La Russie a ouvert un centre culturel à Bangui dans le but d’enseigner le russe et de promouvoir sa culture.

En République centrafricaine, la Russie est déjà présente militairement, notamment à travers les paramilitaires du groupe Wagner qui combattent aux côtés des Forces armées centrafricaines (FACA). Mais aussi sur le plan culturel, la Russie tente d’asseoir son influence. Elle vient d’ouvrir un centre culturel à Bangui dans le but d’enseigner le russe et de promouvoir sa culture. Selon les diplomates russes à Bangui, ce centre est un instrument destiné à déconstruire la pensée occidentale.

Des sujets occultés

Au centre culturel russe situé au bord du fleuve Oubangui à quelques mètres de l’ambassade de Russie à Bangui, les étudiants ne sont toujours pas très nombreux. IIyn Vladislav, consul de Russie à Bangui, enseigne le cours sur les relations internationales. « La méconnaissance de la culture et de l’histoire russes empêche la compréhension mutuelle, c’est ce que j’essaie d’expliquer aux Centrafricains », a déclaré le diplomate.

Au cours de son cours, des sujets tels que les crimes présumés commis par les paramilitaires du groupe Wagner en République centrafricaine ou encore les violations des droits de l’homme n’ont pas été évoqués. Au sujet de la guerre menée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine, ce sont les arguments et la vision russes que Vladislav promeut.

« Beaucoup de Centrafricains sont surpris par ce qui se passe en Europe de l’Est et j’essaie de leur donner le point de vue de mon pays car c’est le régime médiatique occidental qui essaie de propager le point de vue de la France, des États-Unis et des États-Unis. États. J’essaie de promouvoir l’attitude de mon pays. Quand une seule personne parle, ce n’est pas bien, il faut qu’il y ait un dialogue », affirme IIyn Vladislav.

Le président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadera, aime protéger les mercenaires de Wagner.

Des étudiants motivés

Anicet Kita, l’un des apprenants, a déjà appris le russe. « Quand on était à l’école, on avait déjà commencé à apprendre le russe mais à un moment l’apprentissage a été suspendu quand les humanitaires russes qui étaient avec nous en Centrafrique sont partis » explique Anicet a Il est très content que le centre culturel lui donne l’occasion d’apprendre la langue russe.

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Said, un autre étudiant, veut s’enrôler dans l’armée russe : « J’ai toujours voulu être soldat et travailler dans l’armée russe. C’est mon rêve! » déclare le jeune homme.

Le soft power qui fait des mécontents

Mais tout le monde en République centrafricaine n’aime pas la politique culturelle de la Russie. Certains voient en Fari Tehuruka Shabazz une nouvelle forme de colonisation au cœur de l’Afrique.

Selon lui « les Russes ont tiré les leçons du fiasco colonial africain et ont préparé un autre plan mais dans un autre endroit en Afrique, la République centrafricaine. Dans ce plan, il y a deux éléments, le premier volet militaire est avec l’Est c’est le soft power envoyé par ces mercenaires criminels russes de Wagner et le second volet est culturel et politique.

Et on voit bien ce soft power s’exprimer par le contrôle des réseaux sociaux centrafricains, on a vu comment la Russie a créé un dessin animé pour la jeunesse de Centrafrique mais avec la vision russe de la chose, des films en touriste à la gloire de la Russie . “.

Fari Tehuruka Shabazz évoque également le cas de « la langue russe rendue obligatoire à l’université de Bangui » et il regrette que « Jean-Bedel Bokassa ait fondé l’université de Bangui, mais il n’y a aucune trace de l’empereur Bokassa 1er à l’université ». d’autre part, il y a une statue qui se dresse en l’honneur de Wagner dans cette université, la Russie fait même les manuels avec l’histoire de la Russie et la vision de la Russie… Dans le cas de l’Afrique centrale, nous ne sommes pas en présence de l’État , en l’occurrence la Fédération de Russie, qui vient soutenir un gouvernement allié, mais en fait il s’agit de colonisation et d’une nouvelle aventure coloniale en Afrique ».

En plus de ce centre culturel, la Russie déploie sa boisson phare, la Vodka, en République Centrafricaine baptisée « Wa na Wa » et contrôle désormais l’organisation du concours de beauté : Miss République Centrafricaine.