Publié le 16 novembre 2021 à 13 h 03 Mis à jour le 19 novembre 2021 à 1 h 11
Après la saison écourtée de 2019 et la saison blanche de 2020, pour cause de Covid, les stations de ski sont de retour dans les starting-blocks. Très tôt, le 16 octobre, les pistes du glacier de la Grande Motte, à Tignes, ont ouvert la saison, et d’autres stations de ski françaises suivront jusqu’à la mi-décembre. Au vu du niveau des réservations déjà enregistrées, les professionnels de la montagne affichent un bon moral et s’attendent, pour la saison, à une affluence comparable en tous points à celles d’avant la pandémie. A moins que la cinquième vague de l’épidémie ne leur joue des tours… Choix de la station, réservations, forfaits de ski, matériel, préparation physique, « Les Echos Week-End » vous explique comment préparer au mieux votre séjour aux sports d’hiver.
Dénicher la bonne station
Avec près de 300 stations de ski, la France propose ce que l’on pourrait qualifier d’exhaustive pour les amoureux de la montagne, du ski alpin au ski de fond, du ski turc au biathlon, qui allie ski et tir, popularisé par les performances de Martin Fourcade et désormais proposés dans de nombreuses stations des Alpes, Vosges, Jura… Alors comment choisir ? « Il y a beaucoup de critères. Qu’en est-il de la période de l’année ? Quel budget avons-nous ? Avons-nous des tout-petits, des adolescents? Y a-t-il des non-skieurs dans sa tribu ? Vous souhaitez vous rendre à la gare en voiture ou en train ? précise Jean-Marc Silva, directeur général de France Montagnes. Sur la plateforme de cette association qui regroupe les principaux acteurs du tourisme de montagne en France, les internautes peuvent renseigner près de 90 critères pour trouver la station de leurs rêves. Créé il y a dix ans par l’association Mountain Riders, le label Flocon Vert confirme par exemple que les stations dotées de ce certificat s’engagent dans une politique supérieure de développement durable et répondent à vingt critères, comme Morzine-Avoriaz (Haute-Savoie) , détenteur du précieux sésame de septembre dernier.
Plus de 600 km de pistes reliées entre elles
Si vous avez de jeunes enfants, assurez-vous que la station de ski que vous choisissez dispose de nombreuses pistes vertes ou bleues à portée de main. L’histoire de pouvoir dévaler les pistes en famille. « Si le groupe compte dans ses rangs des skieurs débutants ou occasionnels, il est à noter la présence d’écoles de ski agréées dans la station pour réapprendre les bases si besoin », conseille également Jean-Yves Rémy, PDG de Labellemontagne, un groupe savoyard qui rassemble ensemble sept domaines en France. Les accros de la poudreuse, en revanche, ceux qui ne se déchaussent pas de la journée, seront sensibles à l’étendue du domaine skiable. Sur le podium du gigantisme : Les 3 Vallées en Savoie (600 km de pistes de ski, 328 pistes), Les Portes du Soleil (600 km, 286 pistes), à mi-chemin entre la France et la Suisse, ou encore le domaine skiable Paradiski (La Plagne, Les Arcs… ) avec ses 425 km de pistes et ses deux sommets à plus de 3 000 mètres.
© Sébastien Plassard pour « Les Echos Week-End »
Grands espaces, pratique du ski plus « sportive », « ambiance internationale », voilà ce qui pousse Emilie Lecart à naviguer chaque année sur l’un de ces immenses domaines. Le reste de l’année, cette jeune niçoise quadragénaire mère de deux enfants a la chance de pouvoir skier « très régulièrement » à Izola 2000, une station qui affiche ses 2 000 m d’altitude dans le massif du Mercantour. « Nous avons une base là-bas. C’est à 1h30 de chez nous. L’ambiance est familiale, conviviale et détendue », sourit le directeur financier de la startup TalentCoin. Attachée de presse à Paris, Wendy Röltgen, 42 ans, passionnée de ski depuis l’âge de 10 ans, choisit sa destination selon des critères changeants selon les années ou le contexte. « Les stations du Massif Central sont intéressantes en termes de fréquentation. A cinq heures à peine de Paris par l’autoroute. D’autre part, en raison du réchauffement climatique, l’enneigement n’est pas toujours garanti. On choisit cette option quand on prend une décision de dernière minute et qu’on a une idée plus précise des conditions d’enneigement », note-t-elle. Lorsqu’elle planifie à l’avance des vacances en famille, Wendy préfère les « stations de moyenne montagne, facilement accessibles par l’autoroute ».
Les Français ont soif de montagne
Après près de deux ans marqués par les restrictions et les frustrations liées à la crise sanitaire, les Français ont de sérieuses aspirations pour la montagne. Selon un récent sondage (Ginkoia/Opinion Way, octobre 2021), c’est deux fois plus probable que l’an dernier (20%). Avec 93% cette année ils privilégieront la France pour un séjour (plus de sept jours), et 71% d’entre eux privilégieront une station familiale (moins de 250 km de pistes). Même si le ski alpin reste une activité de prédilection, les Français entendent aussi s’adonner à des activités gratuites et praticables en moyenne montagne, « pour préserver leur pouvoir d’achat ». 66% des répondants se préparent à la raquette, 59% à la luge et 43% aux activités de plein air encadrées. Le fatbike, en revanche, ce VTT aux pneus surdimensionnés apparu en France il y a quinze ans, fait l’envie de 27% des futurs touristes.
Hors-piste : un vaste choix
Vous aimez la poudreuse et la neige vierge, à ski ou en snowboard ? Vous aimez le risque et n’aimez pas slalomer au milieu des hordes de skieurs ? En d’autres termes, vous êtes un passionné de hors-piste. Pour vous aussi, le choix est immense. Parmi les lieux les plus prisés des freelances, la communauté UCPA, spécialiste des activités sportives outdoor et écoles renommées, cite la vallée de Chamonix, La Grave dans les Hautes-Alpes, le domaine de Val d’Isère, Paradiski et, dans les Hautes Pyrénées, le Pic du Midi de Bigorre. Vous aimez l’Après-ski joyeux ? De nombreuses stations mettent de petits contenants dans de grands pour vous tenter. Comme Les Deux Alpes, l’une des plus appréciées des skieurs ludiques. On commence sur les pistes en fin d’après-midi au Pano Bar, à 2 600 m, puis la fête continue à la station, au K.ré Shooter Lounde Bar ou à la Rhumerie, avant de finir au Club Avalanche, boite de nuit incontournable des Ecrins station du massif.
Yoga, ski-joëring (tracté par un cheval), chiens de traîneau, cascade de glace, raquettes, spas, patinoires, luge, les stations rivalisent depuis plusieurs années pour proposer à leurs usagers des activités ludiques et variées, pour petits et grands. « Le ski reste la principale raison de venir aux sports d’hiver, mais ils aspirent à faire un pas de côté, à retrouver leur famille et à vivre la montagne d’une toute autre manière pendant leur séjour. D’une manière différente » assure Emmanuel Laffitta, Marketing Directeur de Skijalište Grand Massif en Haute-Savoie (Flaine, Les Carroz d’Arâches, Morillon, Samoëns, Sixt-Fer-à-Cheval).
Acheter son forfait à l’avance
Même si en France c’est en moyenne 10 à 15% moins cher qu’en Suisse, le forfait de ski représente une part non négligeable du prix du séjour. Sur 100 euros dépensés à la station, 15 sont alloués en moyenne à son achat. Afin de faire baisser la facture, certaines gares ont mis en place un système simple : plus le billet est acheté tôt, plus le prix est compétitif. A La Clusaz ou aux Portes du Mont Blanc, les remises vont de 20 à 80% par rapport au prix comptoir ! Au lieu de payer une fois pour toutes votre forfait de ski dans votre station préférée, vous pouvez, grâce à la carte Passe Montagne Dahu, bénéficier de réductions importantes (par jour) dans une cinquantaine de domaines skiables tout au long de la saison.
© Sébastien Plassard pour « Les Echos Week-End »
Bonne nouvelle pour la Bourse des skieurs de fond. Si la grande majorité des stations offrent la gratuité aux moins de 5 ans et un tarif réduit pour les jeunes ados, certaines vont plus loin, comme Avoriaz (Haute-Savoie) qui étend la gratuité aux enfants jusqu’à 15 ans. De plus, certaines gares proposent des réductions sur les pass pour favoriser les transports « vertueux ». A Saint-François-Longchamp (Savoie), la quantité de sésame est réduite de 10% pour les touristes qui choisissent de covoiturer la station avec Blablacar, et aux Gets (Haute-Savoie), les conducteurs et passagers de voitures électriques bénéficient d’une réduction de 20% réduction sur leur carte du jour.
Train ou auto ?
Afin d’épargner à leurs futurs clients l’inévitable foule et la fatigue inhérentes aux longues heures passées en voiture, certaines gares communiquent selon des formules « train + bus », totalement compétitives en termes de temps de trajet, de prix et de service. empreinte. Tout comme Les Arcs, la gare la plus accessible en train depuis Paris ou Lyon grâce à la gare internationale de Bourg-Saint-Maurice puis son funiculaire. Autre exemple : en descendant du TGV Paris-Grenoble (trajet de trois heures), montez à bord d’un bus qui vous conduira à Villard-de-Lance, la plus grande station de ski alpin du massif du Vercors, en une heure. De même, au départ de la gare de Clermont-Ferrand, desservie par le train Intercités de Paris-Bercy en trois heures et demie, vous pourrez rejoindre les deux principales stations de ski en TER ou en bus en moins d’une heure et demie. d’Auvergne (Mont-Dore et Super-Besse). Pour le même trajet, un taxi vous coûtera entre 75 et 100 euros.
Louer ou acheter ses skis ?
Les experts sont unanimes : à moins de les utiliser régulièrement, au moins trois semaines par an, mieux vaut louer des skis que les acheter. L’entreprise est rentable. Une paire milieu de gamme coûte environ 450 euros à acheter dans la plupart des magasins. Cependant, pour louer, le prix pour une gamme équivalente est compris entre 100 et 150 € la semaine, chaussures comprises. Contrairement à l’Autriche ou à l’Allemagne, la France est déjà devenue depuis une dizaine d’années un marché de la location, où 60% des skis sont loués. « Cela permet à nos clients de disposer d’équipements de gréage à jour, entretenus et correctement réglés. De plus, le transport des skis et des chaussures est compliqué par le train, l’avion et même la voiture », rappelle Bruno Lenglart, directeur du réseau montagne chez Sport 2000. Quant aux chaussures de ski, en revanche, les trois quarts des Français préfèrent acheter. La plupart des grandes marques de ski ont un site internet, nous vous conseillons de réserver votre matériel à l’avance pour éviter les mauvaises surprises à votre arrivée en station.
Se préparer physiquement
« Le ski est un loisir, mais c’est aussi un sport », rappelle Vincent Lalanne, directeur général de l’Office de tourisme de Val Thorens (Savoie), qui souligne qu’un grand nombre d’accidents dans les sports d’hiver (entorses du genou ou de la cheville, ruptures ligamentaires, etc.) sont associés à une mauvaise condition physique. Quel que soit le sport pratiqué – ski alpin, ski de fond, snowboard ou raquettes – les efforts sont inhabituels et intenses, préviennent les experts. « D’autant que cette intensité, mêlée à la difficulté de certaines pistes, est accentuée par le froid et l’altitude qui ‘pompe’ l’énergie, sans parler du stress qui peut affecter les sportifs inexpérimentés », prévient Lionel Selva, moniteur de ski aux Rousses ( Jura).
La plupart de ces blessures peuvent être évitées avec une bonne préparation physique en amont. Au moins deux mois avant le départ, adoptez une routine sportive pour gagner en endurance et en tonus musculaire. « Il est important de travailler le tronc pour renforcer la ceinture abdominale. Quand tu skies, tes muscles abdominaux travaillent plus qu’en temps réel », souligne Lionel Selva, qui recommande aussi l’exercice sur chaise, en position assise, dos contre le mur. Le but est de travailler les quadriceps et les ischio-jambiers, les muscles nécessaires pour bien tenir les skis. « Le jogging et la corde à sauter sont aussi nécessaires pour préparer le cœur et les systèmes cardio-respiratoire et cardiovasculaire aux longues journées sur les sentiers », recommande l’entraîneur sportif Rachid Bahous. Enfin, côté alimentation, même si vous ne pouvez pas éviter les restaurants d’altitude et les tartiflettes, pensez à manger équilibré. « Les skieurs doivent porter une attention particulière à l’hydratation. Il faut boire au moins deux litres d’eau par jour », note Rachid Bahous, qui recommande de s’échauffer au moins dix minutes avant de courir sur le sentier et de s’étirer légèrement en fin de journée. Des vacances réussies, c’est aussi savoir se remettre en forme !
Bien choisir sa période
Sans surprise, si vous partez aux sports d’hiver pendant les vacances scolaires, les prix de location seront plus élevés qu’en basse saison, quand, eh bien, les pistes seront nettement moins fréquentées. Un séjour en janvier peut, par exemple, scinder une note en deux. Un choix pertinent car l’enneigement reste important à cette période de l’année. Même si tout le monde rêve de Noël sous la neige, cette période est la plus chère, d’autant que les deux semaines de vacances scolaires sont identiques pour toutes les régions. Les vacances de février assurent généralement le meilleur enneigement et les jours commencent à s’allonger. Si vous appréciez la neige de printemps, les vacances de Pâques vous permettent de skier à moindre prix. Dans ce cas, n’hésitez pas à privilégier une aire de pique-nique en altitude (Les Deux Alpes, Tignes…) car les températures plus basses la nuit permettent d’entretenir l’enneigement. Enfin, notez que si huit Français sur dix préfèrent les domaines skiables alpins, ils sont deux fois plus chers que leurs homologues des Pyrénées, des Vosges ou du Jura.