Enjeux – Quelle est la valeur ajoutée de Seyna sur le marché de l’assurance ?
Stephen Leguillon – Nous sommes un outil actif pour les entreprises qui vendent de l’assurance. Seyna leur donne une plateforme technologique pour créer facilement une bonne expérience client. Nous avons également tous les outils pour vendre des produits d’assurance et gérer les sinistres.
Nous en avons 72, dont le courtier français Verspieren, l’insurtech Garantme et la marque Electro Dépôt. Notre objectif est d’atteindre 200 clients d’ici la fin de l’année.
A 33 ans, vous avez déjà créé trois sociétés avant de rejoindre Seyna. Quel est le fil conducteur de votre parcours ?
J’ai toujours été entrepreneur, j’ai même monté ma première box à l’âge de 16 ans. Avant de lancer le service de chef à domicile La Belle Assiette en 2012, j’ai monté Appetise en Angleterre sur le modèle Just Eat et Deliveroo. Puis en 2016, j’ai vendu La Belle Assiette et créé GoCater, une plateforme de réservation de restauration en ligne pour les entreprises. Elle a été acquise en 2018 par ezCater, qui a été fondée aux États-Unis. J’ai ensuite dirigé les filiales internationales du groupe, qui ont levé 350 millions de dollars entre 2018 et 2021. Ce sont toutes des entreprises technologiques qui ont connu une très forte croissance.
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Quelles sont vos ambitions pour ce métier ?
L’assurance est un centre pour Seyna. Mais la France compte déjà plus de 600 assureurs, nul besoin d’un acteur supplémentaire. Notre valeur ajoutée est l’équipement que nous fournissons. Ce qui correspond évidemment à ce que je pratique depuis une quinzaine d’années. Nous avons donc noté le fait que Seyna est une entreprise technologique, et non un assureur.
Non, la rentabilité n’est pas un sujet pour nous. Notre stratégie est de lever des capitaux pour investir, continuer à améliorer notre offre et acquérir de nouveaux clients. Cependant, nous nous en sortons très bien. Notre chiffre d’affaires est passé de 2,7 millions d’euros en 2020 à 18,5 millions en 2021. Nous avons besoin de notre offre sur le marché qui résonne avec les attentes des clients.
Vous avez bouclé une levée de fonds de 33 millions d’euros, à quoi cela va-t-il servir ?
En février, les fonds White Star Capital et Elaia Partners sont entrés au capital de Seyna, qui avait déjà levé 14 millions d’euros. C’est un montant important pour une entreprise de 25 salariés. Le tiers sera investi dans les deux prochaines années sur nos outils logiciels. Cela signifie recruter 75 personnes avant fin 2022. Cette année, notre grand projet est d’aider les courtiers du marché de la santé, en lançant une complémentaire santé. Dès 2023, nous franchirons une étape internationale avec une ouverture dans un deuxième pays d’Europe.
Dans cinq ans, nous voulons que toute entreprise européenne soucieuse de protéger ses clients puisse s’appuyer sur nos infrastructures.
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