Impassible, détaché, vous pouvez tout lui demander à tout moment. Avec sa pile de dossiers et son environnement, seul, il fait des merveilles et rendra son rapport aussi bon que possible. Nous lui avons aménagé une chambre car travailler dans un flex office, avec le service commercial hurlant toute la journée, le stressait. Récemment, cet employé s’est fait remarquer en soufflant le comptable qui lui tendait une coupe de champagne pour la troisième fois. Plusieurs d’entre eux l’ont entraîné sur la piste de danse impromptue. Il est vraiment phénoménal, lalalalala… Là, le héros Kris qui a valu à l’entreprise un gros marché, lorsqu’il est poussé au milieu de la piste sous les applaudissements de l’équipe en délire. Trois jours d’incapacité temporaire de travail et à son retour, une convocation de ses supérieurs. Cupide pour son comportement, qui a brisé l’atmosphère et est apparu à ses collègues. Personne n’a compris que ce mec « schizoïde » (et non schizophrène, qui est une maladie) ne supportait pas de faire la fête.

Une quinzaine de personnalités difficiles

« N’exigez pas qu’il exprime des émotions intenses, ne l’ennuyez pas avec trop de conversations », commente François Lelord, psychiatre et psychothérapeute, qui a écrit Les nouvelles personnalités difficiles (avec Christophe André, Odile Jacob, 2021). Autre conseil pour son N+1 : ne le laissez pas s’isoler complètement et développez-le en tant qu’expert, pas en tant que manager. Surtout, appréciez-le pour ses qualités calmes sans le gronder quand il ne joue pas les rois de la fête. La personnalité se forme à partir des prédispositions biologiques puis à travers l’éducation et les expériences de vie. Elle se stabilise à la fin de l’adolescence. « Un manager doit donc toujours garder à l’esprit que ceux qui ont des personnalités difficiles ne l’ont pas choisi. Un manager doit veiller à traiter équitablement ses collaborateurs, mais aussi tenir compte de leur personnalité », précise le médecin.

« Il existe différentes dimensions de la personnalité, comme le degré d’introversion, la rusticité, l’ouverture à la nouveauté, la tendance aux émotions négatives. Certains traits de caractère sont trop marqués ou trop rigides et ils causent de la souffrance pour lui-même ou pour les autres. Mais personne est la même. , Les composantes sont multiples et il y a une quinzaine de personnalités différentes. Chacune est marquée par certains traits de caractère ». Beaucoup d’entre eux sont facilement reconnaissables. Le « border » a des sautes d’humeur et il faut rester constant pour le calmer. Encouragez-le au lieu de le critiquer, ne vous fâchez pas. Pour ceux qui sont anxieux, il faut montrer que quelqu’un est fiable, ne pas le surprendre et pratiquer un bon sens de l’humour. Pour le soutenir et l’aider à combattre son anxiété, il ne faut pas « se laisser asservir par sa politique sans fin de prévention des risques ».

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Le narcissique

Cependant, il y a une personnalité que tout le monde a en tête : le narcissique, avec une inflation du terme « pervers narcissique ». « Attention : tous les narcissiques ne sont pas pervers. Parfois, ils font souffrir les autres pour rester ‘au top’, mais cela ne veut pas dire qu’ils aiment les faire souffrir : cette attitude sert leur intérêt », analyse François Lelord. En fait, les narcissiques ont un sentiment de supériorité, pensant qu’ils méritent plus que les autres. Ils s’attendent également à ce que les autres les admirent et soient d’accord avec leur vision positive, voire grandiose d’eux-mêmes. Cela peut poser des problèmes de cohésion du collectif.

« Sa très forte ambition et son assertivité sont utiles à certains postes, et un avantage dans la compétition. Si un narcissique a un grand talent, sa personnalité peut être acceptée. Autrement? « S’il entre trop souvent en conflit avec les autres, c’est au manager de peser quelle est la mission principale de son équipe et à qui il doit donner la priorité. » Cela vaut pour toutes les personnalités difficiles : le « type A », qui veut dominer toutes les situations, le « passif-agressif », le dépendant… Pourtant, chacun peut trouver sa place et faire ressortir son talent. L’histrionique sera utile pour animer un colloque ennuyeux, l’obsessionnel repérera les erreurs, l’évitant apportera calme et bonne camaraderie, le schizoïde partagera son succès. Au manager d’en profiter pour progresser lui-même !

Opinions

La Chronique de Christophe Donner