Publié le : 03 décembre 2022 à 12:00

A quelques semaines du début de la dangereuse réforme des retraites, le gouvernement a enregistré sa première victoire sociale en faisant adopter par le parlement la réforme de l’assurance-chômage.

Les nouvelles règles, dévoilées le 21 novembre par le ministre du Travail Olivier Dussopt, visent à changer cela.

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La durée des allocations de chômage devrait varier en fonction des conditions économiques. Pendant la « période rouge », lorsque le taux de chômage est supérieur à 9% ou augmente de 0,8% par trimestre, le système actuel perdure. Mais quand on est, comme aujourd’hui, « en période verte » – avec un taux de chômage inférieur à 9% – la durée d’indemnisation du chômage est réduite de 25%. Les chômeurs de moins de 53 ans, par exemple, seront payés au maximum 18 mois, contre 24 aujourd’hui.

Le problème des séniors

Cependant, l’ancienne réglementation s’applique toujours aux travailleurs de loisirs, aux marins, aux pêcheurs et aux ouvriers. Ainsi que les personnes qui sont au chômage après la récession.

Le nouveau régime d’assurance-chômage règle également la question du refus du CDI. Suite aux amendements déposés par les sénateurs LR, de nouvelles dispositions refusent progressivement toute indemnisation aux intérimaires ou aux travailleurs en CDD qui refusent, deux fois dans la même année, un CDI lié au même poste et aux mêmes conditions similaires.

Les syndicats, qui s’étaient largement opposés à cette réforme au moment de son élaboration, ont sans surprise dénoncé les effets futurs du nouveau système d’indemnisation. Interrogé sur cette difficulté à obtenir une assurance-chômage, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s’inquiète « des réformes qui obligeront les travailleurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel prix et conduiront à terme à des grèves du personnel ».

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Au niveau local, l’effet pervers de cette réforme est très effrayant car elle fragilise les travailleurs les plus âgés, qui sont les plus nombreux sur le marché du travail de l’île. « En Corse, cette réforme est particulièrement injuste compte tenu de la forte proportion de personnes âgées et d’actifs de plus de 50 ans, a déploré Maïdée Nicolai, secrétaire nationale de la STC. 55 ans diplômé et se retrouve en emploi Il aura beaucoup de mal à trouver ce réforme, pour qu’elle ne manque pas de fonds, elle devra accepter n’importe quel emploi. Je ne serai pas étonnée si nous voyons, dans les mois à venir, le nombre de bénéficiaires du RSA augmenter.

« Cela va réveiller les gens »

Déception non constatée de la part des associations patronales locales. « J’ai trouvé que ces réformes, qui ont été faites pour remettre les gens au travail, vont dans le bon sens, a déclaré Karina Goffi, la responsable régionale de l’Union des syndicats et de l’hôtellerie (UMIH). Le gouvernement sait que ce n’est pas le cas. ne peut pas marcher.

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S’il croit aux effets positifs de cette réforme de l’assurance-chômage, le représentant de l’hôtellerie espère qu’elle s’accompagnera d’une réforme du Code du travail adaptée à la conjoncture économique de l’île. Il s’appuie sur le très attendu « CDI Tour » qui pourrait venir tester l’été prochain en Corse. « C’est sur la bonne voie, confirme le président de l’UMIH. Il faut encore l’admettre à Paris, mais nous sommes confiants, il est certain que le CDI spécial, accompagné de cette réforme de l’assurance-chômage, nous permettra de fidéliser nos employés et leur permettre de se mettre à l’abri. »

Le nouveau régime d’assurance-chômage entre en vigueur le 1er février. Le ministère du Travail espère qu’elle débouchera, avant fin 2023, sur le rétablissement de l’emploi de 100 000 à 150 000 personnes au niveau national.