…
Cylia avoue qu’en ce moment, « il est difficile de prendre la pilule sur l’assurance auto ». Depuis qu’elle a une licence, elle accumule les erreurs qui conduisent à une définition plus rapide. Affrontement après affrontement, aveux mesquins à répétition, toujours sa responsabilité, et sa précipitation a fini par réduire en lambeaux son slip rose. Jusqu’à bien moins quand, début novembre, la police a contrôlé une Ruelloise de 23 ans, conduite en état d’ébriété. « Je viens de boire. J’ai pris 135 euros, c’était bien. Son taux d’alcoolémie était inférieur à 0,8 g/l mais « c’est une bonne leçon », a-t-elle déclaré. « Maintenant, je vais faire attention, d’autant plus que mes parents ont payé mon permis de conduire. »
Un classique au tribunal
Six points ont été amputés, la conductrice a été jugée en danger, Cylia a été confrontée au refus de renouveler son contrat avec l’entreprise, et ça s’est arrêté là. Aujourd’hui, pour afficher la vignette verte sur son pare-brise, elle doit débourser 350 euros par mois, auprès d’un assureur approprié pour la prendre en charge et sa déviance : « C’est difficile. J’ai dû demander à mes parents de m’aider financièrement mais je n’avais pas le choix, il fallait que j’aille travailler. »
« Evidemment, les compagnies d’assurance n’aimeront pas ces conducteurs dangereux », a déclaré Philippe Rouxel. Mais ceux-ci ne doivent pas être supprimés. A Ruelle-sur-Touvre, Philippe Rouxel a fondé son courtier d’assurance en ligne, Ocadia, spécialisé dans l’assurance résiliation, dommages, multi-catastrophe, bref, non désirée. Selon lui, « ils sont nombreux en Charente et il est difficile de leur trouver une solution ».
Pas une semaine ne se passe au tribunal d’Angoulême sans qu’un conducteur ne soit testé pour défaut d’assurance. Avec, à chaque fois, son lot de délits de droit commun : alcool et/ou stupéfiants, négligences techniques, et, dans le pire des cas, accidents au bout du chemin. Avec ou sans victime. Conduire sans permis ou sans assurance est l’un des principaux motifs de condamnation pour délit de fuite.
Rouler sans assurance, risque maximal
Sur la base des statistiques, il est difficile d’avoir une compréhension complète de l’étendue de l’incident. 800 000, c’est le nombre qui circule parmi les experts du domaine. Ce seront tous les conducteurs qui rouleront sans assurance en France en 2020. Ils étaient 700 000 prioritaires avant d’être détenus. Le Fonds de garantie de l’assurance ligne (FGAO) a pourtant dressé un bilan annuel qui en dit long sur cette épidémie : 30 000 par an. La plupart d’entre eux sont des hommes (80%), des jeunes (60% ont moins de 35 ans) et 60% déclarent recevoir moins d’argent.
« En théorie, poursuit Philippe Rouxel, le conducteur qui ne trouve pas les moyens de s’assurer peut s’adresser au Bureau Central des Coûts (BCT). La mission de l’organisme est de faire respecter « l’obligation d’assurer le véhicule ». « Le conducteur paiera beaucoup mais ce sera assuré », a-t-il déclaré. Sur le papier, le nombre total de décisions rendues par la BCT continuait de diminuer alors qu’il était déjà faible : de 690 en 2013, il est tombé à 205 en 2020. « Certains ont abandonné l’assurance « , étudiant au FGAO, coincé. dans un quotidien difficile et une vie plus chère. « L’idée m’a traversé l’esprit », raconte Cylia. En fait ça m’est arrivé un jour mais j’avais une peur bleue de rencontrer la police, alors J’ai arrêté vite fait, le risque est limité : zéro indemnisation en cas de sinistre, paiement à vie s’il y a quelqu’un « Pas une semaine ne se passe sans qu’on ait un dossier avec un adversaire qui n’a pas d’assurance » dit le responsable d’une agence angoumois.
Mais, comme Cylia, de nombreux automobilistes ignorent la BCT à la recherche d’offres d’assurances spéciales « faibles risques » souscrites en majorité par l’intermédiaire d’un courtier, rare en Charente. C’est le cas, entre autres, de SOS Malus, un groupe d’assurance en ligne. 600 euros en moyenne pour assurer la conduite à des tiers avec assistance et bris de glace. « Il faut comprendre que le prix est modulé en fonction du risque », précise Philippe Rouxel. Le prix change selon le profil. Mon rôle est d’améliorer l’information de mon client dans mon réseau pour lui assurer le prix le plus bas. Même à la fin il faudra aller au chèque. »
Non assurés : 1 accident sur 10
Pour les automobilistes, les contrats élaborés sont comme un purgatoire. « Lorsqu’il s’agit de payer de tels frais mensuels, les conducteurs trouvent qu’il est facile d’en faire trop », a déclaré le concessionnaire. Le problème c’est que c’est courant. Si bien que dans certains cas nous n’avons pas trouvé d’assureur qui veuille prendre le risque de le faire. Il y a 10 ans, on pouvait assurer tout le monde. Aujourd’hui, les entreprises sont plus prudentes : les conducteurs sont de plus en plus jeunes et les risques liés à l’alcool et aux stupéfiants sont importants. »