Chances de visiteurs en Corse : l'autopsie du grand échec de l'été

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Il y a 13 heures, Mis à jour il y a 3 heures

Les îles Lavezzi, la vallée de la Restonica et les aiguilles de Bavella ont dû voir leur participation limitée par des quotas de visiteurs. La mesure n’a finalement pas vu le jour. Comment expliquer une si jeune femme ?

Durant toute la saison, les téléphones des offices de tourisme et des mairies n’ont cessé de sonner. La principale question des touristes et des locaux : comment effectuer une réservation pour accéder aux lieux des Iles Lavezzi, des Aiguilles de Bavella et de la Vallée de la Restonica ? Trois sites concernés par l’annonce de la mise en place de quotas de visiteurs en juin dernier. Une consultation de l’Assemblée de Corse, publiée début juin, a validé plusieurs mesures contre le tourisme de masse. La principale, celle des quotas, n’a finalement pas vu le jour. Effet publicitaire ou simple manque de temps pour une organisation optimale ?

La concertation a confirmé la mise en place de quotas de participation humaine n’excédant pas 200.000 visiteurs au total, entre 2022 et 2026 aux îles Lavezzi, situées dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud). Ce joyau de l’extrême sud de l’île accueille environ 300 000 visiteurs chaque été, rappelle le rapport. Au cours de l’été 2019, 4 500 personnes ont visité le site en une seule journée.

2000 personnes par jour

2000 personnes par jour

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Le quota journalier devait ainsi être fixé à un maximum de 2 000 personnes à la fois sur la partie terrestre de l’île. Les visiteurs devaient être autorisés à se rendre sur le site sur réservation, les résidents de Corse ayant la priorité. Seuls le personnel du bureau de l’environnement, les écoliers, les groupes d’étudiants encadrés et autres associations environnementales, ayant effectué un débarquement, ne doivent pas être soumis à ce quota.

Mais aucune restriction du flux de visiteurs ni aucun système de réservation n’a été mis en place pour cette saison 2022. se sont en effet limités à préserver Posidonia, comme le précise la concertation. Contactée par nos soins, la mairie de Bonifacio a préféré ne pas communiquer au sujet des quotas.

Agir sur le stationnement

Agir sur le stationnement

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« De fausses nouvelles ! » pendant ce temps, Xavier Poli s’est d’abord emporté. Le maire de Corté (Haute-Corse), dont dépend l’administration de la vallée de la Restonica, assure au Figaro qu’il n’a « pas été informé que des quotas ou des réserves ont été mis en place depuis juillet ». « La délibération est une chose, sa déclinaison en est une autre », raille-t-il, demandant « sur quoi sont basés ces quotas ? Où faire des réservations ? ». Concernant la vallée de la Restonica, le dispositif présenté dans la consultation de l’Assemblée de Corse devrait permettre de réduire la pression d’environ 80 véhicules à l’entrée de la Réserve Naturelle de la Montagne du Mont Ritondu, qui comprend les hautes vallées de la Restonica. . Mais aucune disposition particulière n’a été prise cette année.

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Pour obtenir le label Grand site de France, « nous avons déjà essayé de réduire l’impact des voitures en rendant le parking de la Grotelle à la nature ». Désormais le lieu peut accueillir 350 voitures contre environ 500 auparavant. « Penser en termes de personnes ne peut pas toujours fonctionner. Chaque site est différent et d’autres initiatives peuvent être mises en place hors quotas, pour que le flux ne se concentre pas au même moment au même endroit », appuie Xavier Poli, qui assure être toujours déterminé à améliorer la gestion de la présence touristique. .

Aux Aiguilles de Bavella, zone de montagne au cœur du parc naturel régional de Corse, il ne s’agissait pas non plus de quotas à proprement parler, mais d’un flux régulé par la gestion du stationnement permettant de « réduire le volume de l’offre, une moyenne de 400 usagers par jour en moins par rapport à l’activité actuelle (1000 personnes par jour) », selon la consultation. Contacté, l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) n’a pas encore répondu à nos sollicitations. Cet organisme, dont élus par l’Assemblée de Corse, est chargé de coordonner la politique régionale en matière d’environnement et de développement durable, notamment le suivi des mesures présentées dans le rapport.

Partie remise

Partie remise

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Aux côtés de nos coéquipiers de Corse-Matin, Guy Armanet, président d’OEC, affirme : « Des quotas, on les a créés en fait en limitant le stationnement. » De nombreuses lignes jaunes continues ont fleuri le long de la route marquant l’interdiction de stationner et de nouvelles places de stationnement sont apparues. Si les témoignages d’habitants et de touristes recueillis par nos confrères montrent un manque de communication sur ces nouvelles places de stationnement, ils remplissent tout de même les objectifs fixés par la concertation.