ASSURANCE CHÔMAGE. Les députés sont réunis à l’Assemblée nationale ce lundi 3 octobre pour examiner le projet de loi sur l’assurance-chômage, fortement contesté par l’opposition. La première phase de la réforme, qui devrait durer jusqu’à fin 2023.

[Mise à jour le 3 octobre 2022 à 08h53] Ce lundi 3 octobre, les députés retrouvent les bancs de l’Assemblée nationale. Au programme, l’étude de plusieurs lois brûlantes, notamment celle sur l’assurance-chômage. Rappelons que le Gouvernement souhaite moduler la durée de versement des prestations en fonction de la conjoncture économique. Autrement dit : quand ça va bien, les règles seraient durcies, quand ça va mal, elles seraient assouplies, on parle d’anti-cyclicité. Pour l’instant, deux options tiennent la corde. D’abord, modifier la durée de l’allocation chômage (actuellement 24 mois) et/ou le nombre de mois de travail et obligatoirement durant les 24 derniers pour ouvrir le droit à l’allocation. Autre option, réduire progressivement le montant de l’indemnisation. Jouer les fameux 24 mois semble l’option la plus probable en ce moment. L’ouverture des allocations chômage après avoir quitté un emploi fait aussi la une des petits journaux.

Pour rappel, le projet gouvernemental vise à étoffer les règles actuellement en vigueur pour l’assurance chômage, qui ont été adoptées lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron et qui ont suscité de nombreuses polémiques. Ces mesures prennent fin le 31 octobre 2022 et doivent être prolongées jusqu’en 2023. Le gouvernement juge aujourd’hui l’assurance-chômage trop peu incitative au retour à l’emploi et envisage de durcir encore les conditions d’indemnisation pour aller au-delà de 2019. De leur côté, les républicains aurait dû voter pour le texte proposé par la majorité présidentielle.

Quel est le projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage en 2022 ?

Avec le projet de réforme de l’assurance-chômage en 2022, le gouvernement semble vouloir aller un peu plus loin que lors de la réforme précédente. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a insisté sur le fait que des consultations avec les syndicats devaient absolument avoir lieu afin de parvenir à un accord majoritaire. Les échanges qui vont suivre s’annoncent houleux et complexes. En plus d’étendre les règles de rémunération actuelles, l’exécutif envisage plusieurs nouvelles fonctionnalités importantes :

Qu’est-ce qui a déjà été adopté pour l’assurance chômage en 2021 ?

Plusieurs dispositions de la réforme ont déjà été mises en œuvre en 2021.

Bonus malus sur les contrats courts

L’objectif du bonus-malus est d’inciter les entreprises à allonger la durée des contrats de travail et d’éviter le recours excessif aux contrats courts. Le bonus-malus consiste à moduler le taux de cotisation à l’assurance chômage, qui est actuellement de 4,05 %, à la hausse (malus) ou à la baisse (bonus), selon le taux de séparation des entreprises concernées.

Modification du calcul des frais

Depuis le 1er octobre 2021, le calcul de l’allocation chômage a changé : le salaire journalier de référence, qui sert de base à cette dernière, est déterminé en divisant le salaire perçu au cours des 24 derniers mois par l’ensemble des journées travaillées ou non. Afin de ne pas toucher les travailleurs précaires qui travaillent en alternance en contrats courts et en ancienneté, le ministre a corrigé cette mesure en introduisant un plafond inférieur. Ce dernier garantira une allocation minimale. Le nombre de jours non travaillés pris en compte dans ce calcul sera également limité à un maximum de 13 jours sur 30 jours non travaillés.

Réduction des allocations de chômage

Cette nouvelle fonctionnalité a été introduite en 2021 pour les hauts revenus. A savoir, pour les salariés de moins de 57 ans, dont le salaire dépasse 4.500 euros bruts par mois, l’indemnité sera réduite de 30% à partir du septième mois. La dégressivité est attendue à partir de juin 2022 au plus tôt pour les personnes dont les droits chômage sont ouverts depuis le 1er décembre. « A partir du 1er juillet 2021, la dégressivité de l’indemnité (-30%) appliquée aux salariés de moins de 57 ans ayant un revenu antérieur supérieur à 4 500 € bruts par mois entre en vigueur à partir du 9ème mois, soit après 8 mois de l’indemnisation », c’est sur le site du service public. « La réduction sera mise en œuvre à partir de mars 2022 pour les personnes ayant ouvert leur droit au chômage le 1er juillet 2021. Le compte à rebours de 6 mois au terme duquel la dégressivité s’applique est suspendu entre le 1er mars 2020 et le 30 juin 2021, soit une total de 487 jours. Il a recommencé à tourner à partir du 1er juillet 2021. « 

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Comment est calculée l’assurance chômage en 2022 ?

À compter du 1er décembre 2021, les règles de tarification concernant la durée minimale d’adhésion et la dégressivité des frais ont changé. Pour déterminer le montant de l’allocation de retour à l’emploi, Pôle emploi tient compte de votre ancien salaire. L’ARE doit être égale à la plus grande de ces deux formules, explique Pôle emploi sur son site :

A titre indicatif, jusqu’à la réforme du 1er octobre 2021, la RFY correspondait au salaire annuel de référence divisé par le nombre de jours travaillés au cours des douze derniers mois, qui précèdent le dernier jour travaillé. « Le nombre maximum de jours de travail retenus pendant la période de référence est de 261 jours », pouvait-on lire sur les pages du service public. « Le calcul du SJR s’obtient comme suit : SJR = salaire de référence / (nombre de jours travaillés x 1,4) ».

Désormais, les nouveaux demandeurs d’emploi seront calculés pour les 24 derniers mois, de sorte que les salaires perçus au cours de cette période sont divisés par le nombre de jours passés, qu’ils aient travaillé ou non. Un plafond de 75% s’appliquera pour les jours chômés.

Le montant de l’indemnité de retour à l’emploi est strictement réglementé : il doit être compris entre 57 et 75 % du salaire journalier de référence. Le montant ne peut être inférieur à 29,38 euros par jour. Le montant qu’il convient de nuancer, car ce montant correspond à la situation d’une personne travaillant à temps plein, rappelle l’Unédic sur son site internet.

« Après avoir travaillé à temps partiel, le calcul de votre indemnité suit les mêmes règles que pour un travail à temps plein, mais tient compte de vos horaires de travail particuliers », précise l’Unédic sur sa page dédiée. « Pour cela, Pôle Emploi utilise le coefficient du temps partiel. Ce coefficient est égal à votre nombre d’heures hebdomadaires de travail, divisé par l’horaire hebdomadaire légal (35 heures) ou conventionnel appliqué dans votre ancienne entreprise ».

Quel est le montant de l’allocation chômage ?

Pour bénéficier de l’ARE, vous devez être involontairement au chômage. A la date de fin du contrat de travail, vous devez justifier de la durée minimale de travail. Le site du Service Public met à votre disposition un simulateur pour essayer de connaître le montant de votre ARE selon votre situation, cliquez ici. Le paiement ARE peut être combiné avec d’autres revenus gagnés. Le versement de l’ARE s’arrête si vous retrouvez une activité professionnelle rémunérée. Les modalités d’indemnisation ne sont pas les mêmes avant ou à partir du 1er novembre 2019 et selon votre âge.

Le montant des allocations versées aux demandeurs d’emploi a été augmenté au 1er juillet 2022. La décision a été prise à l’issue d’une réunion du bureau de l’Unédica jeudi 30 juin. Quant aux allocations chômage, la hausse devrait concerner 2,1 millions de bénéficiaires. Vous êtes bénéficiaire de l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi) ? Vous empocherez 30,42€ par jour, contre 29,56€ auparavant (pour le retrait minimum). La partie fixe de l’ARE augmente légèrement de 12,12 euros par jour à 12,47 euros par jour.

Qui bénéficie de l’assurance chômage ?

Vous avez perdu votre emploi et vous voulez savoir si vous êtes admissible, pas de panique. A noter que les fonctionnaires et les salariés du secteur privé peuvent utiliser l’ARE dans les mêmes conditions. Mais qu’est-ce que c’est ? Nous résumons les règles applicables :

Un dirigeant peut-il bénéficier de l’allocation chômage ?

L’assurance chômage, également appelée sécurité sociale des chefs d’entreprise (CSG), couvre un dirigeant ou un mandataire social en cas de perte accidentelle d’emploi. Que vous gériez une SA, une SARL ou une EURL, vous n’êtes jamais à l’abri de la révocation du mandat pour diverses raisons, émanant de vos associés ou actionnaires. Elle peut être justifiée ou non, mais elle peut surtout vous faire perdre votre emploi. En général, il s’agit de ne pas renouveler le mandat. Dans ce cas, l’entreprise ne cesse pas ses activités. Le mandat d’administrateur peut être révoqué par anticipation.