Par Céline GUIRAL – c.guiral@charentelibre.fr,
publié le 3 août 2022 à 19h17
En Charente, quelques lieux sont toujours une retraite spirituelle. Il y a de fortes chances qu’il y ait d’autres personnes qui souffrent de leur quotidien, prenant le temps de recharger leurs batteries.
Emma Pruen rit encore de l’anecdote amusante. Il se souvient d’avoir été interviewé par un habitant du quartier lorsque lui et son ami Matthew ont installé leur retraite, appelée The French Retreat, dans la campagne d’Yviers. C’était il y a dix ans. Cette fille écossaise révèle en anglais, que : « Les gens nous demandaient, l’air confus. Ils nous ont demandé si on recrutait des ‘retraités’, ou si on était Ehpad », s’amuse-t-il. Je savoure encore la confusion née de… la bonne traduction. Il y a une « retraite française » dont il est question ici, c’est spirituel. complètement » annonce le site central. Emma et Matthew ouvrent.. .
Emma Pruen rit encore de l’anecdote amusante. Il se souvient d’avoir été interviewé par un habitant du quartier lorsque lui et son ami Matthew ont installé leur retraite, appelée The French Retreat, dans la campagne d’Yviers. C’était il y a dix ans. Cette fille écossaise révèle en anglais, que : « Les gens nous demandaient, l’air confus. Ils nous ont demandé si on recrutait des ‘retraités’, ou si on était Ehpad », s’amuse-t-il. Je suis quand même content de la confusion née de la… traduction correcte. Il y a une « retraite française » dont il est question ici, c’est spirituel. Même « complètement » annonce le site internet du centre. Emma et Mateo ouvrent vraiment les portes de leur lieu magnifique (grande maison, piscine et bâtiments) pour des rencontres de développement personnel à la manière Hoffman. Cela permet « d’examiner nos processus émotionnels, de en prendre conscience pour mieux s’en libérer », explique Emma Pruen qui, depuis l’âge de 20 ans, explore le monde de la méditation, de l’inspection et du bien-être.
Photos archivées par Renaud Joubert
« J’ai clarifié certaines choses »
En Charente, plusieurs sites hébergent ce type de séjour avec la volonté de s’ouvrir à soi et à ses propres vibrations. Les abbayes en particulier restent des structures bien conçues. La méditation, le yoga et la communication non violente y sont pratiqués. Cette dernière méthode a été réalisée mi-juillet par Pascale Molho, lors d’un stage de quatre jours à l’Abbaye de Maumont, dans le sud de la Charente. Un lieu qui « aide à l’intérieur et à la détente », explique ce Parisien, qui vit désormais à Angoulême et a exercé le métier de médecin pendant 20 ans dans la capitale. Ce bon maître de la méditation, du zen et du bouddhisme a trouvé la CNV au début des années 1990. La voie « pour se comprendre, principalement, mais aussi les autres ». « C’est comme apprendre une nouvelle langue », raconte celle qui a découvert la Charente lors d’un stage dans une maison de retraite médicalisée de Villebois-Lavalette avant d’y rencontrer son compagnon. « La CNV est une philosophie. Celui qui pense surtout ne pas se méfier de l’autre mais lui faire confiance. »
Eric, de Tours, a participé à ces quatre jours, sans tarder, à l’Abbaye de Maumont. Le quadragénaire, salarié de la SNCF, s’intéresse à sa promotion depuis deux ans « parce que je me sentais mal. J’avais l’impression de ne pas être humaine, j’étais forcée par la vie, par ce que je croyais. » Pendant la formation, Eric dit s’être rendu compte qu’il parlait « très mal de lui ». « Je me suis critiqué pour beaucoup de choses. Je n’appréciais pas ce que je faisais. » Il y a aussi l’idée « qu’on a souvent le contrôle, que ce soit vis-à-vis de nous ou des autres », révèle Eric qui estime être sorti en toute confiance de cette parenthèse qui a aussi ont participé, « pour clarifier certaines choses ».
A Saint-Amant-de-Boixe, Claudine Garguilo propose, tous les mercredis de l’été, la découverte de la méditation. Depuis six ans, « j’ai eu une bonne vingtaine d’habitués mais aussi avec un public qui se renouvelle sans cesse », explique ce professeur de yoga dont le but est de permettre aux participants « de retrouver un état de paix, d’unité ».
Mettre de la distance
En Cognaçais, l’Abbaye de Bassac accueille régulièrement des personnes et des retraites en petits groupes. L’occasion de partager « le quotidien de la communauté, entre temps de travail et temps de prière ». Le projet consiste également à mettre en place une « cellule » dédiée à l’envoi de chaleur cicatrisante (voir ci-contre).
Pour Matthew Pruen, qui a donné ses enseignements au Moyen-Orient, aux États-Unis et en Europe, « le besoin aujourd’hui que les gens se retrouvent est grand. Beaucoup sont fatigués de leur vie professionnelle. », estime le formateur qui explique qu’ici, « les participants viennent mettre tous leurs sentiments, mais aussi pardonner à leurs parents ». Et ce, sous forme de catharsis : « parfois certains crient, d’autres pleurent ». C’est aussi souvent un temps pour que les participants comprennent « à quel point ils sont insatisfaits d’être les leurs », avoue Emma.
Pour Sandrine Vialle-Lenoël, sociologue, cette demande croissante de retraites reflète souvent le « déséquilibre » entre vie privée et vie professionnelle. Revenir à un lieu différent de celui du quotidien permet « de prendre de la distance avec son travail, là où, dans la plupart des cas, ce dernier « colle » à soi. Et puis, prendre du recul permet « la question du tête-à-tête ». une relation ». Pour trouver « fixez-vous des limites, sachez dire non ou prenez votre propre spécial ».
A l’abbaye de Bassac, des séjours pour « se réparer » de l’épuisement professionnel
« Les vacances dans les parcs d’attractions sont super. », déclare Matthew Pruen. « Mais c’est gratifiant et personnellement satisfaisant. Que restera-t-il en termes de conscience de soi, de découverte de soi ? Pas grand-chose, peut-être. Bref, lâchez prise.