Au centre spirituel de Saint-Hugues, Claire Louazel accueille les retraitants

Depuis six mois, Claire goûte à une nouvelle vie. Arrivée de Marseille avec Benoît, son mari, ingénieur, elle a apprécié l’existence qu’elle mène désormais sur les hauteurs de Grenoble, au centre spirituel Saint-Hugues, à Biviers (Isère). Fini l’agitation de la cité phocéenne, place au silence et à la verdure. Elle a quitté un emploi dans le secteur social pour vivre une nouvelle expérience. Ici, elle est résidente bénévole et dirige la maison qui accueille les retraitants en toutes saisons.

Avec trois autres familles, un célibataire, une religieuse du Sacré-Cœur et le jésuite Daniel Desouches, elle assure une présence permanente qui facilite le fonctionnement du centre. L’hospitalité est au cœur de sa mission. Elle s’appuie également sur la mobilisation du personnel et des bénévoles (400).

« On est disponible : on reçoit le premier venu, on l’accompagne jusqu’à sa chambre, on porte sa valise si besoin, et parfois on récupère des gens en voiture à l’arrêt de bus ou à la gare… explique Claire. Elle prend cette responsabilité à cœur, surtout pendant les semaines et les week-ends Amar y Servir (« Aimer et Servir »), lorsque des bénévoles viennent au centre pour s’occuper du ménage, du service de table et de la vaisselle, ce qui contribue au bien-être des retraitants puis s’assure qu’il ne leur manque rien pour accomplir leur service.

La bénédiction du repas est l’occasion de remercier tous ceux qui veillent sur les lieux.

« Tout accueillir avec bienveillance »

« Tout accueillir avec bienveillance »

Un week-end par trimestre Claire, accompagnée de son mari, prend également en charge la vie du centre au contact direct de ses hôtes. Un animateur qui arrive avec son équipe et a besoin d’une salle, de matériel ? Claire et Benoît sont interrogés. « Lorsque les retraitants arrivent, nous leur proposons une présentation de la maison, qui est tenue par la Communauté de Vie Chrétienne (CVX, composée de laïcs vivant dans la spiritualité ignatienne, ndlr). Nous veillons à ce que tout se passe bien avec l’équipe de cuisine , on le résout si nécessaire » Les repas : un point important pour une séance silencieuse réussie Et de ce côté Biviers est particulièrement célèbre, grâce à la cuisine parfois agrémentée de légumes et herbes aromatiques du potager !

« Aider m’aide à diriger, j’aime ça plus que faire quelque chose pour moi », dit Claire. En tant qu’ancienne éclaireuse, elle développe la capacité de faire face à l’inattendu. Toujours prêt à répondre à une demande parfois détaillée : « une porte qui ferme mal, un repas servi à 19h00, un horaire jugé un peu en avance ». L’idée est d’accueillir tous les commentaires avec bienveillance, car chaque personne peut avoir des besoins spécifiques et des petites bizarreries. Je crois qu’alors Dieu viendra la rejoindre dans son humanité. »

Inscrit au label Église verte

Inscrit au label Église verte

Comme toute famille logée bénévolement sur place, Claire et Benoît ont dû choisir un « service du cœur » plus spécifique en fonction de leurs compétences ou de leurs appétits. En cursus de permaculture en vue d’une reconversion professionnelle en horticulture, Claire a donc opté pour l’entretien du parc, avec le jardin des senteurs et le potager qui a été créé il y a deux ans. « Quand je suis au travail, les gens m’interpellent. Et elle n’hésite pas à faire participer des proches, mais aussi des bénévoles et des salariés, à des ateliers. De cette façon, nous répondons au souhait du centre spirituel de les Jésuites, inscrits sous le label Green Church, pour favoriser la proximité avec la nature.

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« J’ai animé deux jours de formation ‘faire un potager' », raconte-t-elle. Et bien sûr cette activité fait du bien aux retraitants : « Les gens expriment beaucoup de fatigue mentale ; ils veulent être employés, mettre la main à la terre. Rien de tel que de prendre un sécateur et une pelle pour se déconnecter et se connecter à la création. En fin d’après-midi Claire interrompt notre entretien pour conduire une jeune femme dans sa chambre « qui est arrivée un peu ‘rapidement’ après le travail ». « Je participe à la vie de la maison au besoin, et nous nous intégrons à la planification des activités », poursuit-elle.

Une attention particulière aux fragilités 

Une attention particulière aux fragilités 

En ce lundi de juin, après un week-end complet, Saint-Hugues a retrouvé son calme. Pour une courte période. A 18h30, de nouveaux participants arrivent les uns après les autres : un groupe s’inscrit à l’atelier de trois jours sur le thème de l’assiduité, animé par la théologienne et pasteure hospitalière Marie-Laure Choplin ; un autre doit faire une retraite de 10 jours de pratiques spirituelles.

« Je viens ici pour la première fois. Quand j’ai vu la proposition de stage, je me suis dit : ‘Allons-y' », raconte Anne-Sylvie, également aumônière d’hôpital en Suisse. Cette professionnelle de santé espère « se ressourcer et se consacrer à son intériorité sans avoir à se soucier de la préparation des repas ». Pour rejoindre Biviers, elle traversa le massif de la Chartreuse. « J’aime tracer une ligne entre le professionnel et le spirituel, au propre comme au figuré. »

Florence, qui était arrivée quelques minutes plus tôt, avait envie de « prendre de la hauteur en débarquant ici, de laisser faire le Seigneur ». « Les gens qui viennent ici ont un grand désir de rencontrer Dieu, de faire une pause spirituelle », confirme Claire. « Nos équipes sont à l’écoute », explique-t-elle, profondément émue par la façon dont les personnes fragiles psychologiquement ou aux parcours très chaotiques sont entourées de personnels et de bénévoles, la journée, puis de résidents bénévoles, le soir. . Ici, accueillir la fragilité est une préoccupation constante.

Dans son cadre paisible et magnifique, le centre accueille les chercheurs de sens, en quête de silence et d’expériences spirituelles.

Un esprit familial, comme à la maison

Un esprit familial, comme à la maison

« C’est une maison qui bouge et qui vit. Je savais dès mon arrivée que je devais être prête à laisser l’inattendu me ‘perturber’. Parfois c’est simple, parfois ça me gratte un peu. Parfois on aurait aimé être un peu plus calme », ​​a-t-elle ajouté. avoue. Mais on reçoit, oh combien ! avec des mots et des sourires ! Pour se ressourcer, elle se rend à la prière du matin à 8h45 et engage même un guide spirituel – « ce que je n’aurais pas pu faire jusque-là ».

La maison de Biviers vous invite à vivre dans la simplicité, dans une ambiance familiale, comme à la maison, ce qui a plu à Claire : « Vous pouvez demander un service, discuter au café dès 10h45. « On ne reverra jamais si avec une volontaire qui vient depuis 20 ans. Il y a une abondance très riche. Tout cela donne une âme à Biviers. C’est rien et beaucoup à la fois. Cela les avait marqués, Benoît et elle, lors de leur première venue à Saint- Hugues : n’est pas catholique », se souvient Claire, qui connaissait bien la spiritualité ignatienne du centre.

« Quand on a vu l’appel à candidatures pour les résidents volontaires, on s’est dit que c’était pour nous. Nous avons été bien accueillis et nous nous sommes sentis attendus. C’est maintenant à leur tour d’offrir cette grâce aux hôtes. Dans un lieu habité humainement et spirituellement.