Publié le 27/11/2022 à 20h53

, mise à jour le 27/11/2022 à 20h53

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L’andropause, c’est quoi au juste ? 

Dr Adam Vardi, urologue en région parisienne.

Comme les femmes, les hommes connaissent une baisse des hormones communément appelée andropause. Quel est l’impact de ce changement sur l’organisme et quelles sont les solutions en cas d’effets gênants ?

Les causes de l’andropause 

Le déficit androgénique lié à l’âge (ou andropause) correspond à l’association d’un ensemble de symptômes (troubles de la libido et de l’érection, fatigue, augmentation de la masse grasse, fonte musculaire…) et d’une baisse du taux de testostérone.

A quel âge survient l’andropause ? 

La testostérone est une hormone qui appartient au groupe d’hormones appelées androgènes. La testostérone, appelée « hormone sexuelle masculine », est une hormone produite par les testicules. Il est également produit chez les femmes en plus petites quantités par les ovaires. Il entre dans de nombreux mécanismes qui permettent au corps de fonctionner correctement. Régule le désir sexuel chez les hommes et les femmes. Chez l’homme, il joue un rôle dans la production de sperme, la pilosité, le ton de la voix (bas), la masse musculaire, la masse osseuse, la répartition des graisses.

Dès la puberté les hommes produisent cette testostérone mais à partir de 30 ans le taux diminue lentement d’environ 2% chaque année. « Contrairement à la ménopause, l’andropause n’est pas systématique et ne touche pas tous les hommes », assure le Dr Adam Vardi, andrologue et chirurgien urologue. De plus, la carence en androgènes survient progressivement et ne marque pas la fin de la reproduction contrairement à la ménopause chez la femme. « Cependant, il se traduit généralement par une diminution de la spermatogenèse et donc de la fertilité », aimerait nuancer le spécialiste.

Quels sont les symptômes de l’andropause ? 

Si l’andropause est généralement consécutive à la diminution normale et progressive de la testostérone avec l’âge, d’autres causes peuvent également expliquer une diminution de la testostérone comme la prise de certains médicaments (anti-androgènes, hypocholestérolémiants, corticoïdes), les maladies chroniques (métabolique, BPCO, DNID, IRC…), état dépressif, consommation d’alcool, insomnie, surpoids, sédentarité.

Les conséquences de l’andropause ? 

L’andropause n’est pas une pathologie qui survient à un âge précis ou de façon systématique. « La fréquence de l’andropause augmente avec l’âge pour atteindre 20 % de la population masculine après 70 ans », observe le spécialiste.

Quel médecin consulter en cas d’andropause ?

L’andropause qui survient avant l’âge de 50 ans peut être qualifiée de prématurée, mais il n’existe pas de définition stricte. « L’andropause précoce est une pathologie rare qui doit conduire à la recherche d’atteintes de la région hypothalamo-hypophysaire d’origine tumorale (adénome hypophysaire par exemple) », suggère le docteur Adam Vardi.

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Les symptômes de l’andropause sont variables et peuvent inclure des troubles de la libido, des troubles de l’érection et une diminution de la fréquence des érections matinales, des troubles de l’humeur (irritabilité, tristesse, colère), des bouffées de chaleur, une perte de concentration avec baisse d’énergie, une prise de poids avec perte de masse musculaire. L’andropause commence souvent par la chute des cheveux. « Les symptômes de l’andropause sont invalidants mais ils peuvent apparaître comme des signes de vieillissement naturel, explique Adam Vardi. Les hommes ont parfois du mal à en parler en consultation, d’autant qu’il s’agit souvent de symptômes qui affectent la sexualité ».

Quels traitements pour alléger les symptômes de l’andropause ? 

L’andropause augmente le risque cardiovasculaire et le risque d’ostéoporose. « Les mécanismes de protection sont complexes, mais un taux normal de testostérone réduit le risque d’infarctus et d’athérosclérose par vasodilatation et réduction de l’inflammation, explique l’andrologue. A l’inverse, une diminution du taux de « testostérone favorise le syndrome métabolique avec risque cardiovasculaire accru » .

L’andropause peut être diagnostiquée par l’urologue (qui s’occupe des maladies des organes génito-urinaires et du passage), l’endocrinologue (spécialiste du métabolisme et des maladies apparentées) ou l’andrologue (spécialiste des organes génitaux masculins). « Le motif de consultation est généralement un dysfonctionnement érectile ou des troubles de la libido », explique l’expert. Cependant, n’hésitez pas à consulter si un autre symptôme apparaît. Le médecin pourra alors déterminer si ces signes annoncent le début de l’andropause ou s’ils révèlent une maladie sous-jacente.

La prise de testostérone : une solution à l’andropause ? 

L’existence de symptômes évoquant l’andropause associée à la diminution de la testostérone mise en évidence par une prise de sang, suffit à poser le diagnostic. Le dosage doit être fait entre 8h et 10h. « Le taux de testostérone pouvant varier au cours de la journée, il faut faire le dosage à heure fixe pour pouvoir le comparer », nous précise le spécialiste.

Le traitement de la dysfonction érectile, lorsqu’il est isolé, peut être suffisant s’il constitue le motif principal de consultation du patient. « On administre un médicament de la famille IPDE 5, mentionne le docteur Vardi. Par exemple le Tadalafil, qui peut être utilisé quotidiennement à faible dose (2,5 à 5 mg/j) ou avant chaque rapport (5 à 20 mg par prise) ».

La pratique d’une activité physique aide également à lutter contre les symptômes de l’andropause et ses conséquences médicales. « Une activité physique modérée augmente le taux de testostérone et permet également de lutter contre les effets secondaires de l’andropause (amélioration de l’humeur, maintien de la masse maigre…), se réjouit le spécialiste.

La thérapie de remplacement de la testostérone corrige généralement les symptômes de l’andropause et réduit les risques cardiovasculaires qu’elle entraîne. « Le traitement est prescrit pour une durée indéterminée, souligne l’andrologue. La posologie dépend de chaque patient et du traitement utilisé, mais le but est de normaliser le taux de testostérone dans le plasma ».