Paris (AFP) – Treize ans après l’exubérant « Coco », Gad Elmaleh signe avec « Reste un peu » un deuxième film inattendu sur son cheminement de Juif sépharade vers le catholicisme, après la révélation à la Vierge Marie lorsqu’il était enfant.
« Un ami m’a dit qu’il aurait été moins surpris si j’en avais fait un +sorti+… Je me suis mis nu avec ce film. Sur scène, où l’on peut tout faire avec humour, je « discute systématiquement de religion. Dans. la vie de tous les jours, on n’ose pas en parler, même si je suis très attaché à la laïcité », a déclaré à l’AFP l’humoriste Gad Elmaleh.
Pour présenter son film à la presse, il choisit le Collège des Bernardins à Paris, où il étudie la théologie.
Souvent très drôle, « Reste un peu », au cinéma mercredi, est à la frontière du documentaire introspectif et de la comédie douce-amère. Gad Elmaleh a joué son propre rôle, ainsi que ses parents et plusieurs religions qui l’ont accompagné dans son catéchuménat (parcours de conversion chrétienne) dont un prêtre, une religieuse mais aussi le rabbin Delphine Horvilleur.
« Le public peut être confus parce qu’il va me voir là où il ne m’attend pas, mais je veux faire tomber le masque et dire ce que j’ai sous le cœur, des doutes existentiels et un véritable amour pour la religion, et pour Maryam en particulier » , a-t-il ajouté, admettant que sa question sur la foi coïncide avec la crise des années cinquante.
« On me demande souvent pourquoi j’ai décidé de faire un film aussi intimiste. C’est devenu un bon sujet pour un film ! On cherche toujours le meilleur scénario… Là, j’ai tout, de plus en plus inspiré par la réalité réelle et Il y a aussi des scènes de fiction, bien sûr. Je ne dis pas ce qui est vrai ou pas », a ajouté Gad Elmaleh, qui a fait il y a quelque temps une retraite spirituelle au monastère cistercien de Sénanque (Vaucluse).
« le droit de s’interroger »
« Depuis longtemps, j’ai envie de parler de religion dans le film, l’envie de réaliser avec une toute petite équipe… Budget + Reste un peu + moins d’un million d’euros », a déclaré l’acteur et réalisateur. également co-producteur de la comédie musicale « Bernadette de Lourdes ».
« Mon film n’est pas une apologie du catholicisme ou d’une quelconque conversion. Je parle des conséquences de ma curiosité d’enfant à qui on a interdit d’entrer dans l’église. Interdire aux autres, je ne comprends pas… », a souligné Gad Elmaleh .
« C’est aussi une approche très juive du questionnement sur sa propre identité et de l’utilisation de ressorts comiques, se moquant gentiment des parents occultes qui ont peur de la Vierge Marie ! ».
Gad Elmaleh défend « le droit de remettre en cause ce qui nous a été donné arbitrairement »: « nous imposons aux enfants une religion, une sexualité… Nous avons le droit de nous donner le droit d’y penser », estime-t-il.
« Certains peuvent m’en vouloir… Je ne serai pas indigné si des juifs ou des musulmans trouvent cela étrange. Je les comprends s’ils n’ont pas vu le film », a déclaré l’acteur, qui projette un documentaire sur Charles de Foucauld. Sa canonisation a été suivie en mai à Rome par le pape François.