Les pneus hiver et les chaînes à neige sont obligatoires à partir du 1er novembre 2021 dans la plupart des départements français. Mais pour éviter de prendre les automobilistes au dépourvu, le gouvernement a annoncé un délai de grâce. « Tout manquement à l’obligation de garder des chaînes à neige dans son coffre ou d’équiper son véhicule de pneus hiver dans les services compétents ne sera pas sanctionné cet hiver », a confirmé lundi 4 octobre le ministère de l’Intérieur.

Cette future obligation est en fait la mise en œuvre de la loi Montagne II du 28 décembre 2016. Les véhicules qui travaillent en zone montagneuse – 48 départements au total – sont soumis à cette mesure, comme les véhicules utilitaires, les bus, les camions et les camping-cars. Il est possible de choisir quatre pneus d’hiver, ou des dispositifs antidérapants tels que des chaînes qui doivent être placés sur au moins deux roues motrices.

La liberté du préfet de département

Cette loi habilite les autorités départementales à décider « de la responsabilité de l’équipement des véhicules pendant l’hiver ». Ils sont libres d’émettre une commande pour l’ensemble de leur service ou seulement une partie de celui-ci. Par exemple, toutes les communes du Cantal, de la Haute-Loire, de la Haute-Savoie, du Puy-de-Dôme et de la Savoie seront à terme concernées.

Certains préfets ont choisi de limiter l’engagement à un périmètre restreint et précis. Dans les Hautes-Pyrénées, les habitants de 55 des 469 communes devront hiverner leurs véhicules. La décision est justifiée par la hauteur de 1 000 mètres ou plus où se trouvent les municipalités. Pour les plus chanceux, comme les Creusois et les Corréziens, il n’y aura aucune obligation.

La tolérance dont fait preuve le gouvernement peut permettre aux Français d’apprendre la loi. Fin septembre, 65% des conducteurs n’avaient pas entendu parler de cette obligation, selon un sondage OpinionWay réalisé pour le spécialiste du pneu Point-S. Pire encore : seuls quelques-uns (30%) veulent s’équiper cet hiver et 86% d’entre eux jugent cette mesure « trop ​​chère ». En effet, pour quatre pneus hiver, il en coûte 400 à 700 euros, selon le courtier d’assurance Assurland.

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La mesure est-elle nécessaire ?

Interrogée en décembre 2014 par Jean-Jacques Bourdin au RMC, deux ans avant le vote de la loi, Christiane Bayard, secrétaire générale de l’Association pour la protection des conducteurs, avait déjà expliqué que les pneus hiver coûtaient 20 % que les pneus classiques. Pour lui, ce lien n’était pas vraiment judicieux. Tout d’abord, il ne neige pas tous les ans en France. Maintenant parce qu' »un bon conducteur doit savoir que lorsqu’il neige, c’est logique de rester chez soi au lieu de jouer au touriste sur les routes ». Egalement présent sur scène, Bernard Darniche, porte-parole de l’association Les Citoyens de la Route, a estimé que la présence de matériel d’hiver est importante sur le sol français. Pour étayer ses affirmations, il a pris l’exemple d’un gros embouteillage constaté sur les routes de Savoie dans le même mois. Environ 15 000 véhicules ont été bloqués en raison du mauvais temps. Les automobilistes ont dû se réfugier dans les centres d’urgence du secteur.

L’hiver prochain, la saison ne fera plus polémique. Les conducteurs sans équipement seront verbalisés jusqu’à la classe 4 (135 euros). Quant à leur voiture, elle ne roulera pas. Mais à côté de la manifestation des 80 à l’heure sur les routes secondaires ou pour faire respecter le contrôle technique des véhicules, ce nouveau changement peut soulever la colère des automobilistes. Comme… l’effet neige ?

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