Burn-out : 10 conseils pour le prévenir (ou le guérir) de ceux qui l'ont subi

En France, on estime que 2,5 millions de salariés sont actuellement en burn-out, selon une étude du cabinet Empreinte Humaine, publiée fin 2021. Derrière ces chiffres, il y a les déplacements individuels. Dans « Autopsie d’un burn-out », j’ai voulu raconter mon expérience pour qu’elle soit utile à d’autres. C’est pourquoi j’insiste avant tout sur la reconnaissance des signes avant-coureurs, les solutions à mettre en place pour éviter l’épuisement, mais aussi les moyens de se lever pour ceux qui n’ont pas pu l’éviter. Voici quelques recommandations.

1. Ne culpabilisez pas

1. Ne culpabilisez pas

La seule façon d’éviter un burnout ou une reconstruction est de quitter l’environnement de travail identifié comme nocif. Si vous êtes sur une longue pause, utilisez ce temps pour prendre du recul par rapport à la place du travail dans votre vie et à ce que vous voulez vraiment faire.

Passer un bilan de compétences et/ou être accompagné par un coach peut vous guider. Attention, un arrêt trop court peut vous faire rechuter.

2. Ecoutez vos proches

2. Ecoutez vos proches

Lorsque vous êtes entré dans le processus d’épuisement, les personnes qui font partie de votre écosystème proche sont les premières à remarquer la détérioration de votre santé physique (le premier signe physique est généralement des troubles du sommeil directement liés à une surcharge mentale), de votre santé mentale (difficulté concentration, due à l’anxiété par exemple) et leur état émotionnel (irritabilité, caractérisée par des pleurs). Prenez le temps de les écouter !

Rongé par le stress et l’inconfort au travail, votre corps arrive sûrement au bout de ses limites. Il est alors temps de consulter, de prendre rendez-vous avec un médecin pour discuter du problème et voir si la solution ne nécessite pas d’arrêt de travail.

3. Ne vous dispersez pas en des dizaines de visites médicales différentes

3. Ne vous dispersez pas en des dizaines de visites médicales différentes

Une fois que vous avez reçu un diagnostic d’épuisement professionnel, la plupart d’entre vous sont en congé de maladie. Arrêt maladie, il n’y a pas plus clair. Gardez à l’esprit que vous devez souvent choisir entre deux options : la santé ou le travail. c’est un choix

Si vous reprenez le travail trop rapidement, vous ne pourrez pas tenir le coup. Vous n’aurez pas fait le travail nécessaire sur vous-même pour retrouver une bonne santé mentale et physique. Il faut accepter de ne pas être dans l’action, la lenteur des choses et prendre soin de soi. Vous n’avez plus l’énergie de donner autant qu’avant, votre corps a besoin de reprendre vie. Privilégiez les activités légères, évitez de courir un marathon même si vous l’aimez, après une semaine de repos.

4. Rompre la solitude

4. Rompre la solitude

Vous avez souvent dû vous débrouiller seul. Ne pas être seul au travail est une question de survie pour de nombreux travailleurs. Ne pas pouvoir partager quoi que ce soit nous déconnecte de nous-mêmes. L’isolement est l’un des arguments qui conduisent au suicide.

Par définition, la solitude est rompue quand nous sommes deux et qu’il y a quelqu’un qui vous écoute, rassurant et bienveillant. La parole soulage souvent nos maux.

5. Il va vous falloir de l’aide et du temps

5. Il va vous falloir de l'aide et du temps

Tu as tenu le plus longtemps possible. Il faut affronter le regard des autres, le sentiment de honte d’être en position de faiblesse.

Souvent l’impression d’être un fardeau, la peur de l’échec, un « environnement sans droit à l’erreur », la recherche de la performance sont des enjeux qui nous conduisent à ne pas demander de l’aide. Cependant, vous ne pourrez pas sortir seul de l’épuisement. C’est une vraie montagne à gravir pour se remettre sur pied, et toute aide est la bienvenue.

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6. Chérir les petites victoires

Rien de mieux pour reprendre confiance en soi. Lorsque nous nous effondrons, notre niveau d’estime de soi est proche du centre de la terre et de l’épuisement extrême. Nous ne sommes plus en mesure de faire des actions de base. Alors n’allez pas plus vite que la musique.

Commencez par vous fixer un seul objectif à la fois (cuisiner et un plat que vous aimez cuisiner, avoir fait le ménage, lire quelques pages d’un livre, etc.). Par exemple : regardez ce que vous faites, pas ce que vous n’avez pas encore pu faire et souvenez-vous que marcher lentement ne vous empêche pas d’y arriver.

7. Ecrire

Essayez de tenir un journal. Et plus précisément ce que j’appelle « un journal du positif ». L’une des caractéristiques du burnout est la perte de confiance en ses capacités. Vous êtes une personne engagée et impliquée, vous essayez de faire du mieux que vous pouvez, alors écrivez-le. Même s’il n’y a qu’une seule phrase. Et lisez-le chaque semaine.

Au lieu de cela, écrivez chaque situation difficile sur un morceau de papier et jetez-le à la poubelle. Le but est de combattre les pensées négatives, de vider votre esprit de ce qui vous dérange et prend de la place dans votre vie. C’est une façon de prendre du recul.

8. Choyez un objet personnel

Gardez un petit objet à proximité que vous pouvez tenir pour vous rappeler que vous êtes une personne appréciée. Et ce, que vous soyez encore au travail dans une situation difficile ou que vous soyez déjà absent mais que vous ayez encore des moments de rechute. Cet objet peut être un cadre photo avec des personnes importantes pour vous, un cadeau d’un proche, le symbole d’une passion en dehors du travail, etc.

Le but est de créer une rupture avec la situation vécue. Bien sûr, si vous êtes confronté à une personne qui vous harcèle, cela ne résoudra pas votre problème d’un coup de baguette magique. Mais en le touchant, vous pouvez vous rappeler que vous avez une valeur, une identité qui vous est propre en dehors de ce métier et que vous avez le droit de dire non ou d’arrêter, de fixer vos limites.

9. Cherchez un contexte de travail en accord avec vos principes

Le conflit de valeurs est l’un des principaux facteurs du mécanisme du burnout. Encore une fois, c’est une question de choix. Soit vos valeurs ne sont pas respectées et vous êtes capables de faire avec parce que vous savez prendre du recul et que ça ne vous coûte pas, soit cela vous pèse et c’est le moment de vous demander si vous voulez continuer à vous faire du mauvais.

10. Permettez-vous des moments de joie

Ce n’est pas parce que vous êtes censé être au plus mal que vous ne pouvez pas profiter des moments de joie qui se présentent à vous. Peu de gens sont toujours tristes ! Votre burn-out est lié à quelque chose de plus profond, il interroge votre rapport au travail, ce que vous souhaitez vraiment pour votre vie professionnelle. Et pendant que vous cherchez les réponses, laissez entrer la joie !

Je préconise même dix minutes de rire par jour. Utilisez YouTube pour (re)regarder les vidéos de votre humoriste préféré. Dans votre cerveau, le rire a un impact sur la production d’endorphines (l’hormone qui tue la douleur), de sérotonine, qui est liée à la dépression, et d’ocytocine, l’hormone de l’attachement et de la confiance. Et c’est encore mieux de rire ensemble, non ?

Couverture du livre d’Aude Selly : « Autopsie d’un burn-out », Editions Dunod, 224 pages, 19,90 euros.DR