ASSURANCE CHÔMAGE. Le texte proposant la modulation de l’assurance chômage en fonction de la conjoncture économique doit être validé ce jeudi 17 novembre 2022. La baisse des droits peut atteindre 25 %.

[Mise à jour le 14 novembre 2022 10:49] La « révolution » de l’assurance-chômage est en marche. Cette semaine, l’adoption définitive du texte visant à moduler les droits au chômage en fonction de la situation économique devrait être entérinée. En d’autres termes, l’allocation de chômage est plus serrée lorsque de nombreux emplois sont vacants. A l’inverse, plus généreux lorsque le chômage est élevé. Lorsque le taux de chômage avoisine les 7%, comme actuellement, l’objectif est de durcir les conditions d’indemnisation. Le vote final aura lieu les mardi 15 et jeudi 17 novembre, à l’Assemblée nationale puis au Sénat.

Cette nouvelle mesure voulue par Emmanuel Macron entrera en vigueur après les fêtes de fin d’année. Un coefficient sera appliqué pour calculer les droits, en fonction de la situation de l’emploi en France : vert, orange ou rouge. Selon les cas, la durée de l’indemnisation devrait varier, rapporte Le Parisien. « Vert, soit un coefficient de réduction de 0,75 ou orange de 0,85, soit l’équivalent d’une réduction de droits de 25 % ou de 15 %. Par rapport au rouge (augmentation du taux de chômage), le coefficient correspondra au maintien des règles en vigueur. « . Pour un demandeur d’emploi inscrit depuis le 1er février 2023, qui bénéficie de 24 mois de chômage dans le cadre de l’ancienne réglementation, les nouveaux droits descendent à 18 mois.

Quel est le projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage en 2022 ?

Mardi 25 octobre 2022, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi qui ouvre la voie à une éventuelle modulation de l’assurance chômage, en fonction de la conjoncture économique. Une version commune doit maintenant être convenue au sein d’une commission paritaire mixte. Les débats devraient durer jusqu’à la fin de l’année, pour un éventuel démarrage début 2023. Par ailleurs, le Sénat s’est positionné en faveur d’un article, qui ferme les droits à l’assurance chômage pour un demandeur d’emploi ayant rejeté trois offres de CDI. après CDD. La commission paritaire, en présence des députés, tentera de trouver un accord en novembre 2022.

Une autre mesure a fait couler beaucoup d’encre depuis son ajout, avec un amendement, le mercredi 5 octobre. Celui de la « présomption de démission ». La mesure votée a pour objectif de limiter le recours des salariés à la pratique de l’abandon de l’emploi « lorsqu’ils souhaitent mettre fin à leur relation de travail, tout en étant indemnisés par l’assurance-chômage ». « Cette disposition ne s’applique pas aux salariés qui quittent leur poste pour des raisons de santé ou de sécurité », précisent les amendements. Selon la loi en vigueur, le licenciement pour abandon de poste constitue un licenciement pour faute et ne prive pas la personne licenciée de son droit à bénéficier de l’assurance-chômage.

Avec le projet de réforme de l’assurance-chômage de 2022, le gouvernement semble vouloir aller un peu plus loin que lors de la réforme précédente. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a souligné qu’une concertation avec les syndicats doit être faite afin de trouver un accord majoritaire. Les prochains échanges s’annoncent houleux et complexes. En plus d’étendre les règles de rémunération actuelles, l’exécutif envisage plusieurs nouvelles fonctionnalités importantes :

Qu’est-ce qui a déjà été adopté pour l’assurance chômage en 2021 ?

Le texte de cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage est un prolongement de plusieurs dispositions déjà mises en vigueur en 2021 à l’issue du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Le bonus malus sur les contrats courts

Le bonus-malus a pour objectif d’inciter les entreprises à allonger la durée des contrats de travail et d’éviter le recours excessif aux contrats courts. Le bonus-malus consiste à moduler le taux de cotisation à l’assurance chômage, qui est actuellement de 4,05 %, à la hausse (malus), ou à la baisse (bonus), selon le taux de séparation des entreprises concernées.

Changement dans le calcul de l’abattement

A partir du 1er octobre 2021, le calcul de l’allocation chômage a changé : le salaire journalier de référence, qui sert de base à cette dernière, est évalué en divisant les salaires perçus au cours des 24 derniers mois, avec tous les jours travaillés ou non. Afin de ne pas affecter les travailleurs précaires qui alternent entre contrats courts et périodes d’inactivité, le ministre a corrigé cette mesure, en introduisant un plancher. Ce dernier garantit une allocation minimale. Le nombre de jours chômés pris en compte dans ce calcul sera également limité à un maximum de 13 jours chômés sur 30.

