Porketto, leader français de la viande porcine, s’est doté d’une toute nouvelle usine de 8 000 m2 à Wancourt, en périphérie d’Arras (Pas-de-Calais). « Flammer » est le mot juste, puisqu’il y a deux ans un incendie a failli éventrer l’entreprise, réduisant en cendres son ancien site de Feuchy, non loin de là. La PME familiale, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros en 2021 avec 50 salariés, a pu maintenir son activité à proximité, grâce à une forte mobilisation locale.
Freddy Braure, qui co-dirige l’entreprise avec sa soeur Sandrine, a transformé cette catastrophe en opportunité d’accélérer. « Nous venions d’adopter un plan d’investissement de 3 millions d’euros avant l’incendie », se souvient-il. Au final, l’entreprise se sera mobilisée sept fois plus pour retrouver son outil de production mais aussi pour se diversifier.
Ce montant de plus de 21 millions d’euros a été levé grâce à une bonne couverture d’assurance, au soutien des collectivités locales (communauté urbaine d’Arras, conseil régional), au plan Relance France (jusqu’à 2 millions d’euros) et à une trésorerie solide, encouragée par la politique de mise de côté des résultats.
Diversification et paniers antigaspi
Le nouveau site dispose d’une capacité de traitement de 10 000 tonnes de produits transformés dont un tiers de porcelets (jeunes porcs âgés de 4 à 10 semaines). L’usine exerce également une activité de charcuterie et de charcuterie, à savoir les côtes levées (porc, bœuf et agneau). Mais aussi des steaks hachés (en défibrant puis en refaisant la viande), commercialisés sous la marque Cooketto. Porketto, qui exporte environ la moitié de sa production grâce à des dates de stockage longues, espère porter ce ratio à 60 % d’ici trois ans.
Le promoteur nordiste démarre également une toute nouvelle activité, baptisée « Freshopp », déjà testée depuis deux ans. L’objectif est de promouvoir des produits de qualité, de qualité inférieure ou surstockés sous forme de « paniers anti-gaspillage », offrant une économie de 40 à 60 % sur le prix de base.
Cette gamme, élargie aux produits d’autres partenaires (poissons, volailles, produits laitiers, etc.), déjà présents dans 50 points relais, « a un énorme potentiel, mais nécessite une grosse organisation logistique », analyse Freddy Brauer. Le dirigeant vise 30 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans, une croissance qui créerait une vingtaine d’emplois.