Augmentation de la capacité d'assurance commerciale d'ici 2022

L’amélioration de la capacité des assureurs devrait contribuer à stabiliser les tarifs et aider l’industrie à sortir du marché difficile de l’assurance commerciale qui a touché plusieurs segments d’activité depuis 2018.

Dans son dernier rapport trimestriel sur l’état du marché de l’assurance commerciale, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) constate une certaine stabilisation des hausses de primes dans ce segment de l’assurance non-vie, malgré l’inflation, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les risques géopolitiques.

Au dernier trimestre de 2021, l’augmentation moyenne des primes était de 9,23 %, comme l’année précédente.

La cybercriminalité reste un segment problématique avec un ratio combiné de 142 % en 2021, malgré des taux en hausse. Le marché restera difficile sur ce marché en raison de problèmes d’approvisionnement, de l’augmentation des demandes de rançon de la part des pirates et des changements réglementaires en matière de protection de la vie privée.

BAC a connu une augmentation des cyberattaques depuis que la Russie a commencé son invasion de l’Ukraine fin février.

Risque d’inflation 

Risque d’inflation 

En assurance de dommages aux biens des entreprises, la forte inflation des coûts et des matériaux de reconstruction, ainsi que les pénuries de main-d’œuvre qui allongent la durée des travaux de construction, contribuent à l’augmentation des taux constants.

L’inflation au Canada a atteint 5,7 % en février 2022, comparativement à l’année précédente. Par exemple, le prix du bois d’œuvre augmente en raison de la forte demande et des délais de livraison prolongés en raison des modes de transport très fréquentés.

La même situation s’applique aux pièces pour véhicules neufs et machinerie lourde, où la chaîne d’approvisionnement est submergée par la demande. La guerre en Ukraine alimente également la hausse des prix du carburant et de l’énergie en général, contribuant à l’inflation générale.

Les valeurs assurables sont à la hausse en raison de cette inflation, qui alimente également la hausse des primes, même si les assureurs n’ont aucun contrôle dessus, rappelle la BAC.

Effet sur les primes 

Effet sur les primes 

En assurance des entreprises, la souscription d’un immeuble est déterminée par quatre caractéristiques : la construction, l’utilisation, les besoins de couverture et l’exposition au risque. Le taux est ensuite multiplié par la valeur du bien à assurer.

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Par exemple, un taux de 10 cents par tranche de 100 $ de limite de couverture représentait une prime de 5 000 $ pour un immeuble dont la couverture est limitée à 5 millions de dollars (M$).

L’augmentation constante des coûts de reconstruction pousse les assureurs à augmenter ce taux à 20 ou 30 cents par 100 $. Comme le nouveau taux est appliqué à une valeur croissante, les primes augmentent sensiblement.

Au troisième trimestre 2021, en assurance habitation des particuliers, l’inflation des coûts de reconstruction dépassait 14 % en un an, alors que l’indice des prix à la consommation avait augmenté d’un peu plus de 4 % et les primes d’assurance de 5 % durant la même période. Bien que les données ne soient pas disponibles pour l’immobilier commercial, le BAC note que ces pressions inflationnistes s’appliquent de la même manière aux coûts d’assurance dans ce segment.

La prévention 

La BAC propose aux entreprises des moyens de réduire la pression sur leurs primes d’assurance, en s’appuyant sur les quatre piliers de la méthode ERM (enterprise-wide risk management) : financement, opérations, stratégie et risques.

Chaque entreprise doit tenir compte des différents risques susceptibles d’affecter négativement ces activités et déterminer les moyens de financer les dommages s’ils se produisent, par le biais de montants déductibles, de limites de garantie et de polices captives. Ainsi, l’entreprise peut choisir ce qu’elle veut assurer et le niveau de risque qu’elle est prête à assumer pour elle-même.

En un an, le nombre d’appels au centre d’aide en assurance des entreprises de l’IBC a baissé de 14 %, passant de 691 appels à l’aide en 2020 à 591 appels en 2021. Si l’on compare le volume d’appels reçus au cours du dernier trimestre de l’année , la baisse est de 39% en 2021 par rapport à l’année précédente.