L’aventure n’a duré que trois ans. Ce lundi 4 janvier, trois géants américains (Amazon, JPMorgan Chase et Berkshire Hataway) ont annoncé la fin de leur ambition commune de mettre en place une assurance santé pour leurs salariés. Un échec qui remet sur la table, à la veille de la nouvelle présidence de Joe Biden, le sujet de l’assurance maladie aux Etats-Unis.

Une assurance santé pilotée par trois milliardaires 

Ce projet d’un nouveau type de couverture santé privée s’appelait Haven début 2018. Il réunissait trois géants américains : Amazon, tout d’abord, le mastodonte du e-commerce, qui compte plus d’un million d’employés dans le monde en 2020, et a livré 1,5 milliard de colis. pendant la période des fêtes.

Une année qui risque de confirmer en tête du classement des personnalités les plus riches du monde son patron désormais célèbre, Jeff Bezos. À ses côtés à Haven se trouvaient également le médaillé de bronze de ce podium milliardaire : Warren Buffett, et sa société d’investissement Bershire Hathaway. Enfin, le trio était complété par Jamie Dimon, directeur de JPMorgan Chase, la plus grande banque des États-Unis.

Assurer 1,5 million de salariés

Autant dire que leur projet a donc été pris au sérieux dès son lancement. En effet, il est difficile de trouver un meilleur plan de financement pour une coentreprise que ces trois noms. Et l’ambition était grande : fournir un service de santé à un prix raisonnable à ses 1,5 millions de travailleurs américains à un prix raisonnable, alors pourquoi ne pas étendre la formule au reste du pays :

« Notre objectif est de créer des solutions qui profitent à nos travailleurs aux États-Unis, à leurs familles et éventuellement à tous les Américains », a déclaré Jamie Dimon en janvier 2018. Il faut dire que le coût de la santé, qui affiche une croissance d’année en année . est un sujet brûlant outre-Atlantique.

Aux USA, la santé ça coûte un bras

Pour prendre un exemple, le coût des médicaments par an et par habitant y est de près de 1500 dollars, alors qu’il est moitié moins cher en Europe. Une consultation chez un médecin de famille coûte 75 euros (50 euros de plus qu’en France). Et même couverts par l’assurance de l’entreprise, les salariés paient en moyenne 1 500 $ de leur poche par an, en plus de leurs cotisations.

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Afin de faire face à ce dossier qui pénalise chaque année le pouvoir d’achat des Américains, l’objectif des trois patrons était donc de mettre en commun leurs énormes ressources financières pour les transformer en une mutuelle de santé à but non lucratif. En un mot : proposer des soins de santé attractifs financés par les fonds de leurs entreprises, et donc sans profit (du moins dans un premier temps).

Un premier échec pour Amazon dans le secteur de l’assurance

Mais, finalement, ce projet ambitieux pour le moins ne verra pas le jour. Après trois ans de recherche, Haven Healthcare cessera ses activités. En cause : une tâche peut-être trop grande (même pour de tels géants), la crise et l’incertitude liées au Covid-19, mais aussi, semble-t-il, une difficulté à agir conjointement entre les trois entreprises.

Pour Amazon, il s’agit de la première voie notable dans le secteur de l’assurance, sur lequel l’entreprise compte investir dans les années à venir, y compris en Europe. En 2018, Amazon s’était par exemple associé à Aviva pour développer sa solution de paiement Amazon Pay, et souhaitait également lancer son propre comparateur (pour concurrencer Assurland ?) Forte de sa puissance technologique et de la diversité de ses activités, l’entreprise de Seattle en personne . cas, bouscule depuis un certain temps les assureurs traditionnels.

Il n’en reste pas moins que l’assurance reste un marché très réglementé, notamment en France, et il peut être très difficile de se lancer, y compris pour les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). « L’effet d’annonce et le montant des fonds ne suffisent pas », rappelaient les deux experts de l’insurtech Luc Bigel et Hamza Akli dans un entretien à Assurland fin décembre : « Il ne suffit pas de vouloir intégrer le marché de l’assurance, il faut des informations techniques et humaines, et avoir un vrai projet. » . Reste à savoir si cet échec marquera ou non la stratégie d’assurance d’Amazon dans les années à venir.

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