Bernard Arnault a décidé de vendre son jet privé. Lassé d’être traqué et pointé du doigt pour son empreinte carbone, le milliardaire a pris une décision radicale. Fin des ennuis ? Pas trop. Maintenant, son yacht est la cible d’activistes écologistes.

Depuis plusieurs mois, le jet privé du milliardaire Bernard Arnault est suivi alors qu’il parcourt le monde. En cause, des vols multiples – et jugés trop courts – qui en quelques semaines émettent plus de CO2 que les Français n’en consomment en une vie.

Pour pallier ce « tracking », les patrons de LVMH ont recours à une solution radicale. Il n’a vendu que ses jets privés et affrète désormais des avions pour empêcher les « suiveurs » de suivre ses déplacements.

Maintenant, le navire de luxe du milliardaire est dans l’œil du cyclone. Sur Twitter, un nouveau compte a fait son apparition, son nom : « YachtCO2tracker ».

Le yacht suivi à la trace grâce à aux ondes radio et aux caméras

Propriétaire d’un grand yacht – de 101 mètres de long – baptisé le Symphony, Bernard Arnault ne sera d’ailleurs pas – sur l’eau – un exemple de sérénité énergétique.

En septembre dernier, ce navire va beaucoup naviguer. Quoi qu’il en soit, voici ce que rapporte le compte Twitter « YachtCO2tracker », qui est basé sur les données AIS des navires de croisière. Il s’agit d’un système obligatoire pour les navires de grand tonnage effectuant des voyages internationaux. Il transmet par ondes radio la position, la vitesse, la direction et l’identification des grands navires aux autres navires à proximité.

Après la première publication du mouvement du navire de croisière Bernard Arnault en août, l’AIS du navire est soudainement tombé en panne. Il ne suffit pas de décourager les « adeptes qui ont épluché les webcams de divers ports et ont pu tracer la route Symphony dans les mers et les océans du monde.

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La dernière fois qu’il a été vu, c’était fin août, à Monaco, mais l’AIS semble avoir été coupé par la suite. Le 1er septembre, le système retransmet quelques minutes au départ du royaume. Le 13 septembre, grâce à une vidéo du port de Dubrovnik, en Croatie, le navire a de nouveau été repéré.

Croisière privée en Croatie en septembre

Il sera ensuite vu le 16 à Hvar, le 18 à Split, et le 19 à Primosten, pour un court voyage le long de la côte croate. Le 20 septembre, la Symphonie est vue à Zadar, puis à Roving le lendemain. Du 22 au 25, il est à Venise.

Le 5 octobre, il jouera brièvement à Barcelone, puis à Nice le lendemain.

A partir de ces données, publiées sur le blog Mediapart, une équipe de « followers » a effectué des calculs pour mesurer l’impact écologique du navire. Elle est basée sur l’hypothèse que les 4 moteurs Symphony tournent à la puissance nominale, à leur vitesse de croisière, et sur le trajet le plus court.

Les « suiveurs » ont déterminé que les émissions calculées ne concernent que le mouvement du navire, et ne tiennent pas compte du CO2 émis par l’utilisation des piscines, des salles de sport, des spas ou des hélicoptères.

1 million d’euros de carburant, 1250 tonnes de CO2

Au total, durant le mois de septembre, le Symphony parcourra une distance de 2 872 milles nautiques, consommant 470 000 litres de diesel. Au port de Nice, le gazole est facturé 2,15 € le litre, ce qui se traduit donc par 1 M€ de carburant pour ce trajet.

Les émissions de CO2 seront au rendez-vous : 1250 tonnes en un mois, soit 7500 fois plus que le budget CO2 français moyen en septembre.

Qu’est-ce qui a convaincu le milliardaire de se séparer de son yacht ?