La dégressivité des allocations chômage

Cette nouvelle fonctionnalité a été introduite en 2021 pour les hauts revenus. Dans le détail, les salariés de moins de 57 ans, dont le salaire dépasse 4 500 euros bruts par mois, verront leur rémunération réduite de 30 % à partir du septième mois. La dégressivité est prévue, au plus tôt, à partir de juin 2022 pour les personnes ayant ouvert leurs droits chômage à partir du 1er décembre. « A partir du 1er juillet 2021, la dégressivité de l’abattement (-30%) applicable aux salariés de moins de 57 ans ayant un revenu antérieur supérieur à 4 500 € bruts par mois entrera en vigueur à partir du 9ème mois, soit après 8 mois de indemnisation », indique le site du service public. « La dégressivité aura lieu à partir de mars 2022 pour les personnes ayant ouvert leur droit au chômage le 1er juillet 2021. Le nombre de 6 mois au terme desquels la dégressivité s’applique a été suspendu entre le 1er mars 2020 et le 30 juin 2021, soit 487 jours au total. Il a recommencé à tourner à partir du 1er juillet 2021. »

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Comment est calculée l’assurance chômage en 2022 ?

A partir du 1er décembre 2021, les règles d’indemnisation ont changé concernant la durée minimale d’affiliation et la dégressivité de l’indemnité. Pour déterminer le montant de l’allocation de retour à l’emploi, Pôle emploi tient compte de votre salaire antérieur. L’ARE doit être égale au montant le plus élevé entre ces deux formules, explique Pôle emploi sur son site :

A titre indicatif, le SRJ correspondait jusqu’à la réforme du 1er octobre 2021 au salaire annuel de référence divisé par le nombre de jours travaillés au cours des douze derniers mois, qui précèdent le dernier jour travaillé. « Le nombre maximum de jours travaillés pendant la période de référence est de 261 jours », peut-on lire sur le site du service public. « Le calcul du SJR s’obtient comme suit : SJR = salaire de référence / (nombre de jours travaillés x 1,4) ».

Désormais, pour ces nouveaux demandeurs d’emploi, le calcul se fera sur les 24 derniers mois en divisant le salaire qu’ils ont perçu durant cette période par le nombre de jours qu’ils ont passés, qu’ils aient été travaillés ou non. Un plafond de 75% sera appliqué aux jours chômés.

Le montant de l’indemnité de retour à l’emploi est strictement réglementé : il doit être compris entre 57 et 75 % du salaire journalier de référence. Le montant ne peut être inférieur à 29,38 euros par jour. Un montant qu’il faut nuancer, puisque ce montant correspond à la situation d’une personne qui travaille à temps plein, rappelle l’Unédic sur son site internet.

« Après un travail à temps partiel, le calcul de votre indemnité suit les mêmes règles que pour un travail à temps plein, mais tient compte de votre temps de travail particulier », indique l’Unédic sur sa page dédiée. « Pour cela, Pôle Emploi utilise un coefficient de temps partiel. Ce coefficient est égal à votre nombre d’heures de travail par semaine, divisé par l’horaire hebdomadaire légal (35 heures) ou conventionnel appliqué dans votre ancienne entreprise ».

Quel est le montant de l’allocation chômage ?

Pour bénéficier de l’ARE, vous devez être involontairement privé d’emploi. Vous devez justifier, à la date de fin du contrat de travail, d’une durée minimale de travail. Le site du service public met à votre disposition un simulateur pour essayer de trouver le montant de votre ARE en fonction de votre situation, cliquez ici. Le paiement ARE peut être combiné avec d’autres revenus du travail. Le versement de l’ARE s’arrête si vous retrouvez une activité professionnelle salariée. Les conditions d’indemnisation ne sont pas les mêmes avant ou à partir du 1er novembre 2019 et selon votre âge.

Le montant des allocations versées aux demandeurs d’emploi a augmenté au 1er juillet 2022. Décision prise à l’issue d’une réunion du bureau de l’Unédic le jeudi 30 juin. Concernant l’allocation chômage, la hausse devrait concerner 2,1 millions de bénéficiaires. Vous êtes bénéficiaire de l’ARE (allocation de reprise d’activité) ? Vous empocherez 30,42 euros par jour, contre 29,56 euros auparavant (pour l’allocation minimale). La partie fixe de l’ARE augmente légèrement de 12,12 euros par jour à 12,47 euros par jour.

Qui bénéficie de l’assurance chômage ?

Vous avez perdu votre emploi et vous voulez savoir si vous êtes admissible, pas de panique. Rappelons que les fonctionnaires et les salariés du secteur privé peuvent bénéficier de l’ARE dans les mêmes conditions. Mais qu’est-ce que c’est ? Nous résumons les règles en vigueur :

Un dirigeant peut-il bénéficier de l’allocation chômage ?

L’assurance chômage, également appelée sécurité sociale chef d’entreprise (CSG) couvre le dirigeant ou le mandataire social en cas de perte involontaire de son emploi. Que vous gériez une SA, une SARL ou une EURL, vous n’êtes jamais à l’abri d’une révocation de mandat pour diverses raisons, émanant de vos associés ou actionnaires. Elle peut être justifiée ou non, mais elle peut surtout vous faire perdre votre emploi. Généralement, il s’agit de non-renouvellement de mandat. Dans ce cas, l’entreprise ne cesse pas son activité. Le mandat d’administrateur peut également être révoqué par anticipation.