« C’est un épisode dégoûtant de Black Mirror. » Quand il s’est agi de tirer une phrase pop pour expliquer ce confinement absurde et télégénique, la dystopie de Netflix s’est empressée de le poser. Même si la série est fortement influencée par tous les événements modernes incroyables, il y a certainement un peu de cela.

Mais j’ai, pour ma part, plus d’imagination pour vivre dans un cross-over hot soup mix :

C’est, en tout cas, le sentiment qu’une personne peut avoir (et ce n’est pas le cas de tout le monde) si une personne est complètement inutile et masochiste dawd sur Instagram ou n’importe quel média « content diary ».

Oui, ces récits, même s’ils sont personnels, constituent un excellent point de départ : d’abord, ils nous permettent de documenter cette époque mystérieuse. Il n’est pas utile de garder une trace de la manière dont chacun a vécu et vécu cette époque et l’on peut aisément imaginer que ces journaux, qu’ils soient littéraires ou iconographiques, pourraient d’une manière ou d’une autre alimenter, une fois cette partie terminée, une présentation sociologique, anthropologique .

En attendant d’avoir cette perspective, parler et raconter chaque jour permet aussi de franchir les canaux qui entourent désormais chaque maison et de créer des ponts invisibles et sûrs. Il est à noter que ces journaux de détention peuvent être drôles, intéressants et pas forcément sans engagement.

Bref, les problèmes d’auto-isolement pendant le confinement peuvent résoudre l’équation « Comment être ensemble tout en étant dans son coin ».

Romantisation du confinement

Le problème, et le principal, c’est que si cette période semble être un signe clair d’inégalité sociale, elle met aussi une cruelle loupe sur ce qui est probablement le déclin de toute injustice : nous ne sommes pas tous égaux face à l’indifférence . Et si, souvent, l’indifférence des plus privilégiés est irritante, maintenant elle nous aveugle et provoque la brûlure d’un étalage dégoûtant d’impureté. Elle se manifeste sous des formes, par des canaux, avec des finalités différentes et avec des forces différentes mais elle reste insupportable et irrationnelle.

Un concept commun, et qui se résume parfaitement sur cette bannière espagnole, c’est l’amour du confinement.

Peut-être décrire votre confinement comme un pur temps éthéré ou chanter un couplet obsédant « ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort, faisons de ce gâchis une bonne occasion de penser à soi / faire du gainage / apprendre le mandarin, faire du Pilates, relire Le . Rouge et le Noir, restez avec vos enfants… « 

Oui, oui, on peut rétorquer que chacun fait ce qu’il veut et montrer de l’amertume. Nul doute que si chacun a le loisir, le temps, les moyens, l’envie, d’utiliser cette période de confinement pour accomplir des tâches ou se reposer, personne ne dira « eh bien non, je choisis de me casser le cul pour remplir le étagères. au Super U ». Oui encore, que le fait que certains s’offrent le luxe de faire passer cet événement en guise de méditation ou l’ignorance du « passage au vert » ne peut, au final, inquiéter qu’eux, et que l’on peut être heureux que le monde entier ne soit pas touché par l’infection et le confinement.Bien sûr, au final, la lecture, le sport et la cuisine peuvent vous permettre de vous éloigner de cette langueur déjà douloureuse.

Le problème, c’est que cela revient à demander à ceux qui sont fous de faire preuve de négligence masculine par rapport à l’accouchement de Marie-Antoinette sans trop de répétition. Et que cet amour produit des effets concrets sur l’avenir de chacun.

Alors, quand Leila Slimani publie le « Journal de confinement » pour Le Monde, c’est le début d’une effervescence croissante. Les lignes de discours et presque la danse devraient décrire le moment de « choc » et d’atonie.

On a le sentiment le plus désagréable de lire les effusions d’une jeunesse douce mais arrogante. Pas à cause de la forme, que je ne me permettrai pas de critiquer ou de commenter, mais à cause de l’action qu’elle produit, telle qu’elle a été minutieusement revue sur le site Diacritik :

« Il n’a pas de caractère parce que, ces jours-ci, il parle de la folie non pas des uns et des autres mais de la bourgeoisie qui rêve d’être écrivain, écrit en temps d’épidémies mais qui ne montre que la folie de la classe au moment où les gens meurent .les ouvriers vont travailler au péril de leur vie, quand tout est détruit.Le divertissement de l’enfermement, L’ennui en prison, la détention, la misère, l’horreur telle qu’elle est, la chance de classe, le soulagement visible comme le suggère Leïla Slimani qui, malheureusement, ne sait rien, se précipite dans l’écriture de l’article de détention qui fera de lui ce qu’il a toujours souhaité et ce que chacun de ses livres est une promesse déçue : l’écrivain.

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Les messages ont été ridiculisés, critiqués, embellis, à cause de « l’impudeur » et de la vulgarité excessive, de l’impudeur et des similitudes dangereuses (fictions et films hollywoodiens). C’est ce qu’il dit, sans trop de honte ni de culpabilité, se réfugier « à la campagne ».

Mais il a tendance à exposer sans discernement, à l’instar des photos de ces familles entassées dans les ascenseurs de la gare Montparnasse, le rapport que les Parisiens entretiennent parfois avec la société. Il y a la mauvaise ville, choisie par Leila Slimani et d’autres, avec le mot « rural » et qui ne sert qu’à désigner arbitrairement le lieu de vacances, mettant à mal le fait que ce lieu sert de pays d’exil est le premier lieu de résidence et qu’il existe, même s’ils n’y sont pas. Le système de pensée est mieux expliqué par ce message d’Emma, ​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​ dont un ami a envoyé tome:

« Mais déjà l’idée de « campagne », en fait, c’est parisien. Quand j’étais jeune cette idée n’existait pas. On faisait du ski, de la randonnée ou à la mer. Tout n’avait pas de nom : « Je vais à la Cévennes », « à la Bourgogne », « au Sud-Ouest ». Personne n’est jamais allé à la « campagne ». Nous n’avons pas choisi un pays entier comme une vaste étendue d’herbes et de collines à emporter. les quartiers ont des habitants et des villes et des NOMS. Des lieux avec des noms. Il n’y a pas de campagne. Quand je suis arrivé au lycée, à Paris, et que les gens ont commencé à nous parler de leurs week-ends « à la campagne », nous nous sommes moqués avec ma copine du Vercors, au-dessus de chez moi. On s’est demandé, mais de quoi parlent-ils ? C’est quoi la campagne ? Où est-elle ?

J’ai alors compris qu’il y avait beaucoup de gens qui ne pouvaient trouver d’autres endroits que lorsqu’ils allaient. Dans cette administration nationale, il y a un ordre clair, devant lequel on retrouve la Bretagne, surtout les îles. Un autre bus scolaire place Biarritz et le Pays basque au deuxième rang. Macathos mettra Le Touquet, La Baule, Deauville. Mais pour tout ce monde, Caen, Lille et Strasbourg ne sont pas là. Ils n’ont aucune raison d’exister. Et Grenoble ou. Dans l’esprit parisien, je viens de nulle part.

Tout à l’églogue

Si le journal de bord est une sorte d’écriture en soi, tout à la gloire de l’écrivain dont mari-enfants-maison familiale-SUV-poêle à bois est devenu une partie, Le Point a cru bon de publier également le journal d’une prisonnière : Marie Darrieussecq . Il pourrait s’agir d’une famille « débarrassée » touchée par « des adolescents faibles et des adultes vulnérables » : un enfant a oublié son livre de maths, le wifi se fait pirater, la plage est interdite d’accès. Evasion d’Alep, à côté, à la marelle. Mais bien qu’esclave de ces conditions cruelles (il n’y a pas de chauffage dans le salon), l’auteur a quelques mots de compassion :

« Comment les écoliers qui n’ont pas d’ordinateurs font-ils ? »

« Je pense à six amis dans une maison de trois pièces. »

« L’idée qu’Amazon puisse continuer à alimenter la crise me dégoûte. J’ai relu Hervé Guibert. »

Eprouvée par les aléas de ce qui ressemble à ce niveau à un long week-end de bridge au Pays basque, Marie Darrieussecq garde aussi la faculté d’émouvoir la surprise en petites minutes : eh bien, des cerfs en train de brouter ! Ô ciel clair ! Condamner! le supermarché ne peut pas livrer parce que des gens remplissent des sacs de courses, pas des robots comme il l’imaginait. Triste, drôle mais réconfortant…

Quant aux enfants, ça passe directement : atelier cuisine, chorale sur les Beatles, et 30 pages à lire du jour. Non mais bon.

La faiblesse de ce surplomb est aussi ce petit morceau de musique qui fait des livres les choses les plus importantes. Le rapport est publié par le gouvernement. Alors en effet, pour les lecteurs avides, les livres sont importants et réconfortants. Mais ce n’est certainement pas important et encore moins « important ». Contrairement à d’autres lieux et services importants (douches urbaines pour ceux qui n’ont pas de sanitaires par exemple, etc.) et qui ne font l’objet d’aucune critique.

Oui, vous voudrez peut-être faire de votre corps un temple pendant ces longues semaines. Oui, les livres peuvent être de la nourriture pour âaaaaame, oui, on peut se foutre de lire Homère avec une fleur derrière l’oreille.

Mais peut-être faudrait-il prendre un moment (puisqu’ils en sont remplis) pour se demander comment ces siphons pastoraux éclairent l’espace inégal laissé à l’autofiction et l’impossibilité de parler hors de soi. Réfléchir avant de penser que ces choses brutes et onanistes valent la peine d’être partagées, quitte à juger du peu de place laissée aux activités de transport de personnes, soignants, épargnants, vulnérables, malades… haïku pour écrire des ateliers ou des retraites spirituelles. Namasté.