Dans le domaine des crédits immobiliers, les banques sont contraintes de faire une pause. En cause, les faibles taux d’usure et le manque de personnel qui caractérisent la saison estivale. Les sociétés de courtage déplorent donc que la production de prêts soit gelée ce mois-ci. Les taux d’intérêt risquent de subir le même sort.
Les banques sont de plus en plus exigeantes en matière de crédit immobilier. Ils sont donc incapables d’augmenter la rentabilité de leurs prêts. Il est donc du devoir des familles qui souhaitent obtenir un prêt rapidement de supporter les conséquences de cette mesure. Un courtier avertit que le marché traverse une situation critique. Les établissements de crédit suspendent leur activité et leur disent de revenir le mois prochain, révèle-t-il. Beaucoup ont déjà partiellement affecté la production de leurs prêts auprès des courtiers et directement dans leurs agences. Parmi eux figurent, par exemple, BNP Paribas, le Crédit du Nord et la Société Générale.
Le taux d’usure demeure trop faible
En raison de ce durcissement des conditions bancaires, le nombre de prêts immobiliers émis a diminué au deuxième trimestre 2022. L’Observatoire Crédit Logement indique qu’il a diminué de 9% par rapport à avril-juin 2021.
Cependant, des choses positives ont été notées dans le secteur. La Banque de France estimait l’encours des crédits immobiliers à 6,8 % en mars 2022. Les emprunteurs se rétrécissent. D’autre part, le montant des prêts augmente en réponse à la hausse des prix des logements.
Le premier problème pour les banques, mais aussi pour les emprunteurs, est structurel et concerne le taux de dépense. Le seuil maximum au-dessus duquel il est interdit d’emprunter est encore trop bas. Cela amène les marges des établissements en dessous de zéro. Ce taux plafond est actuellement de 2,57 % pour les prêts d’au moins 20 ans. Notre porte-parole, Maël Bernier, prévient lorsqu’un crédit est accordé à un taux d’intérêt de 2 % :
Un autre expert soutient qu’il devient extrêmement difficile de rester sous le taux de dépenses lorsqu’il dépasse 1,8 %.
Une nouvelle hausse des taux nuirait à la finançabilité des dossiers
Un autre spécialiste explique que le coût de refinancement des établissements bancaires est désormais beaucoup plus élevé. En raison de l’usure, ce surcoût ne peut être intégré dans son tarif, explique-t-elle. Les banques ne feraient que provoquer l’effet inverse de ce qu’elles recherchent en resserrant les intérêts des prêts. Depuis janvier 2022, le taux des établissements a déjà augmenté de manière significative. Tous les projets immobiliers seront non finançables dans l’hypothèse où une décision de redressement devrait encore être prise.
En revanche, les banques sont réticentes à accorder des baisses de taux car elles n’ont pas pu améliorer correctement leur marge. C’est le cas dans la période où le montant de la dette publique augmente en France. Les intermédiaires de crédit indiquent que cette situation les oblige à faire une pause.
La Banque de France autorise en principe les banques à accorder des prêts à taux d’intérêt plus élevé. Cela devrait leur permettre de renforcer un peu leur avantage. Cependant, ces établissements n’en profiteront pas pour augmenter leurs taux de prêt immobilier. Quant aux crédits à 20 ans, ils se situaient entre 1,8% et 2,2% le mois dernier. En août, cette gamme devrait se tenir.