Bière : comment Heineken va en France malgré le retournement du marché

Publié le 5 décembre 2019 à 10:04 Mis à jour le 5 déc. 2019 à 15:04

Pour la première fois depuis six ans, le marché de la bière en France devrait marquer le pas cette année. « Les volumes de ventes seront stables, prédit Pascal Sabrié, président de Heineken France, après avoir augmenté de +3% par an » depuis 2012-2013. En valeur, les ventes de canettes, bouteilles et fûts devraient encore progresser de 3 à 4 % en GMS. Plus qu’un retour en eaux calmes, mais ce serait une aventure.

« Nous avons toutes les raisons d’être optimistes pour 2020, notamment à cause du Championnat d’Europe de football », explique Pascal Sabrie. Heineken, leader du marché français, s’estime en mesure de gagner des points sur le segment haut de gamme grâce à des marques comme Affligem et Desperados. Le groupe hollandais estime entre 8 et 9% la progression des Desperados en volume et 13 à 14% en valeur. « Nous vendons la marque Affligem 20% voire 25% de plus que le marché », précise-t-il.

Leader des « craft en France »

Leader des « craft en France »

La bière artisanale, regroupée par Heineken sous la bannière « ølfabrikk », s’est avérée être un bon choix commercial. C’est le cas de Lagunitas, une Indian Pale Ale (IPA) dont les volumes ont doublé aux Etats-Unis, de la bière belge de fermentation spontanée Mort Sudue ou encore de Hapkin, une belge des Flandres. Lagunitas est l’une des premières brasseries artisanales américaines. La brasserie néerlandaise l’a rachetée en 2016 et l’a récemment lancée sur le marché français.

« Le marché de l’artisanat est extrêmement actif. Chaque jour qui passe voit un nouveau venu apparaître, pointe Pascal Sabrié. En septembre, Heineken a pris une participation minoritaire dans le premier navire parisien, Gallia, ce qui lui permettra d’ouvrir une nouvelle brasserie dans un an. à Sucy en Brie avec une capacité de production très importante (40 000 hectolitres), soit quatre fois celle de Gallia à Pantin, les blondes de la capitale bénéficieront donc du réseau de distribution du brasseur néerlandais.

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Zéro alcool

Zéro alcool

Heineken augmente ses prises de participation dans l’artisanat, « l’un des principaux axes de développement ». Il a également investi dans Beavertown et Brixton au Royaume-Uni en 2018. « Nous avons une roue de marque artisanale très forte. Tout ne fonctionne pas. Nous en supprimons certains. Ce n’est pas toujours facile pour les grands de gérer des petits volumes. » Troisième de ce segment en France, il a l’ambition de gravir la première marche. Pour l’instant, l’artisanat ne représente que 5% des volumes du brasseur en France.

La bière sans alcool, qui correspond à un degré compris entre 0 et 1,2 %, est un autre axe stratégique pour Heineken. « Le zéro zéro est particulièrement dynamique », souligne le dirigeant. Les ventes ont augmenté de 30% en deux ans. Affligem double zéro a vu ses volumes augmenter de 50% sur la période. « Le double zéro n’est plus limité aux bières blondes. On la retrouve désormais parmi les bières de monastère, poursuit-il. Heineken « travaille dur sur les prochains lancements en 2020. Ce sera l’un des segments les plus disputés », prévient Pascal Sabrié.