Assurance obsèques : soyez prudent avant de souscrire

Donner de l’argent pour ses obsèques afin d’alléger le fardeau de ses proches, l’objectif est louable. Le problème : les contrats étiquetés « funérailles » sont chers et compliqués. Tu dois être prudent.

Assurance obsèques : quel est ce contrat ?

Assurance obsèques : quel est ce contrat ?

Pour faire simple, le contrat obsèques (on parle aussi de convention obsèques) prévoit le versement d’un capital de quelques milliers d’euros à un entrepreneur de pompes funèbres ou à une personne que vous aurez mandatée. En option, vous pouvez ajouter des arrangements funéraires complets. Juridiquement, c’est un contrat d’assurance. Pour que l’assureur puisse verser le capital, vos cotisations doivent être à jour. Celles-ci sont versées mensuellement ou trimestriellement, jusqu’au décès (cotisations viagères), ou sur une période de 1 à 20 ans, ou en un versement unique.

Voilà pour le cadre, sachant que les compagnies d’assurances ajoutent des garanties d’accompagnement à leurs contrats (rapatriement du corps suite à un décès à l’étranger, garde temporaire des enfants). Le montant du capital assuré varie de 1 000 à 10 000 euros selon les contrats. Ce produit est ouvert aux personnes âgées de 40 à 80 ans (dont 85 ans), avec ou sans actes médicaux. La couverture est immédiate en cas de décès accidentel, sinon elle est différée de 1 à 2 ans.

+ À vie : Ces contrats sont mal nommés. Ils ont peu à voir avec une assurance qui couvre un gros risque financier (comme l’assurance habitation). Voyez-le comme un outil pour préfinancer vos funérailles. A quel prix, là est toute la question.

Combien ça coûte ?

Trois composantes principales composent le prix de ces contrats.

Un : votre âge à la souscription. Plus vous êtes âgé, plus c’est cher, le risque de passer de la vie à la mort sera statistiquement plus élevé. Votre état de santé peut également être inclus dans la boucle.

Deux : le montant du capital. Plus vous visez haut, plus c’est cher.

Trois, enfin : la période de cotisation. Avec les paiements à vie, votre facture diminue chaque mois, mais vous risquez de payer plus. Lorsqu’ils sont payés sur une durée fixe, comme 15 ans, la facture mensuelle est plus élevée, mais après 15 ans, vous ne payez plus rien tant que vous êtes toujours couvert.

Les guillemets sont le meilleur moyen de voir les choses clairement. A 60 ans, pour un capital de 4 000 euros, il en coûte en moyenne 20 euros/mois avec des apports viagers ; De 35 à 40 euros par mois pour les cotisations sur dix ans. Pour organiser des obsèques complètes, ajoutez au moins dix euros par mois. Une augmentation des tarifs est attendue dans les années à venir, compte tenu du vieillissement de la population. Enfin, attention aux baisses de prix en cas de double appartenance du couple, cadeau anecdotique compte tenu des années de cotisation.

+ Vie entière : financièrement, ce type d’assurance n’est pas rentable (sauf si vous misez sur votre décès à court terme). A 60 ans, votre espérance de vie est de 26 ans (hommes et femmes) : épargner 20 euros par mois pendant 26 ans, c’est économiser 6 240 euros (8 155 euros par an à 2 %). Avec un contrat obsèques, 20€/mois… garantit un capital de 4 000€. CQFD.

Les chausse-trappes à éviter

Fonctionnement et jargon opaques, frais élevés (plus de 10% prélevés sur les versements dans certains contrats !), délai d’attente pour le déclenchement des garanties (ex : pas de versement de capital la première année, sauf décès accidentel), règlement retardé pour défaut de paiement . fournir des documents supplémentaires, etc. , des trous dans les contrats funéraires sont régulièrement signalés depuis des années. En février 2021, l’ACPR (Autorité de Régulation Prudentielle et de Résolution), incluant l’Autorité de Surveillance des Marchés, a publié une nouvelle recommandation très détaillée à destination des professionnels sur la commercialisation de ces produits.

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Ne soyez pas trop naïf à certaines magouilles commerciales, par exemple si le vendeur vous dit que le capital augmente de 25% si le décès survient à plus de 500 km de chez vous. En fait, c’est peu probable. Ou s’il vous dit que le capital choisi au départ s’appréciera avec le temps. OK, mais à quel rythme ? Pour le moment, le maximum est de 1 % par an sur les contrats, loin de couvrir l’augmentation annuelle des frais funéraires. Cependant, certaines améliorations sont perceptibles sur le marché, notamment le développement du tiers payant, qui permet le déblocage rapide des fonds après le décès.

+ Vie entière : Le marché des contrats obsèques est lucratif… pour les assureurs. En 2020, ils ont collecté 1,5 milliard d’euros de cotisations (source France Assureurs) contre 690 millions de prestations décès versées. Deux fois plus! C’est aussi un marché où le marketing tourne à plein régime, déployant des offres de toute part, notamment dans les formules de prévoyance et de santé des seniors.

Comment faire le bon choix ?

Comment faire le bon choix ?

Malgré les lacunes, notamment au niveau des tarifs, ce contrat peut apporter la tranquillité d’esprit. Une personne sans famille ou qui craint des mésententes entre ses héritiers sera soulagée de pouvoir régler ses obsèques à l’avance. Il est préférable d’opter pour un contrat qui comprend des services, mais c’est plus cher. Reste à choisir le produit avec le bon rapport qualité/prix. C’est difficile car il existe des dizaines de contrats sur le marché et autant de distributeurs, de votre banquier à votre assureur, en passant par votre mutuelle, votre caisse de retraite, les entreprises funéraires… Au préalable, utilisez les outils en ligne pour faire des devis précis.

Vérifiez les informations clés : prix bien sûr (en regardant les périodes de cotisation), exclusions décès (ex certains sports) et délais de carence, changement éventuel de garanties en cours de route (vérifiez si cela vous est imposé ultérieurement). nouveau délai de carence), les services associés (tiers payant, etc.).

+ A vie : Vous regrettez votre choix ? Vous avez le droit de vous retirer 30 jours après avoir payé la première cotisation. Au-delà, en cas de résiliation, vous recevrez une petite partie de ce que vous avez versé, ou, si vous ne payez pas vos cotisations, des garanties réduites au minimum. Divers éléments indiqués dans l’annonce du contrat.

Épargner pour financer ses obsèques

Épargner pour financer ses obsèques

C’est une alternative simple à la constitution d’un compte épargne ou, mieux encore, d’un fonds d’assurance-vie garantie en euros.

Démonstration : Pour se constituer un capital de 4 000 euros, combien faut-il épargner chaque mois ? 20 € par mois pendant 15 ans, en supposant un faible rendement de 2 %. Si vous commencez à 60 ans à comparer le contrat obsèques à 20 € voire plus, le montant à verser sans interruption jusqu’au décès. À partir d’environ 50-55 ans, vous aurez donc le temps de construire ce pécule pour vos funérailles, sachant qu’il continuera de croître tant que vous serez en vie. Et si vos plans changent, vous pouvez toujours obtenir un remboursement complet, ce qui est impossible avec une assurance obsèques. Cependant, ce dernier a l’avantage de garantir le capital sans délai (ou sous 1 à 2 ans). De plus, le montant est débloqué rapidement en cas de décès. Avec un placement financier, vos proches devront assumer les frais en attendant que les fonds soient récupérés par la succession.

Bien sûr : 550 000 contrats obsèques ont été conclus en 2021. Au total, 5 millions de foyers sont en possession. A titre de comparaison, près de 200.000 contrats sont clôturés chaque année après le décès de l’assuré, selon la société Xerfi.

Le coût moyen d’un enterrement en 2019 est de 3 815 euros. Et 3 986 euros pour la crémation. Le coût sans cesse croissant cache d’énormes différences selon les régions et le choix des familles (type de cérémonie, qualité du cercueil, etc.) selon l’UFC-Que Choisir.