Le 24 avril, un arrêté attendu par les 251.900 sapeurs-pompiers de France a été publié au Journal officiel, qui les dédierait aux « techniciens, spécialistes des soins d’urgence », un texte les autorisant à prodiguer des soins d’urgence avec une recette. médecin régulateur du SAMU.

23 mai 2022 – 05:17, mis à jour le 12 octobre 2022 – 18:54

Accident entre voiture et autocar à Achiet-le-Grand (Pas-de-Calais) : une personne est légèrement blessée, atteinte aux côtes et à la tête. Les pompiers d’Ayahume étaient sur les lieux, mais il leur était impossible d’administrer des analgésiques, faute de médecins sur les lieux.

Ils seront bientôt en mesure de le faire, ainsi que de demander aux automobilistes de faire un électrocardiogramme pour vérifier si le choc thoracique ne cause pas de problèmes cardiaques.

Le 24 avril, un arrêté attendu par 251.900 sapeurs-pompiers en France a été publié au Journal officiel, qui les consacrera aux « techniciens, spécialistes des secours », selon la formule du lieutenant Patrice Vaquez, chef du centre d’incendie et de secours (CIS ) ) de Papuume.

Ce texte autorise les sapeurs-pompiers à dispenser, après validation de la formation et sur prescription du médecin régulateur du Samu, où ils seront yeux et oreilles, certains soins d’urgence comme l’administration de paracétamol ou de certains antalgiques.

Ils pourront aussi donner un médicament pour « guérir » rapidement un diabétique en crise d’hypoglycémie, sa Ventoline pour les asthmatiques ou injecter de l’adrénaline, via un stylo, aux victimes d’allergies sévères.

Ce décret vient également consolider, en l’intégrant dans le code de la santé publique, les mesures de diagnostic que peuvent déjà prendre les sapeurs-pompiers (mesure de la tension artérielle, relevé de la glycémie par arrêt capillaire ou taux de saturation en oxygène).

Fruit d’un long travail de concertation, notamment avec le ministère de la Santé, l’arrêté « est un retour au bon sens », s’est félicité à l’AFP le lieutenant-colonel Didier Briémant, médecin-chef du département des services d’incendie et de secours (Sdis) du Pas-de -Calais.

« Avant, les pompiers ne pouvaient même pas donner du Doliprane ! », regrette-t-il.

Plébiscité par les pompiers, ce texte ne fait pas l’unanimité.

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« C’est préoccupant de déléguer le diagnostic d’urgences vitales aux pompiers, c’est totalement en dehors de leur zone de compétence »

La porte-parole de l’Association française des médecins urgentistes (Amuf), Emmanuelle Seris, a ainsi jugé « inquiétant de déléguer le diagnostic des urgences vitales et la mise en route de leur traitement » aux pompiers car, dit-elle, « c’est totalement hors de leur compétence ». « 

Même sous la tutelle du Samu, « c’est comme administrer des médicaments par téléphone (entre pompiers et médecins régulateurs) avec des effecteurs non formés », s’épanouit-il. Ce « dangereux pour la sécurité des patients (…) vaudrait mieux augmenter le nombre d’effectifs et l’attractivité » des services d’urgence.

Didier Briémant avoue quelques « querelles internes ».

« Il y en a peut-être qui ne peuvent pas être simplifiés, mais c’est vraiment un plus pour le médecin régulateur. Il aura des informations supplémentaires pour prendre des décisions éclairées pour le patient », poursuit le médecin-chef du Sdis, dont 80 % des interventions sont personnelles. assistance.

« C’est dans l’intérêt de la victime : par exemple, si un électrocardiogramme (fait par les pompiers) montre qu’il y a un risque de maladie coronarienne, il vaut mieux l’envoyer à Lens, qui est spécialisée, qu’à Arras », décrit l’adjudant-chef Terrier, du CIS Ayahume.

Cette caserne, inaugurée en 2007 par Jean-Paul Delevoye, ancien ministre et maire de la ville pendant trente ans, est située en zone rurale et périurbaine, à trente minutes des CHU les plus proches (Arras et Cambrai).

Les pompiers sont à 20 minutes maximum de chacune des 50 communes qu’ils couvrent et peuvent donc intervenir plus rapidement.

« Il faut profiter du maillage territorial dense des sapeurs-pompiers à travers la région pour pouvoir intervenir plus efficacement, dans l’intérêt des sinistrés », a souligné Didier Briémant.

« La désertification médicale fait qu’il y a moins de médecins. Dans certains secteurs, notamment le département de la montagne, et surtout l’hiver dans les petits villages plus difficiles d’accès, cela permettra une meilleure prise en charge des sinistrés », développe le médecin. -Directeur de l’école primaire.

Cependant, cela dépendra des locaux supplémentaires à allouer au SD, essentiellement financé par le département, pour les formations et équipements supplémentaires nécessaires